Aurélie Filippetti se penche sur le déficit de MP2013

Aurélie Filippetti se penche sur le déficit de MP2013

La ministre de la culture Aurélie Filippetti a déambulé lentement dans les galeries du musée des Beaux-Arts du Palais Lonchamp, s'arrêtant, admirative, devant les tableaux de Van Gogh et de Cézanne de l'exposition du Grand Atelier du Midi. Mais qu'on ne s'y trompe pas, la force d'attraction des couleurs vives des impressionnistes – toute ministre de la culture qu'elle est – n'était pas la raison réelle de sa venue. Alors que la presse a annoncé en début de semaine un déficit de plus de 3 millions d'euros pour l'association MP2013, les acteurs de la capitale européenne de la culture se sont réunis autour d'une table autour d'elle un peu plus tôt dans l'après-midi afin d'évoquer l'après 2013. Pour la ministre, crise ou non,la suite s'annonce sous un ciel aussi bleu que celui des fauvistes.

Car après s'être félicitée du "succès populaire de MP2013", la ministre a annoncé qu'elle avait chargé les acteurs de l'année capitale et notamment le directeur de MP2013 Jean-François Chougnet, de trouver une manière de pérenniser l'élan impulsé. "MP2013 doit continuer à irriguer le territoire. Concrètement, il faut travailler ensemble, réfléchir à un échelon territorial et poursuivre tout ce qui a été initié. Les équipements culturels, notamment, doivent rentrer dans le plan de travail de revalorisation culturelle du territoire. Il faut aussi valoriser la culture urbaine" a préconisé la ministre,  – critique sous-jacente des quartiers créatifs pour ce dernier point ? -, sans évoquer comment cela pourra être mis en oeuvre dans un tel contexte de restrictions budgétaires, dont son ministère n'est pas le dernier à pâtir.

Concernant le déficit de 3,1 millions d'euros de l'association, Aurélie Filippetti a préféré en relativiser l'importance : "il s'explique par le succès de l'année capitale, et notamment par le nombre de tarifs réduits destinés aux concitoyens touchés par la crise économique. Il ne s'agit donc pas d'un échec ou d'une mauvaise gestion". Un argument difficile à soutenir totalement, même si cette politique en faveur des publics défavorisés est effective, lorsque l'on se souvient de la mise en place de tarifs réduits à destination des membres du