Le président du Modem 13 compare la CGT au Sentier lumineux
Childéric Muller est un utilisateur assidu des réseaux sociaux mais cette fois, il y est allé un peu trop fort. L’ancien conseiller municipal, président du Modem 13 et membre du cabinet de Jean-Claude Gaudin à la Ville de Marseille vient de comparer la CGT aux terroristes péruviens du Sentier lumineux. Une comparaison douteuse relevée par le Lab d’Europe 1. “Je suis un humoriste incompris”, a réagi Childéric Muller après la publication de l’article sur le même réseau social. “Je ne compare pas, je mets en évidence la différence entre les deux”, a-t-il ajouté ce lundi matin sur France bleu Provence.
Le #sentierLumineux cassait les lunettes car ça ne servait à rien d'etudier
La #CGT fait rater le bac… https://t.co/3kxWePU0Fr— Childéric Muller (@childericmuller) June 18, 2016
Je suis un #humoriste incompris:#Europe1 – Un cadre du MoDem compare la CGT aux terroristes péruviens du… https://t.co/0IDRj4T2s7
— Childéric Muller (@childericmuller) June 18, 2016
Le Sentier lumineux, Sendero luminoso en espagnol, est une organisation maoïste classée comme terroriste par l’Union européenne. Cette organisation est à l’origine d’une guerre interne au Pérou qui, dans les années 80 et 90 a fait près de 70 000 morts.
Source : Le LabCommentaires
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On peut évidemment penser ce qu’on veut de la CGT, mais de là à faire un concours d’exagérations stupides pour la qualifier, il y a une marge. Entre le très distingué “patron des patrons” qui tient des propos de pilier de bar, le Figaro qui n’en peut plus d'”informer” tous les jours ses lecteurs de tout le mal qu’il en pense, et cet humoriste inconnu du Modem qui se lâche, nous avons une belle brochette de cerveaux qui gagneraient à prendre du doliprane avant de parler (ou d’écrire). On vient de voir au Royaume-Uni que, lorsque les esprits s’échauffent un peu trop, les mots finissent par se transformer en armes à feu.
La CGT a tout de même bien de la chance : il n’y a pas si longtemps, ceux qui ne pensaient pas “comme il faut” (c’est-à-dire comme le pape ou comme le roi) étaient brûlés ou roués. La qualité déclinante du débat démocratique dans notre pays (mais aussi autour de nous), où l’intolérance gagne du terrain et où une petite aristocratie sait ce qui est bon pour notre avenir même si le peuple et ses élus pensent le contraire, m’incite à me demander si ces méthodes expéditives ne vont pas revenir à la mode.
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Amusant et triste à la fois d’apprendre que cet “humoriste inconnu du Modem” est désormais le “président” du Modem 13 (ou plus exactement du peu qu’il en reste)…Ou comment un ancien présentateur TV déchu court désespérément après la notoriété…
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En même temps à quoi comparer le niveau de bêtise crasse de certains membres de ce syndicat souvent sans foi ni loi et qui dans le cas présent, ne respecte même pas la jeunesse de ce pays. La lutte et l’abnégation pour qui au fait…? préserver les acquis de certains dinosaures staliniens.
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Il est toujours quelque peu périlleux de se lancer, en la matière, dans le petit jeu des comparaisons, même agrémenté de quelques qualificatifs stigmatisants, comme par exemple la “crasse” qui, de nos jours dans notre pays, ne semble pas être l’apanage d’une quelconque chapelle, mais plutôt, la chose du monde la mieux partagée. —Tout d’abord, parce qu’il vaut mieux, tant qu’à faire, partir d’une contribution quelque peu éclairante, à défaut d’être lumineuse, faute de quoi le coup est raté et peut même tourner à l’avantage de la cible visée. (les dinosaures staliniens, ouais, ce n’est pas lumineux , très daté, un peu surfait et pas même éclairant. Ne manquez pas non plus de vous interroger sur le terme ” d’acquis”, en cette période où tout s’efforce de nous démontrer que rien n’est acquis à l’homme… et vous y apportez votre obole.). — Ensouite,, et même si comparaison n’est pas raison, parce qu’il convient de rester dans les mêmes ordres de grandeur, et donc par exemple comparer la chose à l’intelligence politique de la loi en question et de la fine équipe Valls Hollande, dont nous n’avons pas fini d’évaluer les (graves) conséquences dans les semaines et les mois à venir… — En dernier lieu, et sous réserve d’inventaire, parce qu’en matière de bêtise humaine, la chose est malaisée à compter, on le sait au moins depuis Einstein : “Toutes les études conduites ma vie durant, m’ont permis de comprendre qu’il y a deux choses qui sont infinies : L’univers, et la bêtise humaine. Pour ce qui concerne l’univers, je n’en suis pas encore tout à fait certain; Je dois y travailler encore un peu.”
