Paul Polman, CEO d’Unilever ” la France doit sortir de l’idéologie”

Bref
le 20 Août 2012
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Ce sont sans doute la dernière décision de l'inspection du travail, qui a sèchement refusé le licenciement des salariés protégés, et l'annonce d'une prochaine rencontre entre les "Fralibs" et l'Élysée qui ont poussé le PDG monde de Unilever Paul Polman à s'exprimer pour la première fois sur la fermeture de son usine à Gémenos. Même si ce dossier s'enlise depuis 2 ans, il ne représente pas grand chose d'un point de vue économique pour une multinationale qui a réalisé plus de 4 milliards de bénéfices l'an dernier. En revanche, passer pour un groupe "voyou", pour une entreprise qui ne vend surtout que grâce à l'image de ses produits auprès des consommateurs, cela commence à représenter un vrai risque. Y compris dans un petit et "vieux" pays comme la France. Pas bon pour le business. Du coup après des mois de communication ratée de la part des dirigeants français de Fralib et d'Unilever, c'est le numéro 1 qui a décidé de s'y coller.

Le Hollandais, ex dirigeant de Procter et ancien directeur financier de Nestlé, CEO d' Unilever depuis 2009, s'est donc fendu d'une belle interview ce matin dans le Figaro. Et il n'a pas fait le voyage pour rien. Il a d'abord repris les éléments de langage déjà déclinés par ses patrons français : "Le dossier est clos, il n'est pas question de céder la marque Eléphant ou de sous-traiter des volumes", deux éléments pourtant indispensables au différents projets de reprise défendus par les syndicats, puis s'est fait plus menaçant :

Si la France ne respecte pas les lois, cela fera peser un risque sur les investissements en France (…) à Cuba et en Corée du nord, les marques ne sont pas protégées, je ne suis pas certain que cela profite aux économies de ces pays.

​Rappelant ​au passage que son groupe vient de décider d'investir 20 millions d'euros et de créer 21 CDI à Compiègne, dans une usine de dentifrice. A bon entendeur… Sur sa lancée, Paul Polman en a profité pour donner une petite leçon d'économie libérale aux dirigeants politiques français qui "doivent réduire leurs dépenses" et "baisser le coût du travail". Une interview qui met en tout cas un terme aux espoirs d'une solution négociée avec la multinationale et un message directement envoyé au président de la République et à son ministre du redressement productif, le jour même de leur rentrée, que tout le monde annonçait déjà compliquée. La partie va devenir très serrée face à ce diktat d'Unilever. 

Mat_

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