[Carte] La taxe des ordures ménagères augmente de 18 à 121 euros par an dans la métropole
Les habitants des 92 communes de la métropole vont payer plus cher pour que leurs poubelles soient collectées. Si pour certaines cette hausse est liée à l'inflation, pour la majorité, elle est liée à la hausse de la taxe actée en conseil métropolitain.
Les poubelles de Martigues sont toujours saturées ce vendredi 8 octobre au matin. (Photo SL)
La décision se profile depuis le mois d’octobre. C’est désormais acté. Réunis dans l’hémicycle du Pharo ce jeudi 19 janvier, les élus métropolitains ont adopté l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). L’impact moyen oscillera selon les communes entre 18 euros, comme à Cadolive, et 121 euros, pour Septèmes-les-Vallons. Si l’inflation n’est pas sans incidence sur ces montants, pour la plupart elle est surtout due à la décision de relever le barème pour renflouer le budget correspondant.
La hausse des prix de l’énergie, l’augmentation de la taxe d’enfouissement et d’incinération de l’État et la production toujours croissante des déchets par habitant ont fait grimper le coût du service public. Si bien qu’à la fin de l’année 2022, la métropole présentait un déficit d’environ 60 millions d’euros sur son budget consacré aux poubelles, comme l’a révélé Marsactu.
Lors de l’élaboration de leur pacte financier et fiscal, les élus métropolitains et les cadres de la métropole évoquaient alors plusieurs solutions pour boucher ce trou béant. “Pour le couvrir, il y a eu des efforts de gestion supplémentaires pour 23 millions et l’augmentation de la TEOM pour un produit attendu de 36 millions. On espère qu’en fin 2023, on ait bien un budget qui ne fasse plus appel à une subvention d’équilibre“, explique Didier Khelfa le vice-président en charge du budget.
L’espoir du maire de Saint-Chamas est celui d’un retour à la normale. Théoriquement, le budget des déchets s’autofinance. La taxe que les habitants paient doit servir à assurer le service public. Sauf que depuis des années, une partie du budget principal de la métropole est réaffectée au budget annexe “déchets”, à hauteur de 22 millions d’euros. Une enveloppe en moins pour les investissements de la métropole dans d’autres domaines comme les transports, le logement ou l’environnement.
Des différences historiques
Cette hausse de la taxe s’inscrit dans le processus d’harmonisation des communes de la métropole. Et si l’impact est aussi brutal pour les habitants, c’est parce que ce lissage patauge depuis la création de la métropole. Avant la grande fusion de 2016, les anciennes intercommunalité avaient chacune leur propre taux de TEOM. Selon les territoires, en 2022 ce pourcentage s’étalait entre 9,5 et 18,1 %.
En ramenant d’un seul coup l’ensemble des communes au taux unique de 14 %, la mesure a forcément des impacts variables en fonction du taux de départ. Pour Aix, par exemple, qui était au taux de 10,6 %, cela représente un bond d’un tiers, hors impact de l’inflation (+ 5 %). L’impact réel pour chacun dépendra ensuite du logement ou du bureau imposé, en particulier de sa surface. Pour calculer le montant de la TEOM on multiplie en effet le taux par la valeur locative. Un Aixois payant 100 euros de taxe pour un studio paiera ainsi 139. Pour un autre contribuable qui paie 300 euros pour une villa, il faudra compter 416 euros.
Une harmonisation à marche forcée
Face à ces grands écarts de taux, ce n'est que lors des deux dernières années que les élus ont entamé une harmonisation. Elle a concerné quatre des six territoires, mais seul celui du pays d'Aubagne avait atteint le taux de 14 % aujourd'hui visé. "Cette augmentation aurait pu être progressive si on s'y était pris plus tôt. Sauf qu'il y avait la réticence de certains territoires, pose Didier Khelfa. Je rappelle que le budget unique déchet est effectif depuis l'année passée", précise-t-il.
La nouvelle a été accueillie avec quelques grincements de dents. La seule ville de Marseille garde le taux le plus élevé à 18 %. Sophie Camard (Printemps Marseillais), a pris la parole pour dire s'abstenir au vote dudit rapport. Elle aurait préféré voir le taux de la ville centre baisser. "L’harmonisation peut se faire dans les deux sens", pointe-t-elle. Mais, vu sa population, une baisse aurait déséquilibré à elle seule le budget. "On a préféré y aller par pallier jusqu'à l'harmonisation en 2026. Sinon, les taux des autres communes auraient dépassé 15 %", lui répond Didier Khelfa. Comprendre, la pilule passera mieux en deux fois. Au passage, les difficultés budgétaires globales amènent donc à abandonner l'adaptation du taux en fonction du service rendu, en particulier la fréquence de passage.
Martine Vassal n'a pas laissé s'exprimer la majorité aixoise de Sophie Joissains (UDI), estimant qu'elle avait monopolisé la parole sur le débat précédent de la fiscalité. "La ville d’Aix est en train de s’isoler, c’est bien dommage", déclare la présidente de la métropole.
Pour avoir élaboré le budget, le vice-président a tout de même reçu les applaudissements de la majorité de l'hémicycle. Vincent Goyet, le maire de Saint-Mitre-les-Remparts, l'a même félicité sur les réseaux sociaux. Tout en précisant : "Un énorme travail demeure pour optimiser la collecte, lutter contre l’incivisme, et diminuer notre production de déchets (donc changer nos habitudes de consommation)". Si les élus ont bouclé le budget des déchets, demeure la question de société.
Commentaires
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J’aimerais comprendre ce qui justifie ou explique les différences de taux qui perdurent.
Merci
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Je ceux bien entendre le coût que représente la collecte des ordures ménagères mais il semblerait encore que le traitement des ordures soit n’importe quoi, les citoyens trient, la collecte est sélective le traitement mélange tout!!! ,Je ne vois aucune assurance que le traitement soit correct!!!!
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Les prix augmente… mais le service en fera-t-il de même ?…
Quant au tri des déchets, les derniers articles et reportages nous expliquant les dysfonctionnements (dechets entreposés non traités, déchets envoyés à recycler dans des pays lointains qui n’ont pas les capacités de recycler…) me decouragent.
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A ce titre , quelqu’un pourrait t’il méiclairer sur le devenir des poubelles marseillaises ?
Finissent t’elles toutes au même endroit ? Le tri est t’il effectivement dans le traitement des déchets? .
Ce que nous suggère MarsKaa est t’il vraisemblable, possible, effectif ?
Merci.
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A ce titre , quelqu’un pourrait t’il méclairer sur le devenir des poubelles marseillaises ?
Finissent t’elles toutes au même endroit ? Le tri est t’il effectivement pratiqué dans le traitement des déchets? .
Ce que nous suggère MarsKaa est t’il vraisemblable, possible, effectif ?
Merci.
NB Tape trop vite , scusi.
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Un article sur le devenir de chaque déchet depuis le poubelle ou le bac de tri jusqu’à sa supposée valorisation (tri ou recyclage ou incinération, ou enfouissement ou ???) notamment en commençant par la ville de Marseille (étant donné le gisement de déchets lié au nombre d’habitants) serait éclairant sur le sujet des déchets. A bon entendeur Marsactu !
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Les taxes augmentent mais la saleté des rues ne baisse pas ! Les usagers et les éboueurs y contribuent chacun pour leur part : les premiers en jetant en vrac les ordures dans les bacs, les seconds en chargeant les bennes à la va-vite et en laissant tomber les ordures sur la chaussée, sans les ramasser. Quant aux cantonniers et leurs balais ils ont disparu de la circulation
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