Série
L'Emprise

“C’est tellement facile à Marseille” : dans la tête des consommateurs de cannabis et cocaïne

Enquête
le 23 Oct 2023
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Qu'ils le veuillent ou non, des milliers de Marseillais et Marseillaises alimentent les empires de la drogue en achetant leurs produits. Entre addiction dure et usage récréatif, entre enjeux sanitaires et répression judiciaire, tour d'horizon d'une pratique illicite mais largement banalisée. Un nouvel épisode de L'Emprise, notre série consacrée à la mainmise des trafics sur la ville.

Illustration : Émilie Seto
Illustration : Émilie Seto

Illustration : Émilie Seto

Nadir*, des poches noires sous les yeux, a 44 ans “dont 30 ans à fumer”. Il a été interpellé en période de vacances scolaires mais tout de même, les magistrats disent que Nadir aurait pu choisir un autre endroit que la porte d’une crèche, sur les hauteurs de La Ciotat, pour donner rendez-vous à ses clients. Devant le tribunal correctionnel de Marseille, celui qui se présente comme un consommateur explique qu’il n’a pas trouvé d’autre choix que de vendre lui-même du cannabis pour financer son propre produit, qui lui coûte jusqu’à 300 euros par mois. Régulièrement, il achète en gros dans les quartiers Nord et fait de la vente au détail à La Ciotat. Nadir est dépendant. Peu importe la répression judiciaire. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’abat sur lui.

“Il y a deux types de consommateurs, résume en défense son avocat. Ceux qui, comme mon client, ont besoin d’accompagnement parce qu’ils sont dépassés par leur addiction. Et ceux qui viennent acheter à Nadir pour un usage récréatif. En l’occurrence, un certain Bastien*, qui travaille à la mission locale et qui n’aura qu’une amende.” Entre un Nadir et un Bastien, la typologie des consommateurs est infinie. Riches et pauvres, hommes et femmes, habitants des cités, du centre-ville, des beaux quartiers et de l’étang de Berre, ils sont des milliers à fumer chaque semaine le même produit. Il est réputé dans la France entière pour sa qualité, il est accessible à tous. C’est le cannabis marseillais.

En région Paca, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances actives (OFDT), 54% des adultes ont déjà consommé du cannabis, contre 45% en moyenne en France. Mais la tendance qui inquiète ces dernières années est l’explosion de la cocaïne (8% d’expérimentation en Paca, 6% à échelle nationale), désormais disponible dans presque tous les “fours” de Marseille.

Contrairement à une idée reçue, fumer du cannabis n’est pas un délit sans victime. Indirectement, on finance des violences, des assassinats, de la prostitution, de la traite d’étrangers.

Frédérique Camilieri, préfète de police

Aux yeux des autorités, la loi est pourtant claire, et régulièrement réaffirmée : le consommateur est un chaînon actif des trafics. “S’il n’y avait pas des gens qui fument du cannabis, s’il n’y avait pas de gens qui prennent de la cocaïne, il n’y aurait pas de point de deal, il n’y aurait pas de règlement de comptes”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lors d’une visite à Marseille début septembre. Discours partagé par la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri. “Il faut dire les choses comme elles sont, pose-t-elle auprès de Marsactu. Les réseaux sont criminels. Lorsqu’on consomme, on finance le maintien de ces systèmes. Contrairement à une idée reçue, fumer du cannabis n’est pas un délit sans victime. Indirectement, on finance des violences, des assassinats, de la prostitution, de la traite d’étrangers.” Mais cette rhétorique suffit rarement à convaincre les consommateurs.

Aussi parce que dans certains cas, le cannabis peut être une réelle addiction. “Des consommateurs ne seront jamais addicts au sens neurologique, d’autres le seront, et ce n’est pas binaire : il y a une infinité de variations”, rappelle Nicolas Simon, addictologue à l’AP-HM. Cela étant dit, les consultations qu’il effectue à l’hôpital Nord et à la Timone offrent à Nicolas Simon “une fenêtre sur la société”. C’est une “fenêtre biaisée”, mais qui met en lumière une réalité préoccupante : celle de la dépendance lourde. Et rien que sur la matinée qui a précédé notre entretien, le professionnel a reçu deux patients dépendants au cannabis.

