Blum : "Les primaires aux municipales, je n'y crois pas"

Blum : "Les primaires aux municipales, je n'y crois pas"

Marsactu : Vous lancez vendredi soir l'association des amis de Roland Blum vendredi soir. La rumeur dit que vous y annonceriez votre candidature à la mairie si Jean-Claude Gaudin ne repart pas ?

Roland Blum : C'est n'importe quoi. Je travaille en équipe et je travaille en loyauté. Je ne fais pas partie des forcenés de la succession. Pour le moment, il faut créer une assise pour les élections municipales dans le secteur [ndlr, 11e et 12e arrondissements].  Créer une association, cela permet de rassembler au-delà de la politique politicienne mes amis dans le milieu culturel, associatif, etc.

N'est-ce pas aussi une manière de vous positionner par rapport à Valérie Boyer ?

Je n'ai aucun problème avec Valérie Boyer. J'ai choisi de ne pas me représenter et je l'ai soutenue aux législatives. Nous avons un accord selon lequel je mènerai la liste… avec Valérie Boyer. Dans cette soirée, je veux aussi surtout présenter un plaidoyer pour Marseille, qui, comme l'a dit le maire, est victime d'une tempête médiatique injuste. Et il faut peut-être aussi répondre au premier ministre.

Comment avez-vous réagi à l'annonce de Jean-Claude Gaudin de se représenter dans le 4e secteur ?

Ce n'est pas un scoop. Il est normal qu'il soit candidat dans son secteur. Il a annoncé qu'il dirait à l'été s'il est ou non candidat sur l'ensemble de la ville. J'ai réagi, si j'ose dire connaissant le maire, comme un homme normal.

On dit qu'il vous a déjà choisi comme successeur s'il n'y va pas lui-même.

Le maire me connaît. Nous nous apprécions mutuellement. Aujourd'hui, je considère que ce n'est pas d'actualité.

Pourquoi ne pas dire que vous êtes candidat dès maintenant ?

Vous savez, on peut tout dire dans la vie politique. Je peux très bien dire que je suis candidat à la présidence de la République ou à la région. Il y a ceux qui sont sérieux et ceux qui ne le sont pas. Je crois que j'appartiens à ceux qui sont sérieux. C'est bien beau d'annoncer que je dois être tête de liste mais avec quel programme ? Il faut d'abord que nous ayons une réflexion collective sur le projet que l'on doit mener pour Marseille.

Vous attendrez donc, vous aussi, l'été ?

Oui, je suis trop respectueux du maire. Et, je le redis, je ne suis pas un forcené de ces choses-là.

Guy Teissier mais aussi Bruno Gilles sont plutôt favorables à des primaires. Et vous ?

Ce n'est pas dans les habitudes de la droite, pas dans sa culture. Les statuts sont très précis à ce sujet. Pour les villes de plus de 30 000 habitants, c'est le comité d'investiture qui choisit le candidat tête de liste. Il peut y avoir des sondages pour départager les candidats, d'autres moyens de mesure mais c'est lui qui décide.

Et, même si cela peut changer, ce comité est présidé par Jean-Claude Gaudin…

Oui, comme vous dites, cela peut changer. Cela fait longtemps qu'il en est président. Il n'a pas été mis là simplement pour cette désignation. S'il est juge et partie, il se peut tout aussi bien décider de ne pas assister à cette réunion. De toute manière, on peut toujours dire qu'il faut des primaires mais je n'y crois pas. Les primaires, ça laisse aussi des traces.

S'ils se prononcent pour des primaires, c'est parce qu'ils craignent que le choix soit déjà fait et ne porte pas sur eux ?

(rires) Vous connaissez ma prudence. Je me garderai bien de parler à leur place. Il y a des statuts, il faut les respecter. On peut faire l'économie d'un déballage qui à terme, va nous desservir.

Cela a pourtant réussi à François Hollande.

Vous trouvez ? Quand je vois ce qui se passe en ce moment, je n'en suis pas sûr mais je suis un peu partisan. Le Hollande que l'on voit aujourd'hui n'est certainement pas celui des primaires. Je crois qu'il n'est vraiment pas nécessaire de tout déballer. Regardez chez nous, les histoires Fillon / Copé, c'est quand même des petites phrases. Ça ne rend ni service au parti ni service au pays.
Ici, c'est particulier. Le seul qui a compris Marseille, c'est Jean-Claude Gaudin. Il faut se situer dans la modération, dans le rassemblement. Ce n'est pas avec des propositions clivantes, ce n'est pas en opposant les gens les uns aux autres, une culture par rapport aux autres, que l'on peut convaincre ici. Ces primaires, ce n'est que s'adresser à un électorat de droite particulier. L'un va jouer la droite pour accueillir les voix de la droite la plus dure, un autre fera autre chose dans l'autre sens.

Avec ce discours, pourquoi avoir choisi Copé ?

C'est un chef de parti que l'on désigne, pas un candidat à la présidentielle. Là, on a besoin de quelqu'un de pugnace. C'est un excellent chef de parti. J'ai vu trop de monde déguerpir après les élections perdues. Lui a été très présent, il a mouillé la chemise et cela a permis de bien limiter la casse aux législatives.

Vous êtes à l'aise avec les dernières déclarations ?

Je soutiens Jean-François Copé, je continuerai. L'histoire des pains au chocolat, c'est excessif. C'est très droitier, trop sûrement. Ce genre d'élections et ce genre de campagne suscitent des propos droitiers et c'est bien ce que je crains s'il y a des primaires.