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J’ai oublié de vous proposer un antidote, ou au moins un modérateur, au travers d’une écoute du jour : L’émission ” La grande table” de ce jour, 2ème partie, 12h50, sur france culture: Une interviouve de M Alain “Suppio”, juriste, professeur au collège de france , titulaire de la chaire : Etat social et mondialisation, analyse juridique des solidarités. (rassurez vous, ce n’est ni un stalinien, ni un dinosaure, ni le fruit improbable d’une rencontre amoureuse entre les deux.); Vous y trouverez une petite dizaine de motifs pour lesquels cette loi dite travail ne correspond ni à la réalité de notre société actuelle, ni à ses besoins, ni à la possibilité même qu’elle ait un avenir. Bon je vous livre le résumé d’une de ces raisons,mais allez y voir par vous même : Faute d’une réflexion réelle sur ce qu’est le travail, on tire donc à vue sur toutes les solidarités. La solidarité est une donnée fondamentale et essentielle de l’humanité, une réalité anthropologique, même si, depuis Marx, on est invité à croire que c’est le capitalisme qui, par réaction, nous rend solidaires. Et donc on ne peut la faire disparaitre. En détruisant ces solidarités dans le champs social, elles se reconstituent forcément, et tout aussi tôt, sur d’autres champs, identitaires, religieux, ethniques… ( boutade personnelle et non du juriste : Allons y donc, après la tournée sarkosy,, c’est la tournée valls/hollande/macron… vous en reprendrez bien une!).
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@leravidemilo. Le juriste que vous citez est Alain Supiot, dont on peut lire ici une analyse passionnante de la loi Travail et de son contexte : http://www.alterecoplus.fr/tribune/le-mauvais-proces-instruit-contre-le-code-du-travail-201603031440-00003125.html
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Mais enfin, Electeur du 8è, qu’ont fait les PC soviétique et chinois de ceux qui ne pensaient pas comme il faut ? Et sur un sujet comme celui-là, où le plus souvent tout le monde se tait en public, avons-nous le droit de penser de différentes façons et de débattre ?
Je ne souscris pas au propos de l’humoriste du Modem, mais pas plus tard que ce WE, j’ai entendu deux cadres sortis des grandes écoles de la nation (peut-être la petite aristocratie qui sait ce qui est bon pour le pays), expliquer que les actions de la CGT s’inscrivaient dans une sorte de queue de comète d’un vieux système stalinien, associant le PC (fort à une époque) pour prendre le pouvoir en France par tous les moyens, en passant s’il le fallait par un blocage du pays. Ce type de propos est assez fréquent autour de nous dans la conjoncture où nous sommes.
C’est dans la fonction publique, réservoir de voix de gauche et refuge d’un certain conservatisme, que le taux de syndicalisation est le plus élevé : 20 %. Dans le privé, le taux de syndicalisation n’est que de 9 %. En Finlande le taux de syndicalisation est de 70 %. Le syndicalisme qui est aux antipodes d’une représentation démocratique des salariés des entreprises, n’a pas beaucoup évolué en France. Le taux de syndicalisation est de 14 % pour les salariés arrivés entre 1991 et 2000, mais seulement de 3 % pour ceux arrivés depuis. C’est-à-dire que les « masses laborieuses » ne sont guère représentées : http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/reforme-code-travail-el-khomri/20160601.OBS1706/non-il-n-y-a-pas-8-de-syndiques-en-france.html
Ce qui n’empêche pas la CGT de bloquer le pays au nom de ce qu’elle pense bon pour ces « masses laborieuses ». Et qui au sein de la population française a lu la Loi travail ? Même au sein de la CGT, je pense que peu l’ont lu. Mais on suit les consignes venues d’en haut. En votant !
