Candidate annoncée puis retirée, Modem mécontent : l’auto-piratage d’En Marche

Actualité
le 12 Mai 2017
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La présentation des candidats de la République en marche, le mouvement d'Emmanuel Macron, a tourné à l'imbroglio ce jeudi. La conseillère départementale Haouaria Hadj-Chick a été investie quelques heures avant de voir son nom retiré de la liste. Quant au Modem, il se sent floué par ses alliés. Un désordre qui brouille le renouvellement des visages opéré par les macronistes.

Candidate annoncée puis retirée, Modem mécontent : l’auto-piratage d’En Marche
Candidate annoncée puis retirée, Modem mécontent : l’auto-piratage d’En Marche

Candidate annoncée puis retirée, Modem mécontent : l’auto-piratage d’En Marche

Des cadres du privé ou du public, seulement un député sortant (l’écologiste François-Michel Lambert) et deux élues locales. Sur le papier, le pari du “renouvellement” semblait plutôt relevé dans les Bouches-du-Rhône pour République en marche, le nouveau nom du mouvement d’Emmanuel Macron. Après s’être affiché avec une kyrielle d’élus autrefois proches de Jean-Noël Guérini au début de sa campagne, l’équipe du président élu avait su écarter quelques anciennes gloires.

Certes, il convenait de ne pas tirer de conclusions hâtives car trois circonscriptions restent à pourvoir dont la 3e des Bouches-du-Rhône où postule notamment l’ancien parlementaire socialiste Christophe Masse. Puis, un double imbroglio a frappé cette annonce, dans le département comme ailleurs, montrant l’impréparation voire l’amateurisme du mouvement y compris à l’échelon national. Et renvoyant au passé l’impression de fraîcheur que cette liste pouvait créer.

Dans les Bouches-du-Rhône, ce bazar porte un nom : Haouaria Hadj-Chick, embarquée là-dedans à son insu ou presque. À 17 heures, la conseillère départementale élue sur les listes soutenues par Jean-Noël Guérini aux dernières départementales est investie sur la septième circonscription, dans les quartiers Nord de Marseille. À 20 heures, dans une “V2” du dossier presse, la candidate a sauté, sans autre explication.

Fait-elle partie des “erreurs” finalement admises dans l’entourage d’Emmanuel Macron ? A-t-elle, comme le présentent d’autres sources, été écartée du fait de positions pro-palestiniennes sur son compte Facebook ? Sont-ce ses multiples candidatures aux derniers scrutins sous différentes bannières qui la disqualifient ? Il était difficile ce jeudi soir d’y voir plus clair sur les raisons exactes mais son éviction est actée. Auparavant, l’éphémère candidate a eu le temps de détailler auprès de Marsactu un engagement situé “à la gauche de la gauche d’En Marche” : elle est membre depuis quelques mois du Mouvement des progressistes de Robert Hue, ex communiste soutien de Macron.

Un Modem écarté au profit de Corinne Versini ?

La deuxième couche de trouble est apportée par le Modem, partenaire du mouvement, qui a découvert la liste au même moment que la presse. “Nous avons validé une liste mercredi soir pour nos candidats qui n’est pas celle qui a été annoncée”, explique Childéric Muller, le président départemental. Et celui-ci de donner un exemple : “Miloud Boualem [un ancien conseiller municipal, successivement soutien de Gaudin puis Guérini, ndlr] devait être investi dans la 4e circonscription.” Cette même circonscription a finalement été attribuée à Corinne Versini, la référente départementale de la République en marche qui a juré pendant des semaines ne pas souhaiter concourir, pour mieux se positionner sur le fil. Il ajoute que le changement de candidat concerne aussi “deux circonscriptions hors Marseille” sans préciser lesquelles.

Au rang des incohérences, plusieurs sources précisent qu’Éléonore Leprettre, conseillère régionale Modem et salariée de la campagne Macron, a en quelques heures été basculée de la 1ère circonscription à la 6e. Tout ceci concourt à l’impression globale de flou laissée par l’acte 1 de la “révolution” Macron. Il est venu souligner son caractère de start-up, marqué par une certaine inexpérience. Dans l’après-midi, plusieurs candidats ont appris par la presse qu’ils étaient retenus et ont dit ne pas connaître les autres militants investis sous les mêmes couleurs.

