Cité régionale du cinéma : un projet à 59 millions d’euros au financement encore flou

Actualité
le 23 Juin 2023
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Ce vendredi le conseil régional discutera du programme prévisionnel pour la construction de la future Cité régionale et méditerranéenne du cinéma à Marseille. Un projet d’envergure dont le lancement des travaux est prévu pour novembre 2025.

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L'ancien site du Dock des Suds accueillera la cité régionale du cinéma. (Photo : Jean de Pena)

L'ancien site du Dock des Suds accueillera la cité régionale du cinéma. (Photo : Jean de Pena)

Le cinéma est un des chantiers saillants du plan Marseille en grand. Mais transformer le paysage cinématographique marseillais a un coût. À quelques jours du deuxième déplacement d’Emmanuel Macron pour l’acte 2 du plan Marseille en grand, l’Élysée a rappelé jeudi qu’une enveloppe de 46 millions d’euros est vouée au cinéma dans le cadre du plan : pour la création de nouveaux studios (avec Provence studio), d’une base logistique à capitaine Gèze. Mais aussi “pour l’école CinéFabrique et la Cinémathèque qui vont s’installer au Dock des suds dans la cité régionale du cinéma, un projet porté par la région”.

Pour ce projet phare la note est estimée à 59 millions. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur doit discuter en assemblée plénière ce vendredi du déroulé des opérations et en aborder l’aspect financier. Comme déjà annoncé, la cité sera implantée sur une parcelle de 9 000 mètres carrés en lieu et place de l’ancien Dock des Suds. Elle hébergera notamment l’école publique CinéFabrique avec ses promotions de 35 étudiants et une antenne de la Cinémathèque française. En portant ce projet culturel, la région a l’ambition de créer un espace “de mutualisation” qui participe à la “construction d’un grand pôle régional, d’envergure internationale, voué au cinéma et à l’audiovisuel”, comme l’indique le rapport soumis au vote. Le lancement des travaux est prévu pour 2025.

Une répartition entre collectivités toujours pas actée

En septembre 2022, l’État et les collectivités territoriales ont posé les premiers jalons de l’initiative. L’État s’engage alors à financer le programme à hauteur de 20 millions d’euros. Avec quinze millions d’euros pour la création de CinéFabrique et cinq millions pour l’implantation de la Cinémathèque. Les 40 millions restants reviennent donc aux contributions des collectivités, parmi lesquelles la région, le département des Bouches-du-Rhône, Aix Marseille métropole et la Ville de Marseille. À ce stade, la répartition n’est toujours pas actée. Et il semble que personne ne se presse pour mettre au pot en premier.

“On a le terrain, on a le projet. Nous on vote, nous on avance. Pas sûr que d’autres en aient fait autant”, déclare auprès de Marsactu Renaud Muselier, président de la région. Non sans noter un essoufflement du côté des autres parties impliquées : “S’ils ne veulent pas payer, qu’est-ce que je peux faire ? Chacun doit mettre sa contribution”. En réponse aux questions concernant le déroulement des opérations à venir, il reconnaît un flou : “On n’est pas dans l’organisation structurelle, on ne sait pas qui va le gérer et comment. Ça, c’est la partie qui démarre maintenant”.

Une synergie encore à construire

Sollicité, Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille chargé de la culture, laisse entendre qu’il pourrait en effet y avoir un défaut de communication entre la région et la Ville de Marseille sur ce dossier. L’élu explique ne pas vouloir se prononcer sur le financement de  la construction de cet établissement, et précise qu’il n’a pas été mis au courant du vote du rapport au conseil régional.

Au sein de l’opposition régionale, Franck Allisio (RN) partage son incompréhension à voir ce projet pris en charge par la collectivité. “On ne comprend pas pourquoi la région est cheffe de file. Ce devrait être la Ville”, commente-t-il.

Le rapport qui doit être voté ce vendredi confirme que les études de faisabilité ont été concluantes. Il fixe un planning de réalisation et cette enveloppe financière prévisionnelle, conséquente. Pour le moment, la Cité régionale du cinéma a un coût, un lieu d’atterrissage, mais un avenir encore flou.

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Commentaires

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  1. Andre Andre

    Coppola pourrait demander au CCO de s’en occuper (sic)

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  2. RML RML

    L à Region chef de file,alors que son président a supprimé les commissions d’aide au cinéma ? C’est quoi cette blague ?

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  3. Forza Forza

    C’est vrai, pour une fois qu’il y a un projet qui a du sens et ne fait pas polémique dans ce quartier, plantons-le !

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  4. Charlie Pierre Charlie Pierre

    Jean Marc fidèle à lui-même, il ne sait pas combien il va payer, ne sait pas qui va gérer.
    Défaut de communication tu parles, il ne s’en n’est pas occupé, il ne sert à rien en fait !
    Peut-être même qu’il découvre le projet, qui sait !?

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  5. Manipulite Manipulite

    200 projets de documentaires à l’arrêt et une vingtaine d’entreprises en difficulté sur un coup de gueule de Muselier ex-LR devenu néo macroniste. Il n’avait pas apprécié un documentaire sur Total.
    La cité du cinéma suivra le même sort.

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