Vitrolles après le feu
Vitrolles après le feu
Le Bureau des Guides du GR2013 propose une nouvelle chronique qui met en lumière un aspect du territoire de la métropole. Quelque part entre l’enquête et la promenade, la poésie et le diagnostic urbain, les créateurs du sentier vous invitent dans les coulisses du GR2013. Mises bout à bout, toutes ces histoires forment la trame d’une culture métropolitaine partagée. Pour ce troisième épisode, balade sur le feu qui a ravagé Vitrolles.
Nous avons traversé Vitrolles par la branche sud du GR2013, de la gare d’Arbois TGV au rond-point de Fontblanche, pour la vingtième fois en 5 ans, mais la première fois depuis l’incendie du 10 août.
L’odeur de cendres est là, comme elle était sur Marseille. C’est au bout du premier kilomètre, un peu avant le bord du plateau de Cabriès, qu’apparaissent des taches noires, puis c’est tout le terre plein central de la D9 qui est cramé. Au bord du plateau de Vitrolles, vers le Model Air Club of Aix-en-Provence (Macap), “on a eu chaud”, témoigne une dame chargeant à la pelle une brouette de détritus noircis. Tout le plateau est brûlé.
Du Macap jusqu’à l’Infernet, le feu est passé. Le sous-bois a disparu (kermès, argelas, genets), remplacé par une couche de 5 centimètres de cendres. Des archéologies apparaissent, les dalles du camp américain, des barils de fer jetés dans les vallons. Le Stadium n’a rien, mais il est ouvert de tous cotés.
On a un peu refait des balises à l’acrylique liquitex au doigt. On pourrait en profiter pour améliorer la descente au sud des boues rouges, qui est pas mal piégeuse.
Les arbres ont eu un coup de chaud, surtout des pins, pas sûr qu’ils reprennent tous au printemps. Autour de la source de l’Infernet, le feu est resté, grande tristesse.
Désolation totale. La Cadière coule fort. Même les prêles se délitent en poussière dans la main.
Le chemin de l’Infernet redevient tel qu’avant environ 500 mètres après la source (ou 500 m avant son portail d’entrée).
Bon, il y avait aussi de jeunes pousses d’herbe verte de 2 cm venues en seulement 10 jours, des abeilles dans les ruches (mais que butinent-elles ?), quelques papillons, sauterelles et oiseaux.
Les vues sur le Plateau nord, d’Arbois TGV à Rognac le font apparaître entièrement désolé, toute la garrigue a brûlé, seules les parcelles en culture autour des fermes de Valbacol et de Monvallon sont intactes.
C’est aussi la première fois que nous faisons ce parcours depuis la disparition de Georges Demouchy au printemps 2016, le paysagiste de l’Epareb qui avait initié la création de ce cheminement, il y a des années, le long des rives de la Cadière, où s’est glissé notre chemin.
Nicolas Mémain, urbaniste gonzo (texte et photos)
En bonus, la carte de la balade
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