Les candidats désormais lancés bénéficieront d’un kit de campagne et d’une formation express ce week-end avec photo de campagne en prime. “Lors de la réunion de mercredi, certains candidats aujourd’hui investis demandaient comment il fallait faire pour avoir un mandataire. Or, il faut au moins une semaine pour avoir un chéquier, cela veut dire aucune dépense engagée avant. Les candidats vont avoir très peu de jours pour faire campagne. C’est de l’amateurisme”, s’alarme un postulant à la candidature plus expérimenté, aujourd’hui recalé.

Les douze candidats finalement investis.

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Commentaires

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  1. Happy Happy

    Je ne voterai pas pour eux, mais quand même, faut-il vraiment accabler “l’amateurisme” de ces nouveaux venus en politique, quand on se plaint si souvent, à juste titre, des méfaits de la professionnalisation de l’engagement politique ? A mon avis il y aura des critiques bien plus légitimes à porter sur le projet politique “macroniste” que sur la manière de présenter une liste.

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    • Savon Savon

      Complètement d’accord !

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    • Court-Jus Court-Jus

      C’est exactement ça. Il m’est venu la même réflexion lorsque j’ai parlé avec des amis de la démarche de LaPrimaire.org. Les réactions portaient toutes ou presque sur le manque d’expérience supposé des candidats ! De la part de gens qui déploraient tous le manque de renouveau en politique, c’était assez incroyable.
      Le seul reproche que j’aurais à faire serait au MoDem, qui passe son temps à dénoncer les accords d’appareil et qui se vautre dedans dès que l’occasion lui est donnée.

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    • Jean-Marie Leforestier Jean-Marie Leforestier

      Bonjour,
      Intéressante remarque, mais il me semble qu’elle vaut surtout pour des questions d’appareil ou du faire campagne.
      En revanche, nul besoin d’une grande expérience politique pour publier un PDF à jour, à l’heure que le mouvement a lui-même fixé.
      Autre aspect qui n’a pas grand chose à voir avec le nombre d’années de mandats au compteur : le centralisme extrême du mouvement qui crée forcément des incompréhensions quand arrive une élection à forte dimension locale.

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    • julijo julijo

      On ne peut pas effectivement souhaiter d’un côté le renouveau des élus, et se plaindre d’amateurisme….il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais. A part pour bayrou !

      Par contre, dans un documentaire à la télé on a pu voir de quelle façon les candidatures ont été traitées….façon DRH de grande entreprise avec doc, cv, lettre de motiv…..etc. En marche est d’ailleurs dirigé par un “conseil d’administration”…c’est une administration, privée, mais organisée avec pdg, dg, drh….et service du courrier.
      Cela me choque plus profondément, la France n’est pas une entreprise !!! quelle base idéologique, quelles valeurs pour ces candidats novices examinés par un cabinet “en marche” de recrutement ?? bah, on verra bien.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      @Julijo Mêmes réserves que vous sur le mode de recrutement un peu trop centralisé et qui va sans doute provoquer quelques erreurs de casting. Mais il faut bien commencer. Bienveillance !

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    • Court-Jus Court-Jus

      @Julijo la remarque est intéressante, mais ce n’est pas plus centralisé que lorsqu’un Mélenchon est parachuté à Marseille pour ne citer que lui. C’est une élection locale certes mais dont l’enjeu est national.
      Du point de vue des valeurs, vu la jeunesse du parti, les délais et le nombre de circonscriptions à pourvoir, ça me parait être la moins mauvaise des solutions.

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  2. Roch Giraud Roch Giraud

    Le retrait de Haouaria Hadj-Chick est quand même une excellente nouvelle. Sauf pour ceux qui aiment Force 13 et Guérini. Maintenant, vigilance sur les circonscriptions qui sont encore à attribuer.

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  3. corsaire vert corsaire vert

    En accord avec quelques interventions ,je préfère cet amateurisme et cette précipitation au professionnalisme des vieux routiers de la politique dont les dernières élections ont clairement exprimé le rejet !
    Je ne suis pas macroniste mais ce toupet est plutôt sympathique : verrons nous enfin balayés le système marseillais et les compromis malsains auxquels nous étions soumis invariablement à chaque élection locale ?

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  4. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    Et pour balayer le système marseillais et les compromis malsains, dans la 4e circonscription, le mieux serait de d’envoyer les sexagénaires mâles professionnels de la politique depuis toujours Menucci et Mélenchon à la retraite (qu’ils pourraient d’ailleurs prendre ensemble, puisqu’ils sont potes depuis si longtemps) en votant pour Corinne Versini : une femme chef d’entreprise qui a déjà prouvé sa capacité à faire des trucs socialement utiles en créant de la valeur et des emplois 😉

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    • julijo julijo

      MDR…..le liberalisme au galop….
      Corine versini, de l’UPE13, sa société est une start-up, non ?.
      « Bien souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié, il ne faut pas l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties. » a dit macron.

