Benamar demande "pardon aux contribuables" pour les 430 000 euros flambés
Benamar demande "pardon aux contribuables" pour les 430 000 euros flambés
Son marathon à la barre vient à peine de se conclure et Sylvie Andrieux est à nouveau appelée par la présidente de la cour d'appel, Monique Zerbib. Avant l'audition de Boumediene Benamar, elle réaffirme d'une voix ferme : "Je n'ai jamais eu de contact avec lui". Présenté comme le patron d'une des deux "mouvances d'associations fictives", il est soupçonné d'avoir recruté des présidents de paille et encaissé 430 000 euros de fonds. Faits pour lesquels il a été condamné en première instance. Plus d'un an après, sa ligne de défense et son attitude n'ont pas changé. Il n'était qu'un pion, mais un pion qui exprime remords et regrets en pensant aux contribuables et à "la dame qui a été un peu salie".
Aujourd'hui, Boumediene Benamar, ce costaud nerveux présenté par les autres prévenus comme celui qui faisait peur à tout le monde se dit fatigué. "Je prends des produits pour faire du sport, je suis un peu déréglé", lance-t-il en guise de préambule à la présidente. Sa ligne de défense, elle, n'a pas souffert du moindre dérèglement. Boumediene Benamar charge toujours Rolland Balalas, "le voyou en col blanc", tandis que lui suit "un code d'honneur". "Balalas me fait passer pour quelqu'un de méchant alors que j'ai refait tous les travaux de sa villa". Et le voilà qui détaille le chantier comme un gage de son honnêteté et de la confiance accordée par Rolland Balalas. Pourtant, le matin même, lors de son audition, ce dernier expliquait pourquoi il était devenu "sa chose" : "Par manque de courage, j'avais peur, il m'avait menacé". Et la présidente Monique Zerbib de rappeler le témoignage de Balalas sur son échange violent avec Benamar alors qu'un dossier était bloqué à la région : "Benamar m'a dit tu veux faire le mariole, tu vas morfler".
"Veuzelle, ce gars-là"
Lorsque la présidente demande si Boumediene Benamar connaissait le président de région Michel Vauzelle, absent au procès et largement épinglé par Sylvie Andrieux, celui-ci répond "Balalas m'a présenté Veuzelle [sic] en disant : c'est ce gars-là qui nous soutient". Et même si Benamar déclare à la présidente "j'assume complètement avoir profité du système d'associations bidons et j'en ai honte", sa charge indirecte contre le président de région lui donne une transition toute trouvée pour finalement se défausser. Il ne serait qu'une victime, tout au plus un petit malfrat crédule berné par un gros, choisi par Balalas pour son casier judiciaire enclin à le faire tomber à sa place devant la justice : "Je devais tout prendre sur mon dos". Puis, poussant plus loin l'argumentaire destiné à lui faire endosser le rôle d'un Jean Valjean : "Les politiques se servent de nous. Qui fait de la prison, qui est le méchant ? Je suis la personne idéale !".
Sauf que la présidente semble peu convaincue de cette thèse, rappelant au début du procès "il semblerait qu'il ait vécu, pas mal vécu, avec toutes ces sommes dont pas un kopek n'est allé au service des associations". Pas plus convaincante non plus, l'histoire de l'idiot aux gros bras qui, quelques secondes plus tard, lâche qu'il se méfiait de Tracfin : "Tout cela est très bien rodé commente la juge. Vous ne savez peut-être pas écrire un chèque mais vous connaissez le système Tracfin ? Vous êtes quelqu'un de très intelligent au contraire". Benamar s'agite, parle fort. "Si j'étais intelligent je ne serai pas là devant vous Madame la présidente ! J'ai menti grâce à Balalas qui m'a demandé de le faire".
"Première et dernière fois que je suis ici"
Puis, grand prince, il offre de se racheter et réclame du sursis, en faisant miroiter une perspective d'embauche dans le bâtiment : "J'accepte de rembourser la totalité de ce que j'ai pu prendre et je promets que c'est la première [sic] et dernière fois que je suis ici. Je tiens à m'excuser envers les contribuables et la dame qui a été un peu salie". "Et à la région, non" ? lance la présidente. Benamar qui déclarait plus tôt "n'avoir jamais fait la campagne de personne d'autre que Veuzelle" répète, sans rectifier : "Je m'excuse auprès des contribuables et de la dame".
Et lorsque "la dame" réapparaît brièvement à la barre pour donner son sentiment sur le témoignage de Benamar, elle va dans le sens de celui-ci : "J'ai fait confiance à Balalas. Je voulais changer la vie des gens, j'ai voulu aller dans ces quartiers. Ce que j'entends, c'est l'inverse de mon engagement. Je me sens trahie". A cet instant du procès, Boumediene Benamar et Sylvie Andrieux partagent le même axe de défense : charger Rolland Balalas, homme clef du système Andrieux.
Commentaires
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on se demande bien ou est vauzelle?
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dire que le FN ce fait conspué fachistes extrêmes et j en passe pris la main dans le pot de confiture ils nient en bloc incroyable ces donneurs de leçon Sylvie andrieux et ses acolytes devraient démissionner sur le champ .de signer Paul un adjoind 7ème secteurregiment
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Quand je la voyais faire lors des tournées dans le 13eme, je peux dire qu’a coté Erdoğan le 1er ministre turque est un parangon de vertu démocratique. Si j’osais je dirai qu’elle est la politique ce que la Lada est la voiture; Une insulte à l’intelligence.
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Sylvie Andrieux ment comme elle respire : nous l’avons démasquée en public alors qu’elle osait encore se pavaner dans nos quartiers. Espérons que la juge ne sera pas dupe de ce système qu’elle a mis sciemment en place pour récolter les voix avec lesquelles elle a été élue dans le 13/14.
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