“Frappe” marseillaise

Autre décor, autre profil. Sur le Vieux-Port, une fin de matinée d’automne, Maureen*, 17 ans, a déjà fumé son premier joint de la journée. Assise en tailleur à la sortie du métro, l’adolescente au look soigné – elle est en bac pro mode – se roule une cigarette face à la mer, cheveux bouclés dans le vent. “J’ai commencé à 15 ans avec le « bedodo », le pétard pour dormir. Aujourd’hui, je suis à cinq pétards par jour. On a calculé avec des copines, j’en ai fumé 2500 dans ma vie.” Maureen explique que ça l’a “calmée”, elle qui a été diagnostiquée hyperactive. “Depuis, je suis plus concentrée en cours, je bavarde moins, et j’arrive mieux à réfléchir. Mais quand je dis ça, les gens ne me croient pas.”

Maureen n’a rien en commun avec Nadir. Si ce n’est sa dépendance et la tentation, à un moment, de trafiquer elle-même pour financer sa consommation. “Je l’ai fait deux ou trois fois, acheter en gros et revendre à mes proches. J’ai vite arrêté, j’ai trop peur de la police. À la place, j’ai pris un job étudiant chez McDo. Et j’ai quitté Marseille pour m’éloigner de tout ça. Mais ça n’a pas fonctionné.” Comme de nombreux consommateurs du 11e arrondissement, Maureen se fournissait à la cité Air Bel. Le procédé : un bus direct, un convoi “toujours avec au moins deux copines parce qu’on a peur de finir dans une cave”, des vendeurs “de mon âge, tous trop sympas mais tous gazés”, comprendre défoncés, 20 euros de shit par semaine.

Depuis qu’elle s’est installée au vert dans une petite commune du Var, Maureen a découvert le cannabis des cités de Toulon, “dégueulasse”, avant de se rabattre sur la livraison à domicile via des groupes Snapchat et Telegram locaux. “C’est toujours moins bon qu’à Marseille. Mais souvent, c’est vraiment rapide. C’est très rare d’attendre plus d’une heure ou deux.”

Ces fameux groupes privés, n’importe qui peut tomber dessus. Une fois qu’on en intègre un, on s’en voit proposer d’autres, par dizaines. Certains sont les fils officiels des points stup (“Coffee les Flamants”, “Bassens Coffee Drive”, “Galaxie Bernex” à la Castellane…), d’autres sont dédiés à la livraison (“Coffee Livraison Express 13”, “Willy Wonka 13-83-84”…).

Dans chaque groupe, le même procédé : les tarifs des produits, des formules marketing (“de très belles buches vous attendent”, “meilleur mousseux du moment”, “la plus pure de Marseille”), des offres (“pour toute commande, un 10 de beuh offert”), et des couleurs partout. Partout, partout, des photos de résine, d’herbe et de poudre blanche avec des filtres fluorescents, des gifs animés, des messages épinglés, des offres et des chiffres qui dansent, scintillent, surgissent sur l’écran à toute heure, captivent le regard du consommateur. Comme le fait une machine à sous pour appâter les accros aux jeux.

Un exemple de chaîne liée à un réseau de vente marseillais. (Photo : LC)

Harcelé par le livreur

“Une fois qu’on a commandé, on est harcelé par le livreur. J’ai des patients qui ont changé de numéro de téléphone pour ne plus être tentés”, assure l’addictologue Nicolas Simon. La fidélisation du client passe aussi par la qualité du produit, promise par les formules marketing du réseau, mais totalement illusoire, dans le fond. “Dans toute addiction, il y a une forme de rituel, on va aller se fournir dans tel point parce qu’on en a l’habitude. On a une confiance dans le produit. Mais cette confiance n’a aucune base. Les études montrent que toutes les substances sont coupées avec n’importe quoi. Les vendeurs eux-mêmes ne savent pas ce qu’ils vendent”, ajoute le médecin.

Le petit joint à la pause, c’est totalement banal. On va rien te dire, pas même le patron, tant que tu ne le fais pas sous les caméras de la rue.