      La création de valeur, dans une entreprise, consiste à accroître la productivité pour mieux rémunérer les investisseurs (actionnaires)
      Cqfd !

      C’est moche mais il a dit aussi :
      « Être élu est un cursus d’un ancien temps. » alors ? faudrait savoir ! le renouveau ?? l’ancien temps ???
      ./

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  5. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    @Julijo : La création d’entreprise (et quand c’est sur une activité ou selon des modalités novatrices cela s’appelle une start-up) est ce qui change le monde en résolvant ses problèmes : ainsi l’imprimerie de Gutemberg était une start-up en son temps (Gutemberg a échoué à s’enrichir, c’est finalement un de ses ouvriers qui a lancé l’imprimerie et fait fortune en s’installant à Paris).
    Je pourrais vous donner des milliers d’exemples comparables depuis les 6 siècles qui nous séparent de cette époque et qui ont résolu progressivement nos problèmes, au fur et à mesure qu’ils se posaient.
    Tous nos revenus (même s’il s’agit d’allocations ou de prestations sociales), tous ce que nous consommons (y compris les services publics que nous consommons gratuitement) proviennent de la création de valeur par des entreprises. Cette valeur se répartit en rémunération des salariés, des investisseurs (qui ne sont pas nécessairement le chef d’entreprises, mais qui ne sont pas non plus nécessairement les “actionnaires” que vous évoquez) et la personne publique (via l’impôt et les cotisations sociales).
    Au passage : j’ai pas mal de copains chefs d’entreprise, notamment ces start-up que vous évoquez, qui (à mon grand désespoir) ont voté Mélenchon. Comment allez vous faire pour discriminer ceux que les tribunaux populaires devront condamner et les autres ?

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    • julijo julijo

      Votre cours d’économie générale est du niveau de la maternelle, mais merci quand même….heureusement pour moi comme je vous le disais, je m’informe. Le mécanisme est beaucoup plus complexe… Vous n’avez pas forcément été prévenu mais, depuis gutenberg les sociétés ont évoluées. Un peu quand même. Suffisamment pour que le « monde de la finance » surpasse en décisions et choix divers le « monde de l’entreprise » et le « monde politique ». Pour preuve le terme « création de valeur » qui est du domaine de la finance. Je suis pour une déconnection des choix politiques, sociaux, humains…de ce libéralisme éhonté.
      Que mme versini dirige une « start up » était un fait, pas un jugement de valeur…je sais aussi depuis longtemps ce qu’est une start up, je lis comme vous wikipedia.
      Certaines contre-vérités assénées me dérangent et donc je rectifie. Je ne cherche absolument pas à vous convaincre. Simplement à donner mon opinion et les éléments du programme (que je hais) de macron sont vérifiables. Notez bien « je hais » : le programme…macron en tant que personne m’indiffère plutôt. Essayez d’oublier les hommes, voyez leur programme…d’autres autour de vous l’ont fait semble-t-il avec bonheur.

      Quant à votre dernier paragraphe….il me laisse perplexe : « Comment allez-vous faire pour discriminer ceux que les tribunaux populaires devront condamner et les autres ? »
      Comment vous dire… ? discriminer ? oui, évidemment comme tout le monde je fais des différences entre les uns et les autres (nous parlons des idées)…. De là à trouver les uns meilleurs et d’autres moins, oui aussi !! là encore, heureusement c’est une position que partagent beaucoup de gens… mais ce n’est pas mon but d’ envoyer quiconque devant un « tribunal populaire » ???…
      Vous vous êtes emballé, il y a une marge que vous êtes le seul à franchir, finalement ! Je parlais de « temps anciens »….nostalgique?
      ./

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    • leravidemilo leravidemilo

