Contre la métropole, les opposants n'échangent pas l'Epoc
Contre la métropole, les opposants n'échangent pas l'Epoc
"Nous ne sommes pas sans boussole, ni sans cervelle". Les 106 maires des Bouches-du-Rhône, droite et gauche confondue, opposés à l'intégration métropolitaine n'ont pas encore envisagé de se reconvertir dans le spectacle mais ils ont déjà leur chauffeur de salle : Georges Cristiani, le maire de Mimet qui a du bagout et le sens de la formule. "La boussole, c'est pour le cap républicain et la cervelle, c'est parce que nous réfléchissons et faisons des propositions". Toujours dans cet objectif de reconversion, ils ont aussi la salle : le Dock des suds qu'ils ont choisi pour leur conférence de presse de vendredi, en avant-goût d'une conférence territoriale prévue pour le 14 février prochain et qu'ils viennent présenter ce jour.
Et si les 106 maires n'ont pas tous fait le déplacement jusqu'à Marseille, il y a tout de même une bonne quarantaine de maires et autres présidents d'intercommunalités venus défendre leur point de vue. Et, pour le coup, le préfet Théry sera ravi : en venant, ils ont touché du doigt la réalité du fait métropolitain en mettant plusieurs heures, pour certains, à rejoindre la capitale régionale. D'ailleurs, s'ils tiennent ferme sur leur volonté de ne pas être absorber dans la métropole, on sent une avancée dans le discours.
Peut-être pas sur le fond, mais sur la forme. Toujours Cristiani : "C'est vrai que c'est un joli mot, métropole, plus joli qu'Epoc [létablissement public opérationnel de coopération, défendu par eux, ndlr]. Ça a plus de brillance. Mais quand le premier ministre est venu à Marseille en juillet après des problèmes de sécurité, il a prononcé le mot magique de métropole comme si cela allait régler plusieurs décennies d'abandon de Marseille par l'Etat. Alors notre Epoc est moins flamboyante mais plus concrète".
"Les clairons et les tambours de la métropole"
Et ce qu'il ne supporte pas c'est le silence du gouvernement : "On ne le prend pas pour de l'acquiescement. Mais nous avons remis notre document sur l'Epoc, le 21 décembre dernier et, nous n'avons eu, à ce jour, aucune réponse à par celui de quelques clairons et trompettes qui jouent les VRP de la métropole". Alors pour bien faire comprendre leur message, ils ont décidé de donner leur grande messe à eux, baptisée "Conférence territoriale" avec des éléments de "la société civile, des citoyens et des chefs d'entreprise".
On avait pourtant cru comprendre que le maire de Martigues avait reçu la ministre en charge du dossier, Marylise Lebranchu en sa mairie, il y a trois semaines. Un rendez-vous sans vrai dialogue. Car, d'après Gaby Charroux, "elle est venue avec le préfet Laurent Théry. Ils nous ont écoutés et ont peu parlé. A part pour répéter cet argument : il faut une métropole, parce qu'il faut une métropole". Et le maire communiste enfourche un cheval de bataille un brin essoufflé : on prend l'argent là où il est pour le redistribuer à Marseille. "Trouvons l'argent dans les collectivités en dehors de Marseille. Sous prétexte du développement économique, on va s'intéresser à notre pôle d'excellence chimie et pétrochimie mais, avant tout pour les financements et la fiscalité qui en découle".
Le 14 février en point d'orgue
Ce que ne disent pas les maires présents, c'est que la date du 14 février n'est pas choisie au hasard. En effet, Marylise Lebranchu débute à partir du 7 et jusqu'à la fin février une série d'entrevues censée donner au projet de métropole l'onction de la concertation. Le 7, elle reçoit Eugène Caselli et les maires de MPM "dont 9 sur 18 sont contre la métropole", et dans la foulée, l'ensemble des maires concernés, intercommunalité par intercommunalité. Avec leur conférence territoriale du 14, les opposant arrivent à point nommé.
En revanche, pas question pour eux de reconnaître un infléchissement du gouvernement vers leur position. Il n'y a pas de boîte noire dans le secret duquel ils négocieraient. Tout ce qu'ils ont, ce sont des "bribes d'informations". Et si, comme le soulignait le préfet de région lors de ses voeux, il ressort de leurs propos que "le fait métropolitain est désormais acquis par tout le monde", il reste encore quelques brassées avant le point de réconciliation.
Reste les points durs encore à négocier : la disparition des intercommunalités, existantes, le transfert des compétences liées à la maîtrise des sols et la fiscalité. Voilà donc de quoi concerter avec Marylise Lebranchu dans les jours qui viennent. Enfin, ce que les maires n'ont pas dit, c'est si cette dernière était invitée au bal, le 14 février prochain.
