Ce week-end, la Friche remet du monde sur son toit

Ce week-end, la Friche remet du monde sur son toit

C'est comme après un tremblement de terre mais à l'envers. Depuis la fin de l'année culturelle, on attend avec le sourire la réplique promise. A force de se crisper, le sourire se fendille. Rien ne viendra en 2014. Peut-être en 2015, en avant-goût de la capitale européenne du sport… La Friche a décidé de ne pas attendre le tsunami promis en lançant pour ce dernier week-end de mai la saison de son toit-terrasse. L'évènement s'appelle City Party. A prononcer à l'américaine avec l'accent nasillard de Mos Def. L'acteur et musicien new-yorkais tombera directement de la lune sur le toit terrasse pour un concept quasiment inédit baptisé bright moments. 

"Il a présenté ce projet dans le cadre d'une carte blanche que lui avait confié le Nouveau casino à Paris, explique Pierre-Alain Etchegaray, patron du Cabaret aléatoire qui coproduit les trois jours de cette city party. Il ne s'agit pas d'un concert de Mos Def mais d'une soirée dont il est le maître de cérémonie. Il y joue l'animateur de club qui produit trois heures de show avec ballons et participation du public. Tous les participants auront des sifflets". Que les gabians et les voisins se rassurent, ces moments brillants de Mos Def resteront à l'abri des murs du Cabaret.

Trois jours de "fête de ville"

Car c'est là le concept défendu par la Friche et son cabaret : offrir un moment de détente en plein air et gratuit pour admirer le long coucher de soleil du mois de mai puis rapatrier une partie de ce beau monde pour un concert payant et carrément échevelé dans la touffeur d'une salle. "Mos Def a adoré le cabaret quand il est venu la première fois. Il voulait à tout prix tourner un clip dans le skate park juste à côté. Bon, finalement, il ne l'a pas fait mais il revient".  

De vendredi à dimanche, chaque journée de cette city party développe des propositions autour du hip-hop : djing, scratch, graff… Les amateurs de cette culture quadragénaire peuvent venir initier leurs rejetons dès l'après-midi, samedi et dimanche avant de revenir en soirée une fois les mêmes couchés, bordés et confiés à un baby-sitter. Et le menu du soir ne déçoit pas : après Mos Def vendredi, c'est un grand maître du frotte-galettes, DJ Rob Swift, qui partage la vedette avec un ancien de l'écurie Ninja Tunes, Dj Food. Le dimanche, la soirée se finit plus tôt et offre un motif musical entrelardé : moitié DJ, moitié fanfare avec les cuivres de Ceux qui marchent debout.

Vers une biennale des "musiques urbaines"

Voilà en très résumé l'affiche de cette fête de ville d'un genre nouveau. Mais où est passé la capitale dans tout ça ? "Avec Alain Arnaudet [directeur de la Friche, ndlr], nous avions imaginé une suite à This is not music, la proposition portée le Cabaret en 2013, développe le cabaretier. L'idée est de se positionner en mai juste avant les grosses chaleurs et d'offrir un rendez-vous sur deux tempos différents : une version courte, cette city party, et une version plus longue qui ressemblera plus à ce qu'on a défendu lors de l'année capitale".

Traduction : vu que les financeurs publics ont choisi l'atermoiement comme mode de gestion de l'après capitale, l'un et l'autre des coproducteurs de l'évènement ont décidé de commencer par un "teaser" de ce qui pourrait prendre la forme d'une biennale consacrée aux "musiques urbaines". Dans le prolongement, le toit-terrasse restera ouvert tout l'été avec une programmation confiée au Cabaret au mois de juillet et à radio Grenouille, au mois d'août. Mais, durant cette période, les soirées resteront limitées au toit-terrasse sans déborder jusqu'au Cabaret.

Ce dernier est sorti rincé des festivités de l'année 2013. Plus fourmi que cigale, Autokab a donc décidé de limiter sa programmation maison en 2014. City Party sera sa seule sortie autorisée avant une possible nouvelle bouffée d'air à l'automne. Entretemps, le Cabaret sera en travaux pour deux mois, histoire de finir l'électricité, les lumières et la décoration. Ils seront fin prêts pour cette suite capitale en 2015.