Maxi métropole mini conseil général : le scénario lyonnais

A Marseille, les débats s’enflamment autour du projet de métropole. De nombreux élus boycottent aujourd’hui et demain les réunions de concertation du préfet Laurent Théry. Et, pendant ce temps, à Lyon, la métropole commence à prendre forme. Le président du Grand Lyon Gérard Collomb (PS) et le président (UDI) du conseil général du Rhône, Michel Mercier, ont annoncé aujourd’hui qu’en se transformant en métropole d’intérêt européen, le premier récupèrerait sur son territoire l’ensemble des compétences du second.</p

De fait, Michel Mercier présiderait “le conseil général du Beaujolais et des Monts du Lyonnais“, selon l’expression d’un élu du cru cité par Lyon Capitale. Ce département serait donc – pour sa gestion locale – coupé en deux entre les 1,7 million d’habitants métropolitains de la très urbanisée agglo lyonnaise et les 400 000 habitants de la partie plus rurale du nord.</p

Le même schéma sera-t-il automatiquement appliqué à Marseille, qui devrait elle aussi – tout comme Lille et contrairement aux métropoles régionales Bordeaux, Toulouse, Nantes etc. – accéder au statut de métropole d’intérêt européen ? Cela aboutirait ici à la naissance d’un “conseil général de Camargue-Alpilles”… “Il n’en a jamais été question”, tranche Mario Martinet, président du groupe socialiste au CG13 qui suit les négociations en cours avec l’Etat. Ce type d’aménagement entrerait dans les spécificités locales de chaque territoire que la future loi entend préserver. Ce qui n’empêche pas ceux qui ont l’esprit mal tourné d’y voir un moyen rêvé de vider de tout son pouvoir le président Guérini, qui sera – si la justice ne s’en mêle pas d’ici là – en poste jusqu’à 2015.