Les masses laborieuses ne sont d’ailleurs pas si mal loties que cela (on ne serait pas loin de passer plus de temps devant la télé dans une semaine qu’au boulot), par rapport aux chômeurs et aux exclus du monde du travail en raison des insuffisances du système éducatif.
Une « loi travail » était certainement nécessaire en France. Celle-ci n’est peut-être pas la bonne, mais une redistribution des cartes ouvrant la voie à une meilleure représentation des salariés et à un renouvellement de la pensée syndicale, correspondent à l’attente d’un plus grand nombre de salariés que les seuls syndiqués. Les formes de dialogue et les modes d’action ne peuvent plus être ceux que l’on subit actuellement et qui menacent également l’emploi. Un seul exemple : 49 bateaux ont attendu jusqu’à vendredi au large de Marseille Fos pour décharger leur cargaison. Le port, la plus grande « machine à emplois » de la région en à pris nouveau un coup. Et avant la fin du mois, on remet ça.
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Je rejoins ce constat pathétique.
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On ne peux pas comparer le syndicalisme dans les pays d’europe du Nord où la cotisation est prélevée directement sur le salaire, à la France ou c’est la seule volonté du salarié….. Je pense d’ailleurs que ce n’est pas un mauvais système que le système allemand par exemple où les syndicats négocient directement usine par usine et lorsqu’ils obtiennent qqch seuls les cotisants y ont droit….. pas si mal pour les indécis.
Je fais partie des gens qui ont lu la loi (avant le sénat) et qui sont horrifiés de la régression que cela implique.
Qu’il faille changer les choses, certes, mais vers le bas, et de façon aussi négative pour les ouvriers et les salariés est lamentable venant d’un gouvernement qui se dit à gauche.
Le code du travail, si épais, si lourd, si peu applicable…..il suffit d’enlever une partie des explications de jurisprudence, et quelques cas particuliers….pour avoir un code, ma foi, que beaucoup de salariés dans beaucoup de pays européens nous envient……et oui !! parlez en aux ouvriers allemands du privé !
Les masses laborieuses pas si mal loties ?????????????? vous êtes sûr là ? Moi pas. Et ce n’est pas en comparant au pire (les chomeurs, les exclus) qu’on juge, comparons donc à la masse de capital et de dividendes versés aux actionnaires….
Le constat pathétique que je fais, c’est de m’apercevoir que cette manipulation mentale des grands médias fonctionne à fond auprès de gens qui ne se rendent pas vraiment compte de ce qu’est la précarité du travail, la difficulté des fins de mois du plus grand nombre…etc.
Je rappelle également que le chaos social est organisé par le gouvernement en France aujourd’hui. Et que la Cgt se bat oui, mais il y a 6 autres syndicats qui mènent le même combat.
Pour ce qui concerne Childéric Muller – c’est qui ??? et le modem, aujourd’hui, c’est quoi ???
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@JL41. Les caricatures sur les syndicats français en général, et sur la CGT en particulier, sont confortables : elles évitent d’avoir à réfléchir. Je pense pour ma part qu’il serait prudent d’éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Tout le monde, à droite, se moque agressivement de ces syndicats “non représentatifs” parce qu’en moyenne, ils ne comptent qu’environ 10 % des salariés dans leurs rangs. Curieux procès. A croire qu’il n’existe aucune élection professionnelle en France. Si la “représentativité” est liée au nombre d’adhérents, et non au nombre de voix aux élections, que dire des partis politiques, qui rassemblent en tout et pour tout moins de 1 % des électeurs ? Qui pense à contester leur “représentativité” ? Les arguments asymétriques et circonstanciels ne sont pas sérieux.
