Destruction du camp de Roms de l’Arbois : la mairie d’Aix s’explique
Le courrier est bien parti, dans la foulée d'une discussion vendredi entre des représentants de la mairie d'Aix-en-Provence, de Marseille, du conseil général et du conseil régional, à laquelle nous faisions écho lundi. La maire UMP d'Aix Maryse Joissains y demandait au préfet de "différer jusqu'à octobre le recours à la force publique" pour l'expulsion des occupants du camp de Roms de l'Arbois qu'elle avait elle-même demandée et obtenue en justice. La raison ? Eviter la "dispersion" de ses habitants pour "traiter sur place" leurs problématiques sanitaires – "déshydratation" et "pathologies graves". Vendredi, une campagne de radiographie de Médecins du monde avait notamment diagnostiqué 5 cas de tuberculose. "Nous étions tombés d'accord avec le conseil général pour installer un point d'eau provisoire", rapporte Sophie Joissains, qui suit le dossier pour la mairie.
Seulement dès lundi, jour à partir duquel la décision de justice pouvait être appliquée, la police est passée sur le camp annoncer une expulsion imminente, provoquant le départ progressif des Roms. "Mardi après-midi, la préfecture indique à la maire qu'il n'y a pas de malade sur place. Elle a eu l'impression d'avoir été menée en bateau et a fait un autre courrier pour dire que dans ce cas il fallait faire appliquer la décision de justice", raconte Sophie Joissains. L'adjointe regrette la rapidité avec laquelle la police est intervenue et se montre circonspecte sur la version d'une absence de problèmes sanitaires. "De toute façon le problème va se reposer et il nous faut un dispositif adéquat", affirme-t-elle, ne s'estimant "pas outillée".D'où un appel, comme son homologue marseillais Michel Bourgat, à Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée à la lutte contre l'exclusion. "L'Etat se manifeste uniquement par le recours à la force publique", regrette-t-elle. Une mauvaise habitude qui avait cependant déjà cours sous l'ère Sarkozy… La ministre marseillaise se refuse en tout cas pour l'heure à tout commentaire. Après "six référés" et la déclaration tonitruante de Maryse Joissains "je ne veux plus un Rom sur ma commune", Hervé Guerrera – conseiller municipal aixois et membre du collectif aixois pour les droits et la dignité des Roms, des immigrés et des sans-papiers – voit en tout cas là "un sacré revirement". Pour Sophie Joissains la déclaration a été faite "dans un moment d'énervement plus que de réflexion". Une nouvelle table ronde organisée par l'Etat est prévue autour du 20 août, dans un esprit semble-t-il plus offensif qu'en juillet.Vous avez un compte ?
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