[Le retour du sauvage] Naviguer dans les îles sauvages du Rhône

Sur le Grand-Rhône avant de pénétrer dans les discrètes îles de Saxy. (Photo : PID)

Comme un air de Louisiane à une poignée de kilomètres d’Arles. C’est ce qu’offre comme paysage la ripisylve – forêt de bord de cours d’eau – rhodanienne des îles de Saxy. Dans cet espace en libre évolution depuis la fin du 19ᵉ siècle, castors, hérons et autres bestioles s’épanouissent dans une luxuriance végétale à l’écart du tumulte des humains. Il est aujourd’hui protégé par des digues qui avaient pourtant pour but d’ensabler ces petits bras du Rhône qui dessinent des tresses. L’ingénieur Henri Girardon voulait en finir avec la morphologie naturelle du fleuve, pour concentrer les eaux sur un chenal principal afin de faciliter la navigation. Ce fût un échec pour les îles de Saxy, qui témoignent de l’identité de l’ancien fleuve avant qu’il ne soit anthropisé. Elles font aujourd’hui l’objet d’un plan de gestion pour être conservées.

En fin connaisseur du Rhône, Benoît Poinard explore ces lieux en canoë traditionnel, de forme amérindienne. À force de travailler au fond du Rhône comme scaphandrier, sur ses barrages ou sur des fouilles archéologiques, il a développé une passion sans bornes pour le fleuve. Il la partage désormais avec les touristes et locaux au travers d’une activité d’excursionniste, Robinson canoë, comme “guide rivière”. Pour son quatrième épisode, Le retour du sauvage a embarqué pour les îles de Saxy en compagnie de Jean-Marie Garrigue, un tout fraîchement retraité qui vit à Saint-Raphaël et de Mark Rasmussen, presque trentenaire du Danemark.