Roms : première “expulsion” de l’année, 48 personnes à la rue

“La prise en charge finit demain donc ils seront à la rue”, s’inquiète Caroline Godard de Rencontres Tsiganes suite au délogement de 48 Roms installés depuis un an et demi dans un immeuble boulevard National. Il ne s’agit pas d’une expulsion à proprement parler, mais la police municipale est passée vendredi pour les inviter à quitter les lieux. À la veille de la fin de la période de six jours dite de “mise à l’abri”, où les familles ont pu pour certaines être hébergées à l’hôtel, l’association s’interroge, avec Médecins du Monde, la ligue des droits de l’homme et le CCFD-Terre solidaire sur l’avenir de ces douze familles, issues de l’expulsion de Plombières en 2014.

“Il y a onze enfants scolarisés dans le quartier, alerte Caroline Godard. Tout a été une nouvelle fois dans la précipitation.” Plus que l’absence d’application de la trêve hivernale – pour cause d’un arrêté de péril touchant l’immeuble – c’est l’articulation entre la ville de Marseille et la préfecture qu’interrogent les associations. Ces dernières brandissent notamment la circulaire d’août 2012 “qui doit anticiper et accompagner ces expulsions d’une part et assurer in situ le respect des personnes”. Cette procédure est la première de l’année, après douze expulsions recensées par les associations en 2015.