Samy, serveur

Comme pour la livraison de repas, la popularité des “uber shit” et “uber coke” a été boostée par les confinements successifs. Ce nouveau mode d’approvisionnement permet autant d’arroser les communes reculées que le centre-ville de Marseille, où la population se montre souvent réticente à “aller toucher en cité”. “Tous mes colocataires se font livrer”, abonde Samy*, un serveur de 26 ans, qui a toujours habité près du cours Julien et vient d’arrêter le cannabis après dix années à fumer. Plus jeune, il prenait le métro pour se fournir à Malpassé. “C’est trop facile à Marseille. Dès 14 ans, tu fumes avec tes potes dans la rue. Aujourd’hui encore, je pense que je ne fréquente personne qui ne fume pas. C’est même pas un sujet.”

Ni avec les amis, ni avec les collègues de la restauration. “Le petit joint à la pause, c’est totalement banal. On va rien te dire, pas même le patron, tant que tu ne le fais pas sous les caméras de la rue.” Jusqu’à la terrasse même dont Samy a la charge : “je laisse faire, sauf si le client enfume les autres.” C’est la consigne qu’il a reçue. Y compris pour la cocaïne, que Samy estime “banalisée” dans son milieu, même si lui n’a jamais été trop tenté.

Un tract pour de la cocaïne distribué à la gérante d’un restaurant à Marseille. (Photo : CMB)

Banalisée. Au point que les trafiquants impriment des tracts et passent les déposer dans les bars, comme s’il s’agissait de pubs pour fournitures de bureau. Dans un restaurant branché en contrebas de la Plaine, une gérante en a conservé un. Sur une feuille format A4, on lit : “Offre spéciale ! […] Nous offrons une réduction de 30 euros lorsque vous utilisez le code promotionnel « La pure de Martinique ». Il est question de cocaïne, à 30 euros pour 0,55 gramme. Pour se faire livrer, un numéro Whatsapp est indiqué.

La cocaïne en première ligne

L’explosion de la cocaïne, c’est la tendance qui préoccupe le plus les professionnels marseillais. Depuis quelques années, elle fait l’objet d’alertes dans chaque rapport du dispositif d’enquêtes Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND), travail de recherche de référence en la matière. Le rapport 2022, coordonné à Marseille par la chercheuse Claire Duport, mentionne la cocaïne dès ses premières lignes.

Les chercheurs écrivent que “le phénomène marquant” révélé par l’étude “est celui d’un élargissement des consommations de cocaïne”. En cause ? “La disponibilité et l’accessibilité croissante du produit”, qu’on achète désormais “sur l’ensemble du territoire régional, en zones urbaines comme rurales”. Ce dernier est devenu à la portée des “plus pauvres”, vendu “en pochons à 10 euros ou 20 euros”. Le même constat était déjà dressé dans le rapport de 2021. Ainsi, sur les cinq dernières années, les professionnels de santé interrogés pour l’étude TREND ont tous noté une augmentation de la demande de prise en charge des consommateurs de cocaïne.

Vous connaissez forcément quelqu’un qui consomme de la cocaïne.

Nicolas Simon, addictologue

Dans le cabinet de Nicolas Simon, la poudre blanche s’est imposée en dix ans comme la deuxième addiction la plus répandue chez sa patientèle, derrière l’alcool. “Aujourd’hui, ça touche tous les âges, tous les quartiers”, affirme l’addictologue. Nicolas Simon évoque un patient “graphiste, licencié à cause de son addiction, un autre type très sportif, un technicien, des cadres, des jeunes qui prennent rendez-vous via Doctolib parce qu’ils se posent des questions sur leur consommation”… Et “même des médecins, et même des journalistes. Vous connaissez forcément quelqu’un qui consomme de la cocaïne”.

