Blake et Mortimer, le piège diabolique à l'Alcazar

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le 5 Sep 2012
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Blake et Mortimer, le piège diabolique à l'Alcazar
Blake et Mortimer, le piège diabolique à l'Alcazar

Blake et Mortimer, le piège diabolique à l'Alcazar

Quelques planches extraites des albums les plus connus d'Edgar P. Jacobs, comme La marque jaune (1954), Le piège diabolique (1946), L'affaire du collier (1967) ornent les murs de la bibliothèque de l'Alcazar. Les héros Blake et Mortimer apparaissent en 1946 en même temps que le lancement de l'hebdomadaire Tintin. Auprès d'objets et de vieux albums d'Hergé qui fut le collaborateur de Jacobs, d'esquisses de dessins grossièrement coloriés et annotés, d'explications sur "la ligne claire", autrement appelée "le style Hergé" – réalisme des décors, contour systématique des dessins, unité de scénario, couleurs en applats, bannissement de l'ombre (etc.) – des anecdotes illustrent les traits de crayons du dessinateur belge. Si l'exposition reste limitée, elle recèle cependant d'informations intéressantes.

On apprend notamment que Le Piège diabolique (1961) de Jacobs passe sous les fourches caudines de la Commission de surveillance des publications destinées à la jeunesse. Celle-ci censure durement le dessinateur en 1962, émettant un avis défavorable à la diffusion de l'album en France, fustigeant "de nombreuses violences" et la "hideur des images de ce récit d'anticipation". Après une première attaque de Dame Anastasie par le passé visant l'Enigme de l'Atlantide (1955), ce nouveau coup porté est douloureux pour le dessinateur. Celui-ci avait alors été contraint d'atténuer les traits des ptéranodons – monstres préhistoriques rencontrés dans les profondeurs de la Terre – susceptibles de heurter la sensibilité des jeunes lecteurs du journal Tintin…

Flash Gordon

Dans le mythique album La marque jaune (1954), Jacobs aborde les thèmes de la bête immonde – le IIIe Reich en filigrane –  prenant possession de l'homme soumis à ses plus vils instincts ou sous le joug d'une puissance supérieure. Il critique également la société de consommation qui se profile au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

En parallèle de la présentation des albums de Blake et Mortimer, l'on découvre les planches étonnantes de La Guerre des mondes, (1947), d'après le roman de Herbert George Wells, mais également celles de Gordon l'intrépide (1942). L'entrée en guerre des Etats-Unis en 1941 empêche Alex Raymond, dessinateur de Flash Gordon de faire parvenir ses planches en Belgique, rompant brusquement l'aventure du super héros. Jacobs est alors prié par l'hebdomadaire destiné à la jeunesse, Bravo ! de livrer un nouveau récit.

Délaissé dans les années 70, le style de la ligne claire est remis au goût du jour lorsque les dessinateurs tels Ted Benoit, André Juillard ou encore Bob de Moor reprennent le flambeau des aventures des intrépides Blake et Mortimer. Samedi 22 septembre, à 16 h, Ted Benoit sera d'ailleurs présent aux côtés de Benoit Mouchart, directeur artistique du festival international de la bande-dessinée d'Angoulême, pour une conférence sur la ligne claire et pour une séance de dédicace.

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