STX se bat pour que les navires du contrat CMA CGM/Etat soient construits en france

Comme nous l'annoncions le 13 juin dernier et même s'il n'y a pas à ce stade de confirmation officielle, la CMA CGM est en passe de remporter un très important contrat avec le ministère français de la Défense concernant du transport maritime de matériels pour les armées. Un méga-contrat qui implique la construction de 5 navires "rouliers", qui ne se fera vraisemblablement pas sur le chantier naval français STX de Saint-Nazaire.

Et comme prévu, au moment où ce chantier de plusieurs milliers d'emplois directs et indirects est au plus mal, et que ce dossier fait partie des (nombreuses) priorités de la cellule de crise mise en place par Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, ça fait beaucoup tousser du côté de Nantes, terre d'élection du Premier ministre. Le quotidien Ouest-France et son hebdomadaire spécialisé Le Marin sont revenus cette semaine sur le sujet, indiquant que sur les 5 navires, 3 avaient été déjà commandés aux chantiers navals coréens Hyundai, et que concernant les 2 derniers, STX à Saint-Nazaire avait été contacté, mais jugés pas assez compétitifs :

Plusieurs armateurs nous ont consultés, nous avons remis un prix, mais un chantier spécialisé dans les navires à haute valeur ajoutée a très peu d'atouts pour soutenir la concurrence face à un chantier de production en série de navires très simples

a indiqué un des responsables de STX au quotidien breton.

Même si  la CMA ne communique pas, ces 2 navires pourraient néanmoins être construits dans des chantiers européens. En tout cas, la CFDT de STX Saint-Nazaire ne veut rien lâcher et vient d'interpeller Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg et le breton ministre de la défense Jean-Yves Le Drian en rappelant que l'Etat est toujours actionnaire à 33% du dernier grand chantier naval français, le reste étant détenu par des coréens. Voilà en tout cas un nouveau cas d'école sur la thématique de la réindustrialisation où l'Etat va devoir arbitrer entre des contraintes budgétaires et la survie d'un chantier naval. Bon courage. 

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