Enquête sur la gestion trouble de la Semivim, bailleur social martégal

Vue du miroir aux oiseaux depuis le chenal de Caronte. Photo : B.G.

Après Le Ravi, le site d’information Blast se penche dans une longue enquête sur des dysfonctionnements structurels qui pèsent sur la gestion de la Société d’économie mixte immobilière de la ville de Martigues (Semivim). Fondé en 1961, cet organisme est le bras armé de la politique de la ville martégale; près d’un habitant de Martigues sur dix vit dans l’un des 3 000 logements de son parc immobilier.

Ce que décrivent nos confrères est particulièrement inquiétant. Ils révèlent “une ambiance de terreur et de brimades” et relatent des agressions dont auraient souffert certains membres du personnel. Outre ces risques psychosociaux chroniques, l’investigation de Blast dévoile les pratiques de la directrice du patrimoine, une proche du maire PCF Gaby Charroux (élu depuis 2009) qui se présente comme “conseillère du président” et se dit “chargée de surveiller la direction et de fixer le cap en lieu et place du directeur”. Dans un rapport, un cabinet indépendant souligne ses “modes de management inappropriées” et le fait qu’elle “agit comme une militante qui assimile tout rappel à la réalité de l’entreprise à une opposition personnelle ou politique”.

Pire, le concubin de cette femme, lui aussi employé de la Semivim, affiche un casier judiciaire imposant (vol avec violence, trafic de stupéfiant, racket et association de malfaiteurs). Selon nos confrères, lui et sa compagne ont été entendus dans une enquête récente des fonctionnaires de l’Ofast, l’office français anti-stupéfiants, pour un trafic de cocaïne. Aucune charge n’a été finalement retenue contre les deux employés. Le médiateur social au casien chargé était par ailleurs “rémunéré par une entreprise de travaux publics”, mécène d’une association dont il est président et prestataire régulier de la SEMIVIM.