"Baiser de Marseille", champ et contrechamp

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le 20 Mar 2013
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"Baiser de Marseille", champ et contrechamp
"Baiser de Marseille", champ et contrechamp

"Baiser de Marseille", champ et contrechamp

Contrairement au Baiser de l'Hôtel de Ville de Doisneau, les deux jeunes filles de la photographie connue sous le nom de "Baiser de Marseille" n'étaient pas des actrices. Alors qu'elles ne sont ni homosexuelles ni militantes, elles décident spontanément de s'embrasser devant des opposants au mariage homosexuel. La scène a eu lieu devant la préfecture des Bouches-du-Rhône le 23 octobre dernier mais ça aurait pu être dans n'importe quelle autre ville. Toujours est-il que la photo circule très vite et devient tout un symbole.

L'idée d'un documentaire sur cette scène désormais iconique est née très vite dans la tête des responsables d'une société de production marseillaise, les Films de force majeure. Ils contactent alors la documentariste Valérie Mitteaux qu'ils ont rencontré peu avant à Lisbonne.

"Aller vite pour coller à l'air du temps"

Si le documentaire de 52 minutes parlera de l'homosexualité à Marseille et de l'homophobie, son point de départ reste la photo. Comme l'explique Jérôme Nunes, des Films de force majeure, il s'agit de "comprendre comment cette photo est devenue un symbole, mais aussi les réactions des personnes présentes sur le cliché". Le projet a tout de suite plu à Valérie Mitteaux, qui avait réalisé en 2011 un documentaire intitulé Fille ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre. Pour la jeune femme, le cliché était l'occasion de parler d'un sujet bien plus profond. "Qu'est ce qui anime un tel relent d'homophobie dans notre société ?", s'interroge la jeune femme, qui qualifie le film "d'actualité".

C'est pour cette raison que la société de production et la réalisatrice ont voulu mettre en marche le projet dès que possible. Les premiers repérages ont eu lieu en février, un peu à l'aveugle. Pour commencer, les initiateurs du projet ont eu recours à une plateforme de financement coopératif. Jérôme Nunes explique que "ce genre de sujet peut mobiliser rapidement les gens car le crowdfundingle crowdfundingcrowdfundingcrocrowdfunding correspond car    f f se sert de la viralité d'un projet pour prospérer". Et le projet séduit : l'objectif de 7 000 euros a déjà été atteint. A ce jour, 214 personnes ont investi sur Ulule pour un total dépassant les 8 000 euros. Pour la société de production, ce premier mode de financement permettait de démarrer bien plus tôt qu'avec un financement classique : "Au cinéma, l'aspect financier est très long. Or sur ce projet nous voulions aller vite pour coller à l'air du temps", développe le producteur.

Même Gaudin joue le jeu

Dans le teaser du documentaire, le casting est déjà presque au complet puisque l'on retrouve la quasi-totalité des personnes présentes sur la photo. "Tous ont joué le jeu" décrit Valérie Mittaux, ajoutant que "les deux jeunes filles qui s'embrassaient ont été enthousiasmées par le projet. Elles sont conscientes de l'incidence qu'a eu leur geste". Dans la mouture de bande d'annonce présentée, on les voit très complices, entre elles mais aussi avec la caméra. La réalisatrice a aussi rencontré le photographe de l'AFP qui a pris le cliché ainsi que des membres d'Alliance Vita présents en arrière-plan. "Ils sont très sympas mais ça coince quand on parle de genre, décrit-elle, je voudrais les revoir. Notamment pour comprendre leur peur fondamentale". Elle a également mis la photo entre les mains de politiques, comme Marie-Arlette Carlotti ou encore Jean-Claude Gaudin qui parle de sa ville "gay friendly" et de Têtu.

L'heure est à la recherche de financement afin de pouvoir tourner un véritable 52 minutes diffusable en télévision. Mais "nous le ferons coûte que coûte", explique Valérie Mitteaux, qui reverra de nouveau les personnes interrogées lors des repérages. Mais le calendrier est serré car elle espère une diffusion d'ici l'anniversaire du baiser en octobre de ce film clairement pro-mariage homosexuel. Un documentaire garanti sans kalash.

En bonus, une perle à 2'45

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Et oui, Doisneau n’a pas choisi la bonne ville initialement pour y développer son approche humaniste !
    Quelle terrible erreur !
    Aujourd’hui, Marseille aurait cette belle réputation romantique, ou les jeunes filles s’embrassent spontanément dans la rue…

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  2. Anonyme Anonyme

    Ah ah ah ah ! Jean-Claude l’a lu dans son Têtu ! Oh merci, quelle rigolade !

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  3. Tresorier Tresorier

    La mode doit etre aux gays et aux lesbiennes.

    Comme pour le gouvernement, les chomeurs, travailleurs pauvres, patrons d’entreprises en faillite et les autres citoyens en general ne doivent pas etre assez interessants…….

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