Bien sûr, tout le monde n’a pas lu les 250 pages de la loi Travail et beaucoup suivent les consignes venues “d’en haut”. Et alors ? Là encore, voilà un argument spécieux. Si les manifestations de ceux qui suivent les consignes venues d’en haut sont illégitimes, qu’en est-il des élections ? Est-on bien sûr qu’avant de voter, chaque électeur à épluché soigneusement les programmes des partis et des candidats ? Rien n’est moins sûr, sinon il y aurait beaucoup moins de votes en faveur du FN. Chacun est libre de voter à droite, à gauche, ou de ne pas voter, comme chacun est libre de manifester ou non ; et chacun le fait en se forgeant son opinion en grande partie sur la base d’analyses produites par d’autres.
Car la démocratie représentative est basée pour une part sur la confiance en des corps intermédiaires qui ont les moyens de produire des idées, des analyses et des opinions. S’employer à disqualifier ceux de ces corps qui ne relaient pas le discours néolibéral à la mode, comme le font dans un bel ensemble la droite patronale, la droite gouvernementale et l’humoriste du Modem, n’est peut-être pas le meilleur service à rendre à la démocratie.
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Julijo, je ne sais pas si vous êtes permanent dans un syndicat ou du côté d’un parti politique, pour avoir un avis aussi autorisé, mais votre commentaire pourrait me faire bouger.
Je n’ai pas fait comme vous d’étude comparative entre le projet de loi Travail et le Code actuel du travail. J’en étais resté à une objection concernant l’article 2 me faisant pencher vers l’opposition syndicale, mais pour d’autres raisons. Actuellement, lorsque vous créez une entreprise, pour vous imposer sur le marché vous trichez par rapport à la concurrence : premiers mois d’activité en restant au chômage, embauche de jeunes au SMIC, heures supplémentaires non payées jusqu’au seuil minimal de clientèle. Ce faisant, vous pouvez enfoncer ailleurs une entreprise qui fait la même chose que vous. La création d’entreprise n’est pas le meilleur moyen pour moderniser un tissu d’activité et créer de l’emploi. Elle pousse également les salaires à la baisse. Mais je sors là du sujet. C’était seulement pour dire que c’était pour cette raison là que les accords de branche me paraissaient préférables aux accords d’entreprise. Certains objecteront avec raison que ces éléments de concurrence ne sont surveillés dans aucune des alternatives de l’article 2.
S’agissant d’un comparatif entre l’actuel Code du travail et le projet de loi Travail, je suis preneur de ce type d’information si elle est disponible dans une revue spécialisée, syndicale ou plus indépendante. Merci Julijo de donner des liens.
Vous dites qu’en Allemagne lorsqu’un syndicat obtient un avantage, seuls les cotisants du syndicat y ont droit. Est-ce bien exact ? Mais comme vous dites que la cotisation est obligatoire et prélevée à la source, comment y aurait-il des non cotisants ?
Pour un certain nombre d’observateurs, les syndicats allemands sont plus modernes (collaborationnistes disent parfois les syndicats français). Disons qu’ils sont dialectiques dans leurs négociations, ce que les syndicats d’inspiration marxiste ont oublié. L’économie allemande est prospère et crée des emplois, ses salariés seraient-ils plus mal lotis qu’en France ?
Les garanties juridiques sont une chose, le fonctionnement réel d’une entreprise en est une autre. Lorsqu’une entreprise ne réussit plus à se maintenir sur le marché, les salariés perdent leur emploi, qu’ils soient en CDD ou en CDI. Il arrive qu’un plan de charge s’amincisse, j’ai connu cela, il faudrait alors réduire rapidement la voilure (se séparer d’un salarié, d’où l’intérêt des CDD pour les entreprises) pour tenir le choc et avoir les moyens de repartir. C’est impossible pour une TPE.
J’ai été apprenti à 14 ans puis ouvrier quelques années. La section syndicale CGT à laquelle je n’ai pas adhéré était constituée d’un petit groupe d’intouchables, s’occupant de leur propre avancement et de mèche avec le patron pour faire régner la paix dans l’atelier. Les mots d’ordre nationaux étaient localement adaptés.
Après mes études, j’ai bénéficié d’un CDD dans une entreprise où un bon climat social était entretenu par la section syndicale CGT et le patron. Un groupe de réflexion avait été créé pour organiser l’avancement des personnels, en l’occurrence les secrétaires. J’avais déjà incliné la mienne, partiellement désœuvrée (le traitement de texte commençait à changer le mode de travail des cadres), vers un travail d’assistante d’étude qu’elle jugeait plus épanouissant. Le syndicat et le patron ont opté pour une division plus grande de l’échelle indiciaire et des accroissements de salaire. Non mais, une secrétaire devait rester une secrétaire ! Mon CDD s’est arrêté à son terme, sans le renouvellement que l’on m’avait fait espérer. Le responsable syndical ne m’a pas défendu. Alors que, toujours actuellement, un syndicat peut faire embaucher un de ses protégés dans une entreprise.
La précarité du travail n’est pas qu’une affaire de code du travail. La non précarité repose avant tout sur la santé d’un tissu économique et les talents d’un certain nombre de personnalités dans l’entreprise. Eventuellement trop payés, mais un dirigeant ou un cadre sans talent est dans les mêmes grilles et c’est aussi un problème.
Je suis évidemment scandalisé comme vous par les inégalités de salaire, mais elles sont fixées par des règles et des négociations catégorielles qui ne tiennent pas compte du mérite. Entre les hauts salaires et les bas salaires la différence est trop grande et je connais pas mal de cadres qui sont de cet avis. Mais récemment, dans une entreprise que je connais, le patron gratifie le personnel de l’augmentation annuelle quasi statutaire. Il est proposé que l’augmentation des cadres ne suive pas la règle du pourcentage, mais se limite à un petit fixe pour concentrer les augmentations sur les bas salaires : le syndicat des cadres s’y est opposé, comme il est vrai aussi la majorité des cadres.
Lorsque je parle des talents, ils peuvent aussi concerner des salariés modestes. Les célèbres vases d’Emile Gallé n’existeraient pas s’il n’avait pas eu Christian, son ouvrier émérite, pour les réaliser. Christian a d’ailleurs fait des vases aussi beaux que ceux de Gallé, mais seul ce dernier a été célèbre.
« La Cgt se bat oui, mais il y a 6 autres syndicats qui mènent le même combat », dites-vous Julijo. Je croyais que seule la CGT s’opposait frontalement à la loi Travail. Je me trompe peut-être ? Pouvez-vous confirmer que tous ces syndicats sont contre ou nuancer leur position : la représentativité des grands syndicats est de 31 % pour la CGT, 30 % pour la CFDT, 15 % pour FO, 11% pour CFE-CGC, 11 % pour la CFTC (https://fr.wikipedia.org/wiki/Repr%C3%A9sentativit%C3%A9_syndicale_en_France).
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@JL41. Plusieurs remarques :
– Quand on parle du modèle allemand, il faut tout montrer, et pas seulement le bon côté de la médaille : les lois Hartz votées sous Schroeder ont certes assoupli le marché du travail, mais ont aussi créé des bataillons de salariés pauvres, titulaires d’emplois précaires qui permettent à peine de survivre. La prospérité allemande, ce n’est pas pour tout le monde.
– Les syndicats allemands ont la culture du compromis, certes, mais les patrons allemands aussi ! Il n’y a là-bas ni Gattaz, ni Valls psychorigides, qui cherchent à imposer brutalement leurs idées avant de discuter. Les salariés allemands sont représentés dans les conseils d’administration : cette seule idée évoque les soviets pour une bonne partie du patronat français.
– Valls essaie de faire croire que la majorité des syndicats, les “réformistes”, sont favorables à la loi Travail : pure intoxication. Outre la CGT, FO et Sud s’y opposent, la CFE-CGC, pourtant peu révolutionnaire, demande son retrait et son renvoi à la négociation entre partenaires sociaux (en Allemagne, on aurait commencé par là !), tandis que l’UNSA est divisée. On est loin de la majorité syndicale que Valls prétend avoir convaincue. Et je fais l’impasse sur les syndicats d’étudiants et de lycéens que je ne connais pas bien.
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Je souscris à l’analyse de electeur du 8eme.
J ‘ y ajouterai l’argument suivant ce n’est pas parce que seulement 10% des salariés sont syndiqués que l’on peut en conclure que les 90% autres sont prêts à tout accepter !
Il est toujours présomptueux d’interpréter l ‘ opinion de celles et ceux qui ne l’expriment pas.
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Si même les centristes perdent tout sens de la mesure,..
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A Electeur du 8è. D’un côté, tu critiques le fonctionnement des élections nationales ou locales, avec ce que proposent les partis à nos suffrages, la faible participation électorale, voir un nombre d’inscrits assez inférieur à la population susceptible de voter, et de l’autre, tu légitimes par les premières, des carences du même ordre côté syndical ! C’est légitimer pour des raisons idéologiques celui des choix où l’on suspend son analyse critique.
Oui nous nous forgeons chacun notre opinion sur la base d’analyses produites par d’autre. Il y en a qu’on prend, d’autres qu’on écarte. Il y a des analyses dont je me tiens à distance, même si elles font chorus dans les commentaires de Marsactu.
Avec le même excès que lorsque tu fustiges notre système électoral (exception faite du fonctionnement syndical), tu tires de façon répétitive sur le « système néolibéral » que tu condamnes dans sa globalité. J’ai pour partie des critiques semblables à formuler, mais tu es si excessif que je suis obligé de me retenir pour ne pas prendre le contre-pied ! Je dirais pour être bref que je ne pense pas que nous ayons des solutions de progrès du côté des mélenchonneries. Je pense qu’il faut prendre la société telle qu’elle fonctionne, mieux maîtriser l’économie et le partage des profits. L’Ocde et Oxfam, pour ne citer qu’eux, ont finalement obtenu que le « reporting » des multinationales soit public en Europe, ce qui avait raté une première fois à cause de notre ministre du budget. Nous avons d’ailleurs besoin des syndicats pour avancer dans ce contrôle. Google nous amuse avec quelques millions de financements de startups innovantes, mais le mécène doit par ailleurs un milliard et demi au fisc français. La gauche française a trop peu travaillé sur ces questions de maîtrise de l’économie et de ses profits. Beaucoup pensaient dans les « corps intermédiaires » que tu évoques et où ces discours ont été produits et répétés à l’envi, que ce que devait faire Hollande était déjà pensé, écrit, tout cuit, et qu’il n’y avait qu’à l’appliquer. Ben non.
Lorsque tu viens sur le sujet des syndicats allemands, tu réussis à tourner les choses de telle façon que ce serait à cause des patrons français que cette forme de dialogue est impossible chez nous. Mais quand même, on connaît le discours archaïque d’un certain nombre de nos syndicalistes. Et qui les forme ? L’université française ou tel ou tel de ses « laboratoires de recherche ».
Parlant du projet de loi Travail, tu nous dit que « la CGT, FO et Sud s’y opposent, la CFE-CGC, pourtant peu révolutionnaire, demande son retrait et son renvoi à la négociation entre partenaires sociaux (en Allemagne, on aurait commencé par là !), tandis que l’UNSA est divisée. » Pourquoi oublies-tu la CFTC dont la représentativité est très proche de la CGT (30 % pour 31 %), et dont le positionnement est inverse ?
Les français sont excédés par le gouvernement, comme ils l’avaient d’ailleurs aussi été sous Sarkozy. Il faut croire que la maîtrise et la réforme ne sont pas évidents pour ceux qui nous gouvernent. Ils condamnent la loi Travail sans la connaître. Je ne suis pas sûr qu’elle ait été lue par beaucoup d’hommes politiques et de syndicalistes.
Mais je ne veux pas me faire l’avocat du diable, seulement faire ressortir un fonctionnement assez étrange de la démocratie. J’ai déjà exprimé une réserve technique à propos de l’article 2, mais sur le fond je pense que cette loi est une occasion manquée d’établir un nouveau contrat social : partage plus équitable des richesses produites, réduction des inégalités de salaire, meilleure protection et formation des chômeurs et des exclus.
