Conseil municipal : le bouquet final

Conseil municipal : le bouquet final

Jean-Claude Gaudin n'a pas retenu toutes les leçons du récent rapport de la Chambre régionale des comptes qui pointait du doigt la faible fréquence des conseils municipaux qui se retrouvaient du même coup surchargés de rapports à examiner. Ce lundi, c'est 408 délibérations qui devront être examinés par les conseillers municipaux en une matinée. Et sans trop déborder pour ne pas gâcher le repas de certains. Heureusement, Marsactu fait sa sélection des rapports à suivre sous forme de mise en bouche du direct que nous proposons dès 8h30.

Préambule Les leçons de la chambre régionale des comptes (suite)

Le conseil municipal n'en a pas tout à fait fini avec le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC). Même si la dernière séance a été largement consacrée au débat sur ce document, reste à appliquer certaines de ses recommandations. C'est le cas pour les mises à dispositions "irrégulières" d'agents municipaux. La CRC avait notamment pointé du doigt le principe même de ces transferts de personnel au conseil mondial de l'eau, mais aussi l'absence d'information du conseil municipal dans la plupart des cas. La mairie s'y conforme cette fois-ci pour divers renouvellements de mises à disposition. En attendant le rapport annuel récapitulatif réclamé par les magistrats conformément à la loi.

63 Casino : Gaudin a les jetons

Ils sont plus de 14 000 à avoir signé la pétition contre l'installation d'un casino sur le J4, pile face au Mucem, en lieu et place de la cité de la mer dessiné par l'urbaniste Yves Lion pour le compte d'Euroméditerranée. Le collectif à l'origine de la pétition appelle également à une manifestation à 7 h 45 devant l'espace Bargemon. Du côté de la majorité municipale, on y voit d'intenses manoeuvres du candidat socialiste, "le seul du groupe socialiste a voté contre", se souvient Yves Moraine.

Du coup, les élus de droite sont moins péremptoires qu'en juin quant à la localisation du casino sur l'avant-scène culturelle du Vieux-Port malgré un premier rapport très explicite sur le choix du J4 auquel l'ex président d'Euroméditerranée Guy Teissier est également opposé. "Il pourrait être dans le J1 si le port modifie son appel d'offres ou au sein de l'ancien siège de la SNCM si ces locaux conviennent au futur opérateur", précise le directeur général des services. "La seule certitude concerne le passage par une délégation de service public, on laisse ouvert la problématique du site". Au dernier moment vendredi, le rapport 63 a été modifié pour laisser la question de l'emplacement plus ouverte. Il vaut mieux désamorcer au plus tôt pour éviter une polémique semblable à celle qui avait accompagné la subvention accordée au promoteur du concert de David Guetta.

114 Taxis : interminables travaux

Le problème de Noël, c'est que ça tombe tous les ans. Quand on a fait un cadeau en 2012, il est donc difficile de se présenter les mains vides l'année suivante. Surtout à trois mois des municipales, quand le cadeau en question est une baisse de 35% des taxes payées par les taxis. À l'époque, l'adjoint aux voitures publiques André Caméra justifiait cette ristourne par "la gêne en terme de circulation et de stationnement occasionnée par les importants et nombreux chantiers ouverts par la communauté urbaine". En cause notamment : le Vieux-Port et les chantiers connexes du boulevard circulaire. Mais il nous assurait que l'on reviendrait "au tarif normal dès la fin des travaux".

Il faut croire que les travaux, c'est comme Noël, cela revient tous les ans : "Considérant la gêne en terme de circulation et de stationnement occasionnée par les importants et nombreux chantiers ouverts par la communauté urbaine Marseille Provence métropole" (…) il est maintenu un allègement de 35% sur les sommes normalement réclamées". La délibération ne précisant pas de quels chantiers il s'agit, peut-être André Caméra s'y emploiera-t-il ce lundi matin.

170 L'école à la Friche

Côté culture toujours, la droite met en oeuvre les idées des cercles de réflexion montés par la garde rapprochée du maire. Ainsi, le parking souterrain de la Cartonnerie est passé directement de la boîte à idées aux rapports du conseil municipal présenté ce lundi sous la forme d'une autorisation de programme de 150 000 euros pour financer les études préalables. Celles-ci concernent également la réalisation de locaux scolaires. L'annonce est maline : elle permet de couper court aux revendications réitérées sur la saturation des écoles de la Belle de Mai tout en continuant d'oeuvrer à l'ouverture sur la ville de la Friche Belle de Mai.

245 Le projet immobilier remplace les Roms à Cardot

Libéré de ses occupants, la caserne Cardot peut changer de main. Après l'expulsion des 180 personnes qui y ont logé plus de 6 mois dans le cadre d'une "réquisition citoyenne", ces terrains en bordure du boulevard de Plombières seront cédés à Nexity. Comme Marsactu l'avait souligné le jour-même de la réquisition, le site était depuis plusieurs années dans le viseur d'un programme de rénovation urbaine. Acheté à l'État fin 2012, il verra pousser 271 logements, dont 177 sociaux, ainsi qu'un parking en silo et une aire de désincarcération pour les pompiers voisins.

