Après l’expulsion du squat roms à la Capelette, la préfète veut réfléchir au “long terme”

résolution
Bref
le 2 Nov 2017
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Ce lundi 3 octobre, la préfète déléguée pour l’égalité des chances Marie-Emmanuelle Assidon signait le recours à la force publique pour l’expulsion d’une centaine de personnes roms d’un hangar de la Capelette, un jour avant le début de la trêve hivernale. C’est désormais chose faite, puisque, mardi, ces familles, parmi lesquelles 52 enfants, ont été remises à la rue, après une décision du tribunal administratif. Selon les informations de Mediapart, qui consacre un article au sujet, la préfecture envisageait à l’origine de laisser le squat en place pour l’hiver avant que ne tombe la décision de justice.

J’étais obligée, car la dernière décision de justice engageait la responsabilité de l’État au plan pénal, argumente ainsi Marie-Emmanuelle Assidon. Mais cela n’aurait pas dû se passer ainsi. C’est très inhabituel de provoquer des évacuations à la veille de la trêve, c’est pourquoi j’ai demandé que des hébergements soient proposés à tous, au-delà des personnes vulnérables”. Des hébergements qui n’ont ceci dit pas toujours convaincu les familles, beaucoup préférant aller vers d’autres squats plutôt que de poser leurs bagages quelques jours dans un hôtel hors de Marseille, sans pouvoir exercer leur activité de chiffonier ou avoir accès à une cuisine.

La préfète déléguée reconnaît en tout cas auprès de Mediapart qu’il existe “une grosse marge de progression” à Marseille concernant le sort des roms. « La population rom est évaluée à 1 200 personnes sur le département, dont 800 à Marseille, estime-t-elle, reprenant des chiffres souvent avancés par les associations. Ce n’est pas totalement insurmontable ! Évacuer, héberger provisoirement, c’est-à-dire organiser l’errance, ne constitue en aucun cas une solution de long terme.” Elle explique ainsi travailler avec plusieurs associations sur la stabilisation de certains lieux en accord avec leurs propriétaires. Elle devait rencontrer ce jeudi Patrick Padovani et Xavier Méry, adjoints au maire chargés de la lutte contre les discriminations et de l’intégration. Car si, depuis cet été, une douzaine d’associations implantées à Marseille réclament la réquisitions d’espaces publics vides, la municipalité se garde de toute intervention, hormis pour demander des expulsions.

Source : Mediapart
Lisa Castelly
Journaliste

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