“L2, tac, Paternelle”

Antonin*, 34 ans, est chargé de communication pour une marque de vêtements. Lui consomme de la cocaïne “dans un contexte festif”, comme “tout le monde ou presque” autour de lui. Sa consommation occasionnelle l’a tout de même déjà amené dans un des plus gros points de vente marseillais. Plusieurs fois. Il connaît le trajet : “tu prends la L2, tac, direction Arnavaux, tac, Paternelle. Depuis le centre-ville, c’est super rapide. Puis c’est moins cher, c’est mieux servi…”

Mais pendant neuf mois, Antonin n’aura plus le droit d’utiliser sa voiture. Contrôlé positif à la cocaïne au volant, il a écopé d’une suspension de permis et d’une amende de 700 euros. On le croise début juillet à la sortie du tribunal. Il vient d’être sanctionné au terme d’une audience spéciale qui se tient une fois par mois à Marseille, dite « audience de notification des ordonnances pénales délictuelles en matière de stupéfiants ». Celle-ci rassemble des individus, en grande majorité des hommes, contrôlés sur la route ou interpellés avec une certaine quantité de produit sur eux.

Avant de recevoir leurs sanctions, les consommateurs doivent écouter un discours de sensibilisation prodigué par un magistrat, puis un professionnel de santé. La punition d’Antonin lui a fait monter le rouge aux joues. Mais le sermon ne semble pas avoir eu un grand effet sur lui. “Quand je vois les jeunes qui servent à la Paternelle, je me dis que le deal, ça doit nourrir des familles, non ?”

Rattrapés par la justice

“La violence des trafics, c’est aussi votre responsabilité. Lorsqu’on s’intéresse à autre chose qu’à son nombril, on a le droit de prendre de la hauteur ! Dans les quartiers, la population vit sous couvre-feu“, assène la procureure Eve Tassin, qui inaugure l’audience ce 4 juillet 2023. La salle est pleine. Dans son dos, un diaporama fait dérouler des chiffres-clefs, nombre de morts à Marseille, nombre de morts au Mexique. Dans la salle, on acquiesce parfois mais on souffle aussi beaucoup. Et comme Antonin, tout le monde repart avec une lourde amende et une suspension de permis.

À la sortie du tribunal, les consommateurs défilent et ne se ressemblent pas. Après Antonin surgit Mathieu*, 25 ans, un grand gaillard trapu et souriant vêtu d’un pantalon de chantier. Employé dans le BTP à Vitrolles, il a été contrôlé positif au cannabis au volant. La leçon de morale ? “Ils ont raison, j’ai rien à dire”, reconnaît-il auprès de nous. Le jeune homme promet avoir arrêté de fumer depuis. Vient ensuite Eddy*, aspirant paysagiste frêle et bronzé, 28 ans, qui vient d’écoper de 1000 euros d’amende. Il a déjà été condamné à deux mois de prison pour trafic à Cassis, à l’époque où il fumait environ 15 joints par jour pour un coût 300 euros par semaine. “En prison, les gros dealers que j’ai rencontrés m’ont dit qu’ils trouveraient toujours quelque chose à vendre. Le problème, ce n’est pas les consommateurs. Le problème, c’est que les mecs des quartiers ont tous la dalle parce qu’ils ont rien”, glisse-t-il en aparté.

Je fume que le soir, j’achète chez un collègue qui plante lui-même, et on vient quasiment de me dire que j’ai du sang sur les mains.

Lucas, 28 ans

Arrive Antonio*, un tout jeune homme poli de 18 ans, employé chez Auchan. Il a été contrôlé à la sortie de l’immense barre d’immeuble de Campagne-Lévêque sur une moto sans permis avec 70 grammes de cannabis. “Je peux pas culpabiliser. Il y aura toujours de la drogue. Mais c’est vrai que la dernière fois que je suis allé à Saint-Loup, je suis tombé sur des guetteurs de 10 ou 11 ans et pour la première fois, ça m’a fait bizarre”.

Une culpabilité que Lucas*, 28 ans, intérimaire sur des chantiers, refuse pour sa part de porter. “Je fume que le soir, j’achète chez un collègue qui plante lui-même, et on vient quasiment de me dire que j’ai du sang sur les mains, je ne peux pas l’accepter”, lâche-t-il. Plus jeune, ce consommateur se fournissait dans une cité à Aubagne. En grandissant, il a choisi le circuit-court “pour ne plus participer à ça”. Il conclut : “les gens qui touchent dans les quartiers, c’est jamais un plaisir. C’est par défaut parce que ça coûte moins cher.”

