Conseil municipal : accord sur les tasers, déni sur les crèches

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le 9 Juil 2012
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Conseil municipal : accord sur les tasers, déni sur les crèches
Conseil municipal : accord sur les tasers, déni sur les crèches

Conseil municipal : accord sur les tasers, déni sur les crèches

Des bancs plus clairsemés qu'à l'habitude, un premier orateur de l'opposition, Christophe Masse, qui arrive en retard et doit être remplacé au pied levé par sa soeur Florence : la dernière séance du conseil municipal avant la trêve estivale avait déjà des airs de vacances. Deux gros sujets étaient pourtant au menu avec l'armement des policiers municipaux et les crèches qui ont animé une matinée plutôt calme marquée par le ping-pong permanent entre Patrick Mennucci et Jean-Claude Gaudin.

Le consensus local PS-UMP sur les sujets de sécurité a connu son paroxysme ce matin. Les socialistes se sont enorgueillis d'avoir poussé le maire, UMP rappelons-le, à adopter le port d'armes pour les policiers municipaux. Gaudin a admis avoir "évolué" sur la question et accepte lui aussi l'utilisation des tasers et flash-balls, pardon gomme-cognes en bon français. Et chacun de préciser que l'on mettait bien en place des armes non léthales pour lesquelles il faudrait bien sûr une formation que l'opposition craint insuffisante.

Par la voix de Karim Zeribi et dans la foulée des communistes, Europe écologie – les Verts s'inquiète lui de l'utilisation de tasers "dangereux pour les personnes cardiaques". L'opposition se gausse quand bien même les fabricants eux même parlent d'"armes moins léthales" comme l'avait constaté Rue89 au salon de vente d'armes Milipol. KZ poursuit en insistant sur le nécessaire retour à une présence sur le terrain avant de conclure par l'annonce du vote contre de son groupe… et de son abstention. La grande gueule navigue toujours à vue chez des écolos, trop "laxistes" pour lui.

Chiffres à la pelle

Il était sûrement plus à l'aise dans la dénonciation du manque de crèches qui s'est avant tout résumé à une bataille de chiffres. Autant vous le dire tout de suite, on n'a pas tout compris. Mais puisqu'il ne faut pas trop relâcher la pression avant les vacances, on vous a concocté une petite compil' des meilleures estimations. Des nombres lancés par des élus qui, pour certains, ne maîtisaient eux mêmes pas vraiment leur sujet. Magnéto Rémy.

 

 

Au passage, vous aurez noté le magnifique glissement sémantique : la question des crèches devient l'accueil des tout-petits et on mélange allègrement accueil privé et public, collectif et individuel. Du coup, on aurait bien aimé avoir les sous-titres en interviewant Colette Babouchian, adjointe permanentée, en charge de la petite enfance. Mais, après avoir répondu à la quasi totalité de nos confrères, le service presse comme le cabinet intimaient à l'élue de ne pas nous répondre.

Crèches : Marseille en retard

Du coup, on a dû se débrouiller tout seul pour essayer d'y voir plus clair. Et, on comprend finalement le service presse, le résultat est à défriser Colette. Pour faire clair, on a souhaité savoir quel était le pourcentage d'enfants de moins de trois ans (source : Insee / recensement 2009) à pouvoir trouver une place en crèche privée (associations, entreprises) ou publique (sources : communes et presse locale).

Les chiffres n'ont pas été simples à trouver et nous avons choisi cinq villes : Paris et Toulouse, citées en conseil municipal, la voisine aixoise, Bordeaux et bien sûr Marseille qui arrive bonne dernière. Avec un chiffre de 21,1 % de minots pouvant trouver une crèche, elle se situe loin derrière les autres, Toulouse étant à 53,9 %, Bordeaux à 49,3, Aix à 45,5 et Paris à 39,4. Le niveau de la ville avait d'ailleurs été "noté " par l'Express du 20 juin. L'hebdomadaire avait en outre pointé des fortes disparités selon les arrondissements, le "taux de couverture des besoins" descendant jusqu'à 7,3 % dans le 3e arrondissement.

L'équipe de Jean-Claude Gaudin a beau avoir permis de "doubler l'offre en 17 ans", la ville est incontestablement toujours à la traîne sur l'accueil collectif. Cause ou conséquence ? Le nombre d'assistantes maternelles est lui plus élevé qu'ailleurs, ce qui permet d'arriver à un taux d'accueil compris entre 40 et 50 %, ce qui ne dit pas où l'on case la moitié restante. En fin de conseil, le maire a exhorté les conseillers à "faire moins de politique", sous-entendu de politique politicienne. Il n'a pas dit que cela concernait l'accueil des bambins mais il aurait certainement pu.

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Commentaires

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  1. La Vigie La Vigie

    Nous avons un énorme retard en terme d’effectifs et d’équipement de notre police municipale. Réjouissons-nous notre maire “évolue”…. On va y arriver… Quand ?…

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  2. Céhère Céhère

    Oui, espérons qu’il leur fournisse enfin les stylos qui leur permettront de dresser les pv pour stationnement illicite qu’ils sont obligés de laisser échapper chaque jour.

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  3. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Le retard en matière de crèches est inadmissible . Depuis 1995 les élus batisseurs et bétoneurs UMP auraitn dû accélerer la consctruction de strucures liées à la petite enfance.
    C’est le seul moyen de fidéliser une population qui travaille et paye des impôts qui profitent au budget communal.
    Quant à l’élue en charge de ce dossier, c’est une caricature d’élue aux ordres de la voix de son maître!

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