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Cher JL41, oui la CFTC est plutôt pour favorable à la reforme mais elle ne représente pas 30% aux élections professionnelle ! Tu devais penser à la CFDT…
Au passage pour compléter le panorama, nous pouvons ajouter la FSU parmi les syndicats en opposition à la loi travail.
J’ai l’impression que l’on confond trois sujets :
1) La légitimité des syndicats à agir.
2) Le débat de fond sur la loi travail.
3) Le dialogue social et la possibilité de reformer.
Sur le point 1, je suis à 100% d’accord avec électeur du 8e, les syndicats en général et la CGT sont parfaitement légitime et représentant à minima les salariés organisés. On peut considéré que la grille idéologique de la CGT est dépassé ce n’est pas une raison pour la délégitimer ou l’accuser de stalinisme, de maoïsme de terrorisme…
Bien sur d’autres formes syndicales existent aussi et sont également légitimes.
Sur le point 2) Le débat fait rage et je ne saurais conclure. Cependant la “réserve technique à propos de l’article 2” est quand même la porte ouverte à un dumping social généralisé : autant je pourrai comprendre une certaine souplesse au niveau des branche autant le texte en l’état me semble régressif. (et très idéologiques aussi)
Sur le point 3) Il est absurde de chercher un coupable unique au dialogue social bloqué. Meme si on admet que les syndicalistes sont mal formés et manque de souplesse cela ne fera pas croire que le patronat français à le même soucis de dialogue que celui d’outre Rhin.
Globalement la culture du compromis n’est pas valorisé en France.
Au contraire, on raisonne souvent en gagnant – perdant dés que l’opposition se tend un peu. Nous en avons eu la caricature pour la loi travail ou par moment le contenu du texte n’avait plus d’importance le gouvernement voulant le faire passer coûte que coûte et certain syndicats voulant son retrait sans condition.
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@JL41. Je pense que nous ne nous sommes pas compris.
1. Je ne “fustige” pas le système électoral politique, pas plus que je ne “justifie” idéologiquement le système de représentation syndicale. Je dis simplement qu’on ne peut pas faire un procès en représentativité aux syndicats en oubliant que cette représentativité, comme celle des partis politiques, est basée sur des élections. Point. Je trouve bizarre cette propension des hommes politiques à exiger des syndicats et des syndicalistes ce qu’ils se gardent bien d’exiger des partis politiques et du personnel politique. Selon Bruno Le Maire, parfois mieux inspiré, il faudrait interdire la possibilité pour les syndicalistes d’occuper des fonctions syndicales à plein temps : que ne s’applique-t-il à lui-même cette estimable recommandation, lui qui fait partie de cette classe politique professionnelle totalement coupée des réalités de M. et Mme Toutlemonde.
2. Je n’ai en effet cité ni la CFDT, ni la CFTC : j’ai dressé, en réponse à ta question, la liste des syndicats qui s’opposent peu ou prou à la loi Travail, et uniquement de ceux-là. Je pensais que c’était clair. Certes, la CFDT pèse autant que la CGT aux élections professionnelles : ça n’en fait pas pour autant un syndicat majoritaire.
3. S’agissant des vieilles recettes du néolibéralisme qui inspirent depuis quelques années les tripatouillages successifs du Code du travail, je te renvoie au texte d’Alain Supiot que je proposais plus haut dans une réponse à @leravidemilo.
4. Enfin, si les blocages du dialogue social en France ne peuvent sans doute pas être totalement imputés au patronat, il se porterait mieux si ce dernier n’était pas représenté par des extrémistes comme Gattaz. C’est une histoire de vieux couple : les syndicats français sont à l’image du patronat français, et réciproquement. Le patronat français a les syndicats qu’il mérite.
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A VitroPhil. J’ai remarqué ce matin Marsactu réapparaître dans ma lettre de news personnalisée de Google, avec cet article qui semble donc avoir intéressé.
1) Je réponds à ce point que ma position est la même que la vôtre : je ne conteste d’aucune façon la légitimité des syndicats à agir, il ne manquerait plus que cela.
