"Collard est une pierre importante de la dédiabolisation du FN"

"Collard est une pierre importante de la dédiabolisation du FN"

Ce week-end, un député sera comme à domicile aux universités d'été du Front national. Élu en juin 2012 dans le Gard sous les couleurs du "Rassemblement bleu Marine", l'avocat marseillais Gilbert Collard interviendra dans une table ronde, quelques heures avant le meeting de la présidente du parti. Lui qui s'était fixé pour "mission" de mandature d'être un "casse-couilles démocratique" a plutôt échoué, estime notre invité Frédéric-Joël Guilledoux.

Tout d'abord, contrairement au rôle d'"électron libre" que Collard assurait vouloir jouer, "il vote très souvent selon la ligne du Front national", note-t-il. Ensuite, "une fois qu'il s'est agité, on ne peut pas dire qu'il ait une production législative, d'amendements, d'interventions, qui soit très élevée et qualitative (…) Il fait ce qu'il a toujours su faire : du bruit." Une méthode très proche de sa pratique en robe noire, que le journaliste décortique dans son ouvrage co-signé avec son collègue de La Provence Laurent D'Ancona.

"Bousculer l'UMP"

Pour le Front, Gilbert Collard a toutefois son utilité. À l'aise dans les médias, il lui offre une présence régulière – notamment via l'émission de RMC Les grandes gueules – et sait tout des formules qui assureront une large reprise. C'est surtout "une pierre importante de la dédiabolisation" du FN. "Il casse un peu certaines idées. À la base, c'est quelqu'un qui vient de la gauche, s'est engagé très fortement contre la peine de mort." Même si l'opération censée élargir le comité de soutien de Marine Le Pen a fait "un gros flop"…

Elle a aussi peu de chances fonctionner au niveau local pour les municipales. Il peut en revanche être un atout pour "bousculer l'UMP, ça veut dire faire glisser des électeurs mais aussi des élus". Sans que cela débouche nécessairement sur des alliances entre les deux partis. Y compris à Marseille malgré la tentation pour la droite, qui pourrait avoir du mal à obtenir une majorité même en cas de victoire. Mais ailleurs, le parti est "pour la première fois dans son histoire en capacité de remporter des mairies", au-delà de "victoires de circonstance", estime Fred Guilledoux.