Ce que l’on sait sur la mort de Mohamed B., tué d’un “probable” tir de flash-ball
Dans la nuit de samedi à dimanche, en marge des émeutes à Marseille, un homme de 27 ans est décédé d'une crise cardiaque, victime de ce qui pourrait être un tir de flashball. Le lieu du tir et son auteur ne sont pas identifiés à ce jour.
Des policiers sur la Canebière dans la nuit du samedi 1er au 2 juillet. (Photo : JML)
Mohamed B., 27 ans, s’est effondré dans la nuit de samedi à dimanche 2 juillet, d’une crise cardiaque, devant l’immeuble de sa mère. Peu avant sa mort, il a été touché par un projectile au thorax. Qui a tiré ? Où ? Et quand ? Pour l’heure, la mort violente de ce jeune père de famille appelle de nombreuses questions.
Le parquet de Marseille a annoncé avoir ouvert une information judiciaire mardi pour “coups mortels avec usage ou menace d’une arme”. L’IGPN (Inspection générale de la police nationale) et la police judiciaire de Marseille ont été saisies. Les premiers éléments “permettent de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de « type flash-ball »”, détaille le parquet dans un communiqué. Les investigations de l’IGPN, la “police des polices”, devront tenter de déterminer si un fonctionnaire de police est bien à l’origine du tir. Pour espérer l’identifier.
Cette nuit-là, le centre-ville de Marseille est le théâtre d’affrontements violents. Le dispositif de maintien de l’ordre déployé est alors inédit, notamment par la présence du RAID, du GIGN et d’un hélicoptère de la gendarmerie. La préfecture de police dénombre 71 interpellations au terme de la nuit. De nombreux commerces sont pillés dans le secteur de la rue Saint-Ferréol. Selon les proches de Mohamed B., c’est ici qu’il est aperçu pour la dernière fois.
Du centre-ville au cours Lieutaud
Selon plusieurs proches interrogés par Marsactu, Mohamed B. se présentait comme livreur pour Uber eats. C’est aussi ce qu’affirment nos confrères de BFM TV, qui diffusent une vidéo qu’ils présentent comme “les dernières images filmées” par la victime. La scène ne dure que quelques secondes. Assez pour comprendre que le propriétaire du téléphone filme des fonctionnaires de police en train de réaliser une interpellation très musclée, devant le café Starbucks qui fait face à la préfecture. L’image se coupe. On ne sait pas quelle heure il est, ni combien de temps s’écoule entre cette séquence et le tir fatal qui touche Mohamed B..
Selon plusieurs sources, Mohamed B. circulait à scooter lorsqu’il a été visé au thorax dans le secteur du centre-ville. Ses proches affirment que le jeune homme est ensuite parvenu à rouler jusqu’au domicile de sa mère, situé cours Lieutaud. Et que c’est une fois arrivé à destination qu’il s’est effondré, victime d’une crise cardiaque. Le gérant d’un magasin de moto voisin de la scène donne la même version des faits à Marsactu.
À la Timone, les soignants constatent son décès, causé par “une atteinte cardiaque traumatique”. Selon plusieurs sources concordantes au sein l’AP-HM, l’arrêt cardiaque est directement lié au tir.
Mohamed B. est ensuite pris en charge par les secours. À l’hôpital de la Timone, les soignants constatent son décès, causé par “une atteinte cardiaque traumatique”. Selon plusieurs sources concordantes au sein l’AP-HM, l’arrêt cardiaque est directement lié au tir. Le parquet confirme le lien entre le tir et le décès de la victime et ce, “dans un temps proche”. Mohamed B. était-il simplement en train d’effectuer une livraison lorsqu’il a été visé ? Pour l’heure, le parquet estime qu’il est impossible “de déterminer si la victime avait participé [aux émeutes] ou même si elle avait pu circuler” au milieu des affrontements.
Après les violences de ce week-end, l’IGPN est également saisie d’une seconde enquête, pour des faits distincts, survenus la même nuit. Mercredi 5 juillet, le parquet a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour “violence en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une ITT supérieure à 8 jours”. Cette fois-ci, la victime est un homme de 21 ans, présent lui aussi dans le centre-ville samedi soir, mais dont le pronostic vital n’est pas engagé. Dans ce second cas, le parquet annonce d’emblée que les suspects recherchés sont policiers. Mais pour le cas de Mohamed B., les autorités se refusent à établir clairement ce lien.
Commentaires
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encore un mort, un classement sans suite et un brav homme en liberté
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“brav”
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Quoi? la police… violente?, raciste? Mais qui aurait pu croire?
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Zinebe Redouane pas de sanction contre l’auteur car” « fatigue », du « manque de visibilité », de la « tension » et de « la nécessité légalement établie de tirer »”,
Mohamed B La Justice a ouvert une information donc garde le contrôle, ne communique pas les éléments de l’enquête pas de juge d’instruction
Conclusion pas de sanction contre l’auteur s’il est identifié car « fatigue », « manque de visibilité », de la « tension » et de « la nécessité légalement établie de tirer »
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Et n’oublions pas qu’officiellement Mme Redouane est morte à l’hopital des suites de ses soins, pas d’un tir de grenade fumigène . M B n’ayant pas eu le temps de se faire soigner, il semble que les soins ne pourront être mis en cause. Je gage également que comme pour Mme Redouane, la police refusera de mettre ses armes à dispositions de l’IGPN car elle en a trop besoin.
