Régionales : le bilan de Michel Vauzelle passé au crible
“Bien sûr que le bilan est bon”. Jeudi soir au Dock des Suds, les socialistes et leurs alliés considéraient comme un atout le bilan de la présidence de Michel Vauzelle. La conclusion du travail de fourmi publié le même jour par les Décodeurs du Monde, en partenariat avec l’école de journalisme de Marseille, est moins flatteuse. Sur 55 promesses de la campagne 2010 analysées, seulement 20 ont été tenues. 11 sont “inachevées”, 18 non tenues et 6 sont considérées comme “invérifiables”. C’est comparativement moins bon que la moyenne des seize régions analysées : 36 % d’engagements remplis – 56 % en tenant compte de ceux qui l’ont été partiellement – contre respectivement 45 % et 70 %.
Ces statistiques ne disent évidemment rien de l’importance des propositions concernées. En naviguant dans le format interactif, on trouve parmi les ratés des mesures isolées comme des ordinateurs portables pour les lycéens et la participation au coût des licences des clubs sportifs, mais aussi des enjeux plus globaux, comme le doublement du budget dédié à l’économie sociale et solidaire. Le principal bon point est la non augmentation des impôts régionaux. À noter que ce bilan est partagé avec le Front de gauche et Europe écologies-Les Verts, candidats sur la liste Région coopérative.
Source : Le Monde
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Comme quoi, en période électorale, on peut sortir des imprécations, réfléchir et faire réfléchir. Bravo pour ce travail et les acquis méthodologiques qu’il aura procuré aux futurs journalistes.
Je ne reviendrai pas sur le détail des résultats, si ce n’est pour rapprocher l’analyse que j’avais faite dans Marsactu du programme économique des quatre principaux candidats : https://marsactu.fr/les-propositions-des-candidats-pour-la-region-chef-de-file-economique/#comment-36136
PACA est donc en queue de peloton pour ce qui est du respect des promesses, souvent teintées d’idéologie, c’est-à-dire d’une certaine méconnaissance de la réalité et d’une certaine paresse intellectuelle. Seule la dernière mandature est analysée, mais les trois mandatures ont été du même tonneau et il a fallu du temps pour se rendre compte que les programmes n’étaient pas à la hauteur des enjeux, notamment celui de l’emploi. Longtemps aussi la région a répugné former pour améliorer l’employabilité du candidat à l’emploi, parce que c’était adapter la formation aux besoins des entreprises, qui exploitent les travailleurs, c’est bien connu. Sauf lorsqu’il s’agit d’économie sociale et solidaire sans doute. L’opposition, c’est-à-dire la droite en PACA, dont le rôle est de faire cette analyse critique de la politique menée par la majorité, au moins pour ses électeurs, aurait pu nous rendre le service que viennent de nous rendre les écoles de journalisme. L’alternance se serait sans doute produite plus tôt.
S’agissant de la poussée du FN, qui s’appuie sur cette partie de l’électorat dont la droite comme la gauche se foutent, une réflexion politique plus éclairée, nous aurait sans doute évité ce second record. D’ailleurs personne ne se demande pourquoi la moitié des électeurs vote FN, on se contente de pousser des cris avant les échéances électorales.
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Heu… JL41, on vous a connu plus précis (et donc plus pertinent) dans vos commentaires. Disons, pour rester schématique, que près de 50% des électeurs s’abstiennent, et qu’un peu moins de 25% de la moitié restante votent FN (et on les soupçonne de vouloir passer, très prochainement, à près de 30% de cette moitié restante). Ce qui fait quand même de moins de 12 à 15% des électeurs votant FN, et n’enlève rien, au demeurant, à l’utilité de se poser la question du pourquoi.
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Leravidemilo, je parlais des suffrages exprimés, ceux qui peuvent faire basculer une élection. Je parlais en outre grossièrement pour dire qu’un paquet notable d’électeurs votait FN et que l’on ne cherchait pas trop à savoir pourquoi. Raffiner sur le pourcentage exact me paraissait superflu, d’autant qu’à ce stade il ne s’agit que de prévisions. Quant aux abstentionnistes, ils ne sont pas là pour affaiblir dans nos calculs une composante de notre choix. S’ils s’abstiennent, c’est qu’ils ne se sentent pas très motivés par les choix offerts. Ce qui au demeurant n’est pas très éloigné du choix des électeurs du FN par rapport aux partis traditionnels.
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