La justice déboute la première plaignante contre la pollution industrielle à Fos

La justice vient de débouter la première riveraine qui attaquait en justice des industriels du golfe de Fos pour trouble anormal de voisinage. “Rien ne démontre que les produits émanant des activités [d’ArcelorMittal, DPF et Esso, ndlr] aient été détectés dans l’environnement immédiat de madame P., écrit le tribunal judiciaire d’Aix. Ni que leur activité soit à l’origine des bruits, odeurs et poussières dont se plaint celle-ci”, précise la décision rendue. Pour la justice, “l’anxiété ressentie” par la plaignante ne peut donc “être rattachée spécifiquement à l’activité des défenderesses [les industries, ndlr]“. Le caractère anormal a également été rejeté, les troubles étant “la conséquence prévisible et donc normale des choix des sociétés effectués depuis des décennies”.

Pour l’avocate de la plaignante, cette décision est injustifiée. “Le juge a exonéré les industriels de toute responsabilité et a banalisé une exposition qui sort pourtant du cadre de la normalité car non conforme à la réglementation”, fait savoir Julie Andreu dans un communiqué. Tout en prévoyant d’interjeter appel, elle ajoute : “le tribunal a ainsi décidé que les habitants de Fos-sur-Mer sont les sacrifiés de la pollution, en considérant que le développement industriel français prime sur leur santé.” Elle représente en tout 14 riverains qui ont décidé de porter en justice la question de la pollution industrielle.