Ce sont les méthodes qui me posent question, j’ai déjà donné quelques exemples qui m’ont touché de près. Dans les quelques milliers d’entreprises où je suis passé durant mon activité professionnelle, j’ai quand même pas mal complété mes connaissances. Au port, depuis Brassart, tous les directeurs, sauf la dernière, ont eu leur bureau saccagé à coups de hache. Histoire d’établir le rapport de forces souhaité. Les blocages de la CGT excèdent souvent la légalité et la représentativité du syndicat. On pouvait éventuellement comprendre cela, en association avec le PC, dans le contexte de l’après-guerre de 40-45, mais plus maintenant. Ceci dit, je connais de vieux militants communistes qui, en dépit d’un arrière plan idéologique en forme d’impasse, n’ont jours agi que le cœur sur la main. Ils sont maintenant un peu les victimes d’une évolution des idées où Mélenchon ne les console en rien.
2) Pour le débat de fond, je pense que nous sommes proches : l’idée d’un nouveau contrat social manqué dans cette loi Travail fera je pense son chemin.
Sur le détail technique de l’article 2, je ne suis pas sûr d’avoir été clair, il faut me relire. Ma position, ou plutôt mon questionnement, est proche de celui des syndicats, mais pour d’autres raisons qui tiennent au mécanisme un brin mortifère du développement de l’emploi par le biais de la création d’entreprises nouvelles, qui font disparaître d’autres entreprises et d’autres emplois. Mais la dérégulation sauvage ou occulte est possible dans chaque alternative du choix.
3) je vous concède, à toi et Electeur du 8è qu’il n’y a pas de coupable unique dans le dialogue social avorté, mais je pense que les syndicats sont restés, davantage que les patrons, dans un certain archaïsme qui est souvent aussi celui de l’université sur les questions économiques.
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A Electeur du 8è. Il ne faut pas s’enfermer dans une critique à l’emporte-pièce de ce que tu mets dans le même sac du néolibéralisme. Du côté des syndicats, comme des partis politiques, on fait, à tort, l’économie d’une réflexion plus nouvelle et nuancée. Le salut du PS n’est pas à sa gauche, mais dans un ailleurs qui n’est pas de droite, mais qui se situe dans une meilleure prise sur le monde que nous vivons. Le retour à des concepts et à une économie du passé sont impossibles. Il faut mieux comprendre la société actuelle et anticiper. Il faut que les producteurs d’un savoir réputé de gauche, dans les corps intermédiaires que tu évoquais et à l’université arrêtent de se répéter, mais s’informent sur la réalité actuelle des choses et se remettent à innover.
En te relisant, je vois que mes réponses à VitroPhil valent aussi pour tes questions.
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Quelques modifications dans la loi Travail, la CFDT satisfaite, FO ralliée, la CGT furieuse : http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/06/29/loi-travail-jean-claude-mailly-a-obtenu-des-garanties-sur-le-role-des-branches_4960622_823448.html
Valls continue demain le dialogue avec les syndicats, avant le retour du projet de loi en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale.
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Le point sur le « projet de loi relatif au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels » : http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/07/04/loi-travail-des-nouvelles-dispositions-pour-tenter-de-rallier-les-frondeurs_4963132_823448.html
Les sept leaders des organisations syndicales de salariés et de jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl), qui combattent le projet de loi depuis mars, prendront la parole mercredi après-midi à Paris : http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211094637762-loi-travail-pas-de-manifestation-cet-ete-mais-des-surprises-promet-mailly-2011971.php
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La loi Travail adoptée à l’Assemblée nationale. Echec de la motion de censure.
« Les députés de gauche opposés au gouvernement ne sont pas parvenus à réunir les 58 signatures nécessaires au dépôt d’une motion de censure. Les élus de droite et du centre avaient, eux, annoncé, mardi, qu’ils n’en déposeraient pas, au motif qu’il faut cesser la « mascarade » et laisser la gauche régler ses comptes en son sein. » : http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/07/06/les-deputes-de-gauche-opposes-au-gouvernement-ne-parviennent-pas-a-deposer-une-motion-de-censure_4964822_823448.html
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