Marseille, pionnière sur les amendes

Au-delà de cette audience pénale mensuelle, c’est surtout le déploiement des amendes forfaitaires délictuelles qui incarnent la répression à l’encontre des consommateurs. Ces dernières ont été expérimentées à Marseille dès juillet 2020, avant d’être étendues à tout le territoire en septembre de la même année. Elles permettent aux policiers de verbaliser les consommateurs de cannabis et cocaïne par une amende de 200 euros. Trois ans plus tard, 46 000 amendes ont été délivrées dans les Bouches-du-Rhône (dont 32 000 à Marseille), ce qui représente 13% des amendes délivrées sur toute la France. Un record national.

“Les amendes forfaitaires délictuelles ont totalement changé la donne. La procédure ne prend que quelques secondes, les agents s’en sont véritablement emparés”, se félicite la préfète de police des Bouches-du-Rhône. Frédérique Camilleri explique ces chiffres élevés par la “densité d’une grande ville comme Marseille”, couplée à “une pratique répandue de consommation dans la rue, surtout en centre-ville, qui est le secteur le plus verbalisé”, précise-t-elle.

Pour la préfète, “l’action policière est nécessaire parce que la consommation est liée à des réseaux criminels. Mais évidemment, cela doit être lié à des politiques sanitaires pour traiter l’addiction. Ce n’est pas contradictoire.” Dans les faits, les consommateurs souhaitant se faire aider peuvent consulter en libéral, même si les délais de rendez-vous sont longs, ou se tourner vers des structures spécialisées. Les plus connues sont les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) et les centres de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa). Même si “ces structures accompagnent surtout des patients précarisés ou polytoxicomanes”, précise l’addictologue Nicolas Simon. En matière de prévention, le consommateur lambda, si tant est qu’il existe, semble être encore coincé dans un angle mort.

*Les prénoms ont été modifiés.

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Les coulisses de Marsactu
Ce mardi 24 octobre, Marsactu prolonge le sujet de l'Emprise... en vidéo et en direct, sur Twitch. À l'invitation du journaliste indépendant David Dufresne et de son média Au Poste, nos journalistes reviendront sur les articles de la série et répondront aux questions des spectateurs de 9h à 11h. Rendez-vous donc mardi matin, à la une de Marsactu.
Clara Martot Bacry

Commentaires

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  1. Pussaloreille Pussaloreille

    Merci à Marsactu de s’être attaqué à ce sujet dans ses multiples dimensions. On connaît forcément quelqu’un qui consomme, mais on rechigne à voir les faits s’afficher dans une salle de shoot. En sortant l’info comme l’a fait Ph. Pujol en son temps vous luttez contre l’ignorance mais aussi l’hypocrisie.

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  2. Mireille Urbain Mireille Urbain

    Il y a au moins 4 ou 5 ans que je “baigne” dans l’odeur de cannabis dans mon appartement; la fumée montant par les aérateurs des fenêtres, VMC… Qui nous enfume? Je l’ignore comme les résidents des 4 entrées de la barre d’immeubles où j’habite, ceux que je connais bien sûr, et s’en plaignent car comme moi ils le supportent mal. Des soupçons mais pas de preuve. Pas de réseau officiel dans ma résidence fermée même si l’un d’eux a tenté de s’installer pendant les confinements mais a dû partir vendre ailleurs sous la pression des résidents hostiles, du bailleur -un SA compte des actionnaires qui ne veulent pas perdre de fric-, de la mairie de secteur et aussi de la police. ¨On peut donc s’opposer à une implantation avec une action collective mais on ne peut éliminer les consommateurs.
    Ce que disent Darmanin et la préfète peut s’appliquer à tous les trafics commerciaux: pas de clients, pas de commerces, pas de trafics. C’est une évidence qu’il s’agisse de pétrole, de produits illicites, de prostitution ou de fruits et légumes.