Commentaires
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Cristiani tapiste historique ,Nanard contre la Métropole?
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A voir la photo, la moyenne d’âge de ces opposants fait assez club du troisième âge. On comprend mieux qu’ils se trompent d’EPOC !
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Sexy la photo, je savais pas que le docks des suds était un ehpad
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On se demande du coup ce qu’ils foutent aux Docks. Ils pourraient faire leurs réunions ailleurs qu’à Marseille quand-même. Je ne sais pas – dans une salle polyvalente – ça doit se trouver quelque part. A l’occasion d’un loto par exemple – comme ça il y aura même un peu de monde.
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“Le fait métropolitain est acquis par tout le monde “…. le préfet de région a quelques années de retard tout le monde est d’accord pour avancer ensemble depuis les années 2004/2005 avec la mise en place de la conférence des présidents sous l’égide du préfet Frémont. Tout a été arréter par la loi Sarkosy sur la réforme territoriale et par le maire de Marseille qui a refuse d’en faire partie.
Donc la question est toujours la même l’objectif est partagé mais ce sont les moyens d’y parvenir qui font débat.
Alors arrétons de parler des pro-métro et ant-métro, des pro-marseille et anti-marseille et examinons avec clarté les propositions institutionnelles qui sont faites par les uns et les autres. Car comme toujours dans la vie tout n’est pas blanc d’un coté et noir de l’Autre
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Pitoyables, ces Maires ! Pitoyables !
L’EPOC, c’est de la fumée pour ne RIEN FAIRE.
“Ne changeons rien, gardons nos baronnies locales”, tel est leur message.
On comprend mieux pourquoi dans toutes leurs communes il y a autant de chômeurs et que l’on ne peut se déplacer qu’en bagnole entre les différentes villes.
Mais qu’ils démissionnent, ces incapables, qu’ils démissionnent !
Pitoyables.
Bien sûr qu’il faut s’organiser autrement avec une véritable Métrople. C’est évident, même si ça leur enlève un peu de pouvoir…
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Sans transfert de compétence sur la fiscalité et la maîtrise des sols la métropole serait quelque peu vidée de son sens.
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Me font bien marrer avec leurs “poles d’excellence” tous… Comme si ils auraient pu exister sans Marseille !
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Je ne comprends pas pourquoi, alors que le seul instrument de coopération métropolitaine : le syndicat mixte des transport, n’a pas réellement avancé depuis sa mise en place, certains élus veulent rester dans ce schéma et ne pas se lancer dans la métropole ……
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Et bien que tous ces maires démocrates aient le courage de bien vouloir publier les aides recçues du Conseil général au titre de l’aide aux communes, au titre de de l’aide apportée aux associations de leurs territoires (ce qui leur fait économiser les subventions de fonctionnement qu’ils auraient du leur verser eux mêmes), et on comprendra mieux pourquoi ils sont contre la métropole et pourquoi le Conseil Général est la base stratégique des élections sénatoriales
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evidemment le conseil général est contre la métropole……
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Marrant le gars de Martigues qui donne des leçons, avec son interco à trois communes qui a toujours refusé de filer un franc au reste du département et de s’associer avec le SAN… C’est beau comme du Paul Lombard !
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C’est drôle que personne ne se pose la question de savoir pourquoi ils veulent garder la maitrise sur le foncier….
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c’est vraiment honteux de voir les élus socialistes mains dans la main avec l’UMP contre une directive gouvernementale… sans compter la carence d’activité de la fédération socialiste ! je ne sais pas ou on vont les socialistes mais ça ne sent pas très bon
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Courage, fuyons, ou plutôt n’avançons pas, gardons tout à l’identique, ça marche tellement bien comme ça. Même Caselli demande le report à 2016 (!) et promeut la négocation. Ceux qui ont cru Marilyse Lebranchu le 21 décembre dernier se sentent bien seuls, pris dans les méandres des réseaux habituels qui figent à nouveau les possibles.
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148 vice présidents aujourd’hui 20 demain voilà l ‘objet de la revolte
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Tout à fait d accord Jean Valjean et Mr Dupont. Ça sent bon le rétropédalage ! Caselli sent que le vent tourne. Il sait que la bataille est perdue et il se met du côté des maires. Selon la Provence, Ii leur proposerait même d être leur porte parole pour reculer la loi en 2016!!! Je suppose qu ils ne seront pas dupes…Par contre, j’aimerai voir la tête des Viard, Boulexteix, Motel, Pfister et autres responsables patronaux qui se retrouvent seuls le bec dans l eau.
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