Une association de défense des libertés numériques porte plainte contre la SNCF

Imaginez que vous entriez dans la gare Saint-Charles et que le dispositif de surveillance équipé d’une IA puisse répertorier votre taille, votre démarche ainsi que les vêtements que vous portez. D’après Mediapart, la SNCF a mis en place un dispositif de surveillance algorithmique sur 87 caméras à la gare Saint-Charles à Marseille comme dans deux autres gares du réseau. Depuis le 15 avril, s’opère une phase de test, également reproduite à Paris, qui doit s’étendre jusqu’au 30 août. L’association La Quadrature du Net, à l’origine de ces révélations, a déposé plainte contre la SNCF auprès de la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), régulateur français des données personnelles.

Soutenu par la Commission européenne, ce projet de vidéosurveillance algorithmique est financé à hauteur de 12 millions d’euros, dans plusieurs pays. Appelé “Prevent PCP”, le projet a débuté en 2018 en prévision des Jeux olympiques de Paris 2024. Dans ce cadre-ci, la loi permet l’étude des caméras combinées à l’IA lors d’événements sportifs et culturels afin d’identifier huit types de situation, dont celle des objets abandonnés.

Selon l’entreprise, le projet n’exploiterait aucune “données biométriques”. Le juriste de l’association La quadrature du net, Bastien Le Querrec, reste très sceptique. “Prevent […] utilise un logiciel qui analyse les données biométriques d’un voyageur qui aurait perdu son bagage pour le suivre automatiquement dans la gare : sa taille, sa démarche, ses vêtements. Pour nous, c’est un usage disproportionné et non-nécessaire, donc illégal”.