246 La maternité enfin accouchée

Juste au dessus des anciennes usines Seita, se situe l'ancienne maternité de la Belle de Mai qui elle aussi trouve une nouvelle vocation définitive avec la signature d'un bail emphytéotique avec Villages Club du soleil pour installer une "résidence de tourisme ou hôtelière du type village de vacances". Le corps historique du bâtiment sera préservé et réhabilité pour accueillir 137 chambres. Au sud, le parc sera conservé avec un bassin central et une roseraie. 

328 Chère année 2013

Côté culture enfin, le conseil municipal soumettra au vote "la convention de coproduction entre la Ville de Marseille et Marseille Provence 2013" concernant la fête de clôture de l'année capitale. Soufflée à Istres qui devait accueillir seule la conclusion sous la forme d'un feu d'artifice baptisé Révélations et mise à feu par Groupe F, il s'agit ici d' "ultimes révélations"  qui doivent réaffirmer "à l'aube d'une année nouvelle", "la dimension de développement territorial culturel de demain". Pas sûr que les élus istréens apprécient l'allusion alors qu'ils n'ont pas été consultés dans l'affaire. Dans le rapport 328, on a plus de détail sur la dimension du feu d'artifices qui embrasera le vieux-port, la digue, le fort d'Entrecasteaux et la Bonne-mère. On y apprend aussi le détail des coûts : 865 650 euros pris en charge à 50 % par la Ville de Marseille (420 000 euros de numéraire et 28 500 d'apport en nature) et l'association MP 2013 pour l'autre moitié. Cette dernière est bien aidée par un mécène de dernière minute, le groupe Hammerson, promoteur des Terrasses du port.

346 Les chéquiers sortis, la piscine Nord revient

Le vote avait fait hurler la maire du 15/16 Samia Ghali (PS), lors du conseil municipal de juin : il actait la démolition de la piscine Nord, située non loin de Saint-Louis (15e). L'équipement "a fait l'objet d'un diagnostic technique complet dans la perspective de sa réouverture au public", expliquait la délibération. La conclusion de l'étude – le "coût élevé que représente la remise en état et aux normes de cet équipement sportif par ailleurs non intégré dans le Plan Piscines" – justifiait alors le couperet.

Sauf que depuis, Samia Ghali s'est invitée en finale des primaires PS, la piscine Nord en étendard du délaissement des arrondissements dont elle est maire. Puis les chéquiers sont sortis : Jean-Marc Ayrault l'a assurée d'une subvention de l'État, Guérini a relancé à hauteur de 50% des travaux. L'adjoint aux sports Richard Miron a donc repris les dernières lignes du rapport de juin. Après trois paragraphes identiques, seule la conclusion change : "Toutefois, compte tenu de la problématique et des enjeux de l'offre aquatique de ce secteur, il est proposé de lancer des études plus approfondies".

361 La culture, c'est comme…

Côté culture justement, la municipalité remet un coup d'accélérateur et précise au surligneur les nombreuses délibérations concernées. Le doyen du conseil municipal, André Malrait, est très heureux de venir défendre son cher musée d'Histoire et la voie historique qui doit le prolonger entre la rue Henri-Barbusse et la passerelle qui mène au Mucem. Pour l'heure, "la valorisation de la voie historique" qui reprend le tracé de la voie grecque puis romaine consiste en un marché à procédure adaptée pour "une étude de la signalétique". Elle permettra "dès le mois de mars de rouvrir la porte de la rue Barbusse", annonce l'adjoint au patrimoine. 

Une bonne nouvelle puisque cette entrée flambant neuve avait été réhabilitée pour 500 000 euros en 2009 avant d'être refermée durant les travaux. Il en va de même pour l'application numérique qui devait permettre de prolonger la visite du musée par le biais d'une réalité augmentée. Vantée lors de l'inauguration du musée d'Histoire en septembre dernier, le dispositif innovant n'est toujours pas actif. Le dossier de presse qui détaille les principaux rapports mentionne le mois de décembre pour son lancement. En revanche, André Malrait préfère renvoyer ça au mois de mars.

403 Ô les beaux jets d'eau

Le groupe Hammerson ne se contente pas de financer les jets d'eau et feux d'artifice pour la Saint-Sylvestre, il veut également s'inscrire de manière durable dans l'embellissement de la ville dans le cadre de son opération des Terrasses du port. Elle se propose "d’offrir aux Marseillais, de façon permanente et pérenne un spectacle sonore, lumineux, féérique et aquatique combinant l’eau et la lumière". Cette oeuvre prend la forme de seize jets d’eau de 22 à 25 mètres de haut, éclairés par des leds sur le bassin de la Pinède, le long de la digue du large. Le rapport ne dit pas si ces jets d'eau dessineront une flèche pointant les Terrasses du port…