Le “big data” sécuritaire de la mairie n’est pas une arme contre les attentats

Souriez
Bref
le 3 Août 2016
5

Minority report, ce n’est pas vraiment pour demain. Plusieurs médias nationaux, à la suite d’un article des Echos, ont évoqué, sur fond de menace terroriste sur Marseille, des “caméras intelligentes” capables de reconnaître les individus fichés S. Sans revenir sur ces affirmations, La Provence consacre une double page au projet de “big data de la tranquillité publique” de la mairie de Marseille, voté en juin 2015. Le quotidien explique qu’il s’agit en réalité de “l’installation de logiciels de traitement intelligent de l’image permettant d’optimiser ce qu’auront capté les 1000 caméras” du réseau.

Cette nouveauté permettra, selon l’adjointe en charge de la sécurité Caroline Pozmentier, d’isoler les séquences vidéo qui contiennent des scènes susceptibles d’être violentes, comme un individu à terre par exemple. Pour ce projet à 1,5 million d’euros, la mairie espère un financement européen à hauteur de 50%.

Le quotidien ne manque pas d’interroger l’efficacité des caméras de surveillance. Pour le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de l’observatoire régional de la déliquance, ces caméras dites prédictives, relèvent “des mythes technologiques”. “Par exemple, étaye t-il, ça va vous signaler les personnes qui courent en centre-ville, mais la plupart du temps quand les gens courent c’est pour rattraper leur bus ou autres, et donc les agents vont passer leur temps à gérer de fausses alertes !”

Clémentine Vaysse
Ex-journaliste aujourd'hui agricultrice

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Blaah Blaah

    Cela ne s’est guère ébruité, mais “l’installation de logiciels de traitement intelligent de l’image permettant d’optimiser ce qu’auront capté les caméras” enregistrant le conseil municipal a par ailleurs été testée. Essai peu concluant : le programme informatique était si intelligent qu’il s’est suicidé après 1h30 de discussions.

    Signaler
  2. LN LN

    Ca va devenir dur de sourire. J’aurais préféré que l’on prenne le problème sous un autre angle : prevention, éducation, entraide, confiance, fraternité, dialogue, …. Mais je crois encore que les saucissons poussent aux arbres

    Signaler
  3. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    On peut trouver un texte assez bien étayé de Laurent Mucchielli sur l’intérêt très relatif et le coût prohibitif de la vidéosurveillance ici : https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/060510/videosurveillance-un-cout-tres-important-pour-des-resultats-tres

    Cette technique de surveillance à distance, très à la mode, est bien typique de l’action politique d’aujourd’hui : l’essentiel n’est pas de penser et de faire, mais de paraître et de communiquer. Ce qui a permis à certain camion de faire des repérages dans Nice pendant plusieurs jours, sous les yeux de 1250 caméras, sans que personne ne voie qu’il lui était interdit de circuler. Finalement, rien ne vaut la présence policière sur la voie publique.

    Au fait, à Marseille, le centre de supervision de la vidéosurveillance fonctionnera-t-il 24 h sur 24, ou fermera-t-il ses portes à 17 h 30 ?

    Signaler
  4. N SV N SV

    Plus que Minority Report, c’est Person of Interest qui se rapproche !

    Signaler
  5. toine toine

    A quand un logiciel pour surveiller le travail des cantonniers et verbaliser les actes d’incivilités (tags, dépôts d’ordures illégaux, …)?

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire