Belle de Mai versus Château-Gombert, la guerre des quartiers numériques

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le 14 Oct 2013
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Belle de Mai versus Château-Gombert, la guerre des quartiers numériques
Belle de Mai versus Château-Gombert, la guerre des quartiers numériques

Belle de Mai versus Château-Gombert, la guerre des quartiers numériques

Une Silicon Valley à la Belle de Mai ? En titre de La Provence, le rapprochement en avait fait sourire plus d'un pour qualifier le projet de quartier numérique porté par la mairie pour le Pôle média déjà installé. Avec ses 200 millions d'euros de dotation, l'appel à projets national fait saliver dans toutes les métropoles de France. Le ministère de l'Économie numérique de Fleur Pellerin entend développer ces lieux d'innovation à destination des entreprises et de la recherche en commençant par accompagner deux à trois projets d'ici la fin 2013. D'ici 2018, quinze quartiers numériques seront soutenus par le ministère. "Pour les investisseurs, cette labellisation apportera de la visibilité aux entreprises de technologie françaises et à leurs besoins de financement. Par ailleurs, cette mise en réseau des acteurs permettra de repérer plus rapidement les talents à potentiel international et de les accompagner au mieux dans leur développement", selon celui-ci. La bataille a déjà commencé pour décrocher cette belle étiquette et l'enveloppe qui va avec.

Si l'heure n'est encore qu'au dépôt des premières candidatures, dans la future métropole marseillaise, on fait tout à l'envers. Au lieu de proposer un projet unique pour le territoire et de réfléchir ensemble avant d'annoncer la couleur, trois projets sont en concurrence : deux à Marseille et un à Aix.

"Essor numérique de Marseille"

En septembre 2012, lors d'un déplacement à Marseille, la ministre Fleur Pellerin avait un programme chargé : un dîner à l'invitation d'Eugène Caselli, président de Marseille Provence métropole et, le lendemain, une journée de visite à la Belle de Mai avec Daniel Sperling, adjoint municipal. La ministre avait alors salué "l'essor numérique de Marseille et sa région". Un an après, et suite à au plan de financement des quartiers numériques, les deux interlocuteurs qu'avait eu la ministre défendent deux projets différents.

Pour la communauté urbaine, c'est le technopôle de Chateau-Gombert qui doit faire l'objet de la labellisation. Lors de la campagne pour les primaires socialistes, Eugène Caselli en avait fait un de ses chevaux de bataille. "Château-Gombert a la taille nécessaire, argumente-t-il. C'est le meilleur écosystème. Cela structurerait le nord-est de Marseille". Cette candidature est également portée par Centrale Marseille, implantée au coeur du technopôle. Celle-ci possède déjà un Fab lab, un des huit critères fondamentaux définis par le ministère pour les futurs quartiers numériques. Selon le rapport de la Caisse des dépôts consacré au futur dispositif, les autres critères retenus sont : une bonne desserte en transports en commun, une offre immobilière attractive pour les entreprises du numérique, "déployer l'ultra haut débit fixe et mobile" dans la zone, "assurer l'existence d'un écosystème d'acteurs", une mise en réseau avec les autres quartiers, "instituer une gouvernance locale avec les acteurs clés du quartier" et "offrir aux entreprises du numérique des environnements adaptés à leurs besoins". Pour le président Caselli, le site du Nord de la ville répond à tous ces critères. Pour lui, cette opposition relève du combat politique.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Sauf que la mairie fait elle aussi les yeux doux à la ministre, en proposant de faire un quartier numérique autour du Pôle Média de la Belle de Mai, qui possède déjà un premier tissu d'entreprises dynamiques et une pépinière déjà bien installée. 

"La ministre choisira"

Selon l'adjoint de la mairie en charge du numérique, Daniel Sperling, Jean-Claude Gaudin a écrit à la ministre en juillet pour proposer la candidature de la Belle de Mai.Toujours selon ses dires : "Le préfet Cadot a répondu qu'il soutenait le projet".  Depuis, rien de nouveau dans l'avancée du projet si ce n'est l'article paru chez nos confrères de La Provence, le mois dernier. Du côté de la mairie, la candidature se matérialise donc par un simple échange épistolaire. La communauté urbaine a utilisé le même procédé du courrier dans une enveloppe timbrée : "J'ai envoyé une lettre début juillet, explique Eugène Caselli, c'est une pré-candidature", précisant qu'une petite équipe travaille sur un dossier plus complet. Il conclut : "La ministre choisira". Il y aura donc bien deux candidatures rivales auprès de la ministre.

Mais ce n'est pas tout. En réalité, à l'échelle de la métropole, il y a trois candidatures puisqu'Aix-en-Provence a déjà déposé une candidature pour le quartier de la Constance au sud-ouest de la ville. "On ne ferme pas la porte à Marseille, commente Alexandre Gallese, vice-président UMP de la communauté du pays d'Aix chargé du projet. Mais vu le contexte des deux sites en rivalité, il est difficile de travailler avec". L'hypothèse d'un quartier numérique en archipel est d'autant moins probable que parmi les recommandations du Ministère figure la mention d'un "quartier clairement délimité".

Deux projets bordelais

Marseille n'est pas la seule à connaître un désaccord sur le site à proposer. Bordeaux est semble-t-il dans une situation similaire. Comme le rapporte Sud-Ouest dans un article publié en septembre, le maire Alain Juppé (UMP) et le président de la communauté urbaine Vincent Feltesse (PS), tous deux candidats en 2014 défendent des projets au périmètre différent. En déplacement suite au dépôt de la candidature, la ministre a même eu le droit d'être ballottée entre les deux.

Mais d'autres métropoles ont pris bien plus d'avance. Et les "technos" de la communauté de Lyon font le pied de grue dans la salle d'attente du ministère pour espérer faire évoluer l'appel à projets dans un sens favorable à leur propre projet. Rennes a participé dès l'année dernière à la réflexion autour des quartiers numériques. "Nous avions rédigé une contribution alors que la Caisse des dépôts élaborait un rapport sur le sujet, décrit Gwenaële Hamon, vice-présidente PS de Rennes métropole. Nous avions réfléchi collectivement à la question des lieux et des acteurs. Nous défendons un quartier numérique à l'échelle de la ville avec le site des Champs blancs en coeur de projet". Elle indique qu'à ce titre, Rennes accueillera cette semaine une délégation de la Caisse des dépôts.

On est donc très loin des échanges épistolaires marseillais. Si quinze projets sont effectivement retenus d'ici 2018 comme annoncé, il est fort probable que la métropole Aix-Marseille en fasse partie… Mais quand ? A peine née, la métropole Aix Marseille Provence est déjà la dernière de la classe.

Le plaidoyer de Centrale Marseille

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Commentaires

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  1. fleuvevert fleuvevert

    Une fois de plus notre territoire est incapable de se penser globalement, d’avoir une vision de ce que le “numérique” (au sens large) pourrait nous apporter, en termes d’emplois, de renouvellement des modes d’action publique, … .
    Les deux projets me semblent avoir des arguments tout à fait valables. Mais quand d’autres territoires s’inscrivent dans une réflexion de fond sur ces sujets nous en sommes réduits à fonctionner par à-coups ou plus souvent encore par coups.
    Pourquoi faut-il que l’on ait toujours peur ici, de lever la tête, de regarder ailleurs, de décaler le regard, de faire de la prospective… bref, de se donner les moyens de comprendre l’évolution de notre société urbaine ?

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  2. fushen fushen

    Le site de chateau gombert est trop eloigné de la ville pour en faire un quartier numerique. De plus le fablab de l’ecole centrale est vraiment a son premice et depend d’etudiants qui ne reste que deux ans dans l’ecole… bref diffile d’en faire un lieu vivant de partage de connaissance et de mutualisation.

    La belle de mai, se trouve au coeur d’un quartier populaire, a 2 minute de la gare, et pourrait nettement mieu convenir a un axe de devellopement.
    De plus les artistes de la friche belle de mai apporteront sans doute de l’innovation et de la communication au projets.

    A noter aussi: la creation d’un fablab en cours à la friche avec les associations Zinc et Reso-nance qui organise deja des Open ateliers (atelier ouvert) pour apprendre a se servir d’arduino, d’imprimante 3d et autres outils numériques…

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  3. Anonyme Anonyme

    pour la Belle de Mai, qui en a le plus besoin.

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