      Votre grand désespoir devrait utilement vous amenez à vous poser des questions sur l’extrême diversité des nouveaux électorats mobilisés par la France insoumise et la candidature de JLM., parmi lesquels, comme vous le relevez, des chefs d’entreprises. Sous réserve d’inventaire, : – pas mal de jeunes des classes moyennes en mal de réussites scolaires “captés” auparavant par le FN qui, a bien des égards ,aurait fait bien plus fort sans cette candidature (évolution sensible dans certains quartiers “pavillonnaires”, coincés entre les dits noyaux villageois et les cités.). -De façon bien plus massives, les étudiants, fort présents dans la campagne de la F.I, qui galèrent dans leurs conditions d’études mais aussi dans les petits boulots qu’ils sont obligés de subir pour pouvoir mener leurs études; Souvent les premières victimes, présentes et à venir de l’uberisation accélérée de notre économie. – Encore plus fort concernant des étudiants en fin de parcours, ou tout juste entrés dans la vie active , et soumis au verdict de la déqualification.
      A noter que ces deux dernières évolutions étaient relevées, durant les dernières semaines de la campagne de 1è tour par le cevipo, (échantillon de 15000personnes), et citées y compris dans Le Monde; Cette dernière évolution est de taille concernant le vote de gens diplomés, auparavant au coeur de l’électorat pro “u”E et basculant pour un vote “l’europe, on la change ou on la quitte”. A noter également que ce deux évolutions, plus celle concernant les chefs d’entreprises étaient quasi fatales, prévisibles, et même prévues, notamment par O Todd dans son “après la démocratie” publié en 2008… Sous les “évènements” et retournements spectaculaires d’une campagne, se cachent ou en tous cas se jouent des évolutions de fonds; Si la droite en france se résumait aux intérêts du CAC40, sarkosy aurait été largement réélu en 2012, et nous aurions évité l’étape du grand mensonge généralisé et complet de “mon ennemie c’est la finance”. Le fil sera le même à tordre pour M Macron et sa grande coalition en construction.
      Concernant vos explications sur la fabrication de la valeur et la vie d’entreprise, il y aurait beaucoup à dire mais… Les rémunérations de personnel (incluant les salaires différés n’y sont pas considérés comme des “retombées” distributives de la “valeur”, mais bien comme des charges initiales, nécessaires à la production, puis à la production de valeur, et c’est d’ailleurs pour ce faire qu’elle sont l’objet prioritaire de réductions, (et non d’augmentations) ce qui fut fait, inlassablement depuis le milieux des années 80…
      Mais il vous manque surtout l’exposé du chapitre essentiel “socialisation des pertes /privations des profits” sans lequel on ne comprend rien à la réalité de notre pays, et de son sombre horizon. Et là, en tant que Marseillais supposé, vous êtes sans excuse; car notre ville expose au grand jour les multiples dimensions et exemples du pillage généralisé et de l’appauvrissement conséquent. Il faut é t u d i e r, nous avons tout à domicile, cours magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques…

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  6. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    😉
    me voici rassuré Julijo, (par l’absence de tribunaux) ! Vous avez raison le partage de la valeur ce sont les bases en gestion, mais cela ne s’enseigne pas en maternelle (malheureusement cela ne s’enseigne pas assez tout court, tout le monde devrait avoir un cours là-dessus au lycée !). Pour la domination de la finance sur “l’économie réelle” et le Politique vous avez raison (nous sommes sans doute d’accord), c’est bien pour cela qu’une culture et un contexte réglementaire assurant un robuste dynamisme de la création et du développement d’entreprises innovantes de l’économie réelle ainsi que leur prospérité future sont à mettre en place en France. C’est ce projet qui peut “mettre fin au pillage économique de la Nation” réclamé, avec raison, par le programme que vous défendez et qui pointe le nez dans le chapitre de ce programme, sur la “relance de l’activité et de l’emploi” orienté sur le numérique et l’environnemental… Mais vous voyez bien que pour faire cela il faut non seulement une volonté politique mais aussi des créateurs de start-up (…tel Gutemberg en son temps 😉

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  7. Viso Viso

    Bonjour, qui est Claire Pitollat investie REM dans la 2ème circonscription ?

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  8. leravidemilo leravidemilo

    Le désordre est encore plus considérable au niveau national, incluant même une petite dizaine de “candidats” déclarant n’avoir jamais candidaté à rien (dont le président du club de rugby de toulon.) Outre l’amateurisme, relevons la correspondance avec l’esprit d’entreprise affiché par la chose, voire la mentalité start up. En matière d’entreprise, les ressources humaines sont LA donnée stratégique. Ici, le DRH semble pour le moins manquer du recul et de la sérénité nécessaire et, en la matière, on sait que toute erreur se paye cher; D’autant qu’il s’agit quand même ici, de cdd de 5 ans!

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