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  3. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    les centres de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) m’a bien reçu mais je devais en finir avec…l’alcool, le vin de préférence.
    Je pense que l’alcool, la drogue (cannabis) ou la cocaïne sont dans les comportements du genre humain hormis les dommages collatéraux (morts par balles perdues…?!).
    Je pense que craindre la Société c’est trop, trop d’individu(e)s en sont exposé(e)s.
    L’empathie fait la sensibilité, l’empathie fait l’imitation…!!

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  4. catherine catherine

    À ce stade de gangrène, je pense qu’il serait judicieux de réfléchir sérieusement à la dépénalisation. Mais on en est loin, très loin et ce n’est pas cette hysterisation en hauts lieux, cette unique politique répressive, au coup par coup, avec grand mouvements de mentons du ministre de l’intérieur qui fera avancer les choses. C’est le tonneau des Danaïdes et ça ne sert à rien. Et merci Philippe Pujol, grand merci Marsactu, pour le travail de terrain, sur nos quartiers, sur les circuits de l’argent sale, le blanchiment, les gros bonnets qui vivent à Dubai, etc… En attendant, des milliers de nos concitoyens vivent dans la peur d’une balle perdue… Et la terreur pour leurs enfants. Bref! On n’est pas sortis des ronces.

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  5. julijo julijo

    c’est un éclairage rare et très intéressant.
    on n’aborde pas souvent l’aspect consommateurs, c’est pourtant un volet important.
    ceux qui consomment de façon “récréative” ne se rendent pas compte qu’ils financent des violences, des meurtres… et ceux qui sont tombés dans l’addiction ne se rendent plus compte de rien.
    ce futur endroit, bd longchamp, sera forcément bien utile, l’addiction est une pathologie qu’on peut espérer soigner.

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  6. Neomarseillais Neomarseillais

    Merci CMB pour cet article très intéressant, je ne pensais pas que la police verbalisait autant les consommateurs ! Merci à Mireille pour son témoignage posé malgré les gênes…liés à la conso et au trafic.

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  7. Marc13016 Marc13016

    Enfin, le voilà, l’épisode sur les clients dans cette série sur l’emprise. Très intéressant, félicitations à Marsactu encore une fois. Et si vous sortez un version reliée de cette grande enquête, avec illustrations de Emilie Seto et Gabian en couverture, j’en réserve 4 pour des cadeaux à Noël … plus un dans ma bibliothèque, à garder précieusement pour expliquer à mes petits enfants dans 20 ans que c’est ce travail journalistique qui a ré-orienté la lutte contre les drogues et que c’est pour ça qu’ils vivent désormais en sécurité dans des cités accueillantes et paisibles …
    Bon, foin d’anticipations et revenons à nos herbes … Ainsi donc, elles seraient particulièrement fraîches à Marseille, selon les connaisseurs ?! Et les étals particulièrement bien achalandés ?! Et la logistique impeccable pour servir les clients ?! Et la com très persuasive pour les attirer ?! On est donc dans un système organisé. Qui repose sur l’appétit de ces gloutons avides de récréation, plus ou moins addictive, et plus ou moins rémunératrice. Donc … il faut leur offrir des coupes-faims : mettons donc des affiches à l’entrée des lieux de ventes, des Popups sur les boucles WhatsApp, des anti-sites sur les recherches Google, avec des formules bien ajustées du genre “Pas chiche d’arrêter le Haschich”, “cultivez, c’est mieux que d’arroser les cités”, “la poudre blanche, ça rend intelligent que ceux qui n’en prennent pas”, etc, etc. Et orientons les vers des remèdes éprouvés, par exemple : “du footing pour les endorphines”, “faites l’amour pas la gangrène”, “vous fumiez ? et bien dansez maintenant” … Bref, contre un système du plaisir basique, vendons du plaisir authentique. Vaste programme me direz vous, mais la com, ça marche. La preuve, ça entretient un système économique qui pèse encore plus lourd que le trafic de stup ! Comment a-t-on combattu l’alcoolisme ravageur chez les ouvriers de l’assommoir de Zola ? En éduquant, je crois. Et en régulant. Et en en réprimant, ça va ensemble. je serais curieux de savoir ce qu’en pense nos spécialistes qui vont s’exprimer dans l’émission que Marsactu organise demain mardi 24/10 sur ce sujet.

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