[Vu sur le web] Le “fiasco” d’une opération de l’office anti-stupéfiants de Marseille

Le Monde révèle, dans une enquête parue le 11 mai, les dessous de l’affaire qui a entraîné la mise en examen de deux policiers de l’antenne marseillaise de l’office anti-stupéfiants (Ofast) en avril pour “importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique”. Il s’agit du “fiasco”, comme le qualifie le journal, de l’opération “Trident”, qui avait initialement pour but de remonter jusqu’à Mohamed Djeha, surnommé “Mimo”, suspecté d’être à la tête du réseau de drogues de la Castellane. Les policiers ont organisé une “livraison surveillée”, qui vise à laisser de la drogue entrer sur le territoire et la suivre pour remonter le réseau, au printemps 2023.

“Création de toutes pièces d’un trafic de cocaïne, rémunération d’indicateurs en kilos de produits, manipulation de drogue et d’argent sale, le tout sous le contrôle pour le moins souple des responsables locaux de la police antidrogue”, décrit le journal sur la réalité de cette opération. En janvier 2024, le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire confiée à la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. Dans le cadre de cette procédure, l’inspection générale de la Police nationale (IGPN) a rendu un rapport de 3 000 pages, consulté par Le Monde. Pour la police des polices, ces faits sont susceptibles de relever d’“une logique de corruption”.