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“Pour l’heure, le parquet estime qu’il est impossible “de déterminer si la victime avait participé [aux émeutes] ou même si elle avait pu circuler” au milieu des affrontements.”
Ainsi le parquet ferait une différence entre un homme participant aux émeutes et un homme circulant au milieu des affrontements, considérant peut être qu’il serait dans l’ordre des choses qu’il soit mort après avoir été atteint par un tir de flash-ball.
Le parquet a hypocritement ouvert une information judiciaire pour tenter de faire taire les protestations contre cette mort mais l’affaire sera classée sans suite alors que les vrais responsables se situent dans les sphères les plus élevées de l’état français. L’Organisation de Nations Unies a bien raison de s’inquiéter de cette situation qui fait honte à la France “pays-des-droits-de-l’homme-et-du citoyen”!.
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L’ONU? Quels membres poussent ils à faire un procès à la France? l’Iran, l’Algérie, le Mali, la Russie peut-être?… Soyons sérieux.
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Encore un drame épouvantable! La mort d’un garçon dont la présence ou non parmi les émeutiers n’a pas d’importance car elle ne saurait être punie de peine de mort.
On peut revendiquer que ces armes létales soient supprimées. Je l’ai fait dans une pétition il y a un certain temps.
Mais avant tout, il ne faut pas inverser l’ordre des événements.
Si ces bandes, ces meutes ne s’étaient pas livrées à de tels actes, s’ils n’avaient pas volontairement saccagé, incendié tant de commerces et d’équipements publics, mis en péril des immeubles avec leurs habitants à l’intérieur, les réactions policières n’auraient pas eu lieu d’être, avec les risques de bavures inhérents à ces interventions, et ce jeune homme serait encore vivant.
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Et si la discrimination raciale, religieuse, sociale, scolaire et étudiante (nouveau bac et parcoursup), la discrimination au logement, aux transports, aux équipements publics etc. se réduisaient au lieu de s’aggraver toujours davantage, ces scènes d’émeute et de pillage n’auraient pas eu lieu !
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Les gens qui pensent comme vous sont très prévisibles et je m’attendais à ce type de commentaire, tellement vos poncifs pseudo sociologiques sont éculés.
Désolé de vous contrarier, mais il n’y a aucun contenu politique dans le vandalisme , il n’y a rien de commun entre le pillage de commerces et une action protestataire.
Si je vous suis, quand on s’estime discriminé dans l’accès aux transports et à l’éducation, on brûle l’école du quartier et le bus qui passe par là !
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le déferlement de colère a des causes multiples
on peut toujours expliquer ensuite que ce n’est pas bien de voler ou casser des magasins des écoles et des bibliothèques, mais la situation exige autre chose que des discours moralisateurs
Martin Luther King a dit des choses très justes là dessus au moment des émeutes qui ont enflammé les Etats Unis
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Quelle discrimination au baccalauréat, tout le monde le réussis ?
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Réussit.
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@ Andre 6 juillet 2023 à 21h41
Quand vous écrivez « Si je vous suis, quand on s’estime discriminé dans l’accès aux transports et à l’éducation, on brûle l’école du quartier et le bus qui passe par là ! » mais en fait vous ne me suivez pas du tout, loin de là ! »
Ce genre de débat entre politiciens rétrogrades et sociologue à déjà eu lieu en 2016 à propos du terrorisme quand un premier ministre pseudo-socialiste Manuel Valls déclarait : « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser, « J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé », ». Pire encore, ce que vous écrivez, vous, revient à dire « expliquer, c’est préconiser ».
Le président du Centre National de la Recherche Scientifique a alors répondu à ce premier ministre pseudo-socialiste :
« Les enseignements des sciences sociales sont la meilleure façon de lutter efficacement contre toutes les formes de terrorisme. Leurs analyses et explications proposées par les chercheurs qui se consacrent à ce domaine sont essentielles à cet égard. Connaître les causes d’une menace est la première condition pour s’en protéger. » (Voir Le Monde, l’article étant acessible librement : https://www.lemonde.fr/societe/article/2016/03/03/terrorisme-la-cinglante-reponse-des-sciences-sociales-a-manuel-valls_4875959_3224.html
Vouloir ignorer la recherche des explications comme vous le faites (= « je ne veux pas le savoir »), c’est préparer de nouvelles émeutes, de nouveaux pillages et des morts humaines en plus grand nombre encore. Rechercher ces causes, c’est faire acte d’intelligence et vouloir éviter le renouvellement de tels événements.
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Vous me faites un procès d’intention dans la plus pure tradition des “bien pensants” dits “de gauche” . Je ne vous demande pas de lire mes précédents commentaires sur le sujet mais je considère qu’il est important de rechercher les causes pour mieux s’attaquer au problème. Mais elles ne sont pas là où vous les trouvez. Un pillage ne sera jamais un acte politique, à plus forte raison si c’est le magasin d’à côté qu’on pille. C’est juste du vol, voire un jeu ou l’envie de s’approprier des biens matériels. Loin de là révolution, on est là dans le libéralisme à l’état pur, sans règles, tel que l’enseignent les gangs de trafiquants qui semblent exercer une autorité sur un certain nombre de ces gamins.
Vous êtes vous seulement demandé qui sont les premières victimes de ces destructions?
Si je voulais vous faire moi aussi un procès d’intention je pourrais dire que vous colportez l’idéologie de l’excuse facile, et qu’ en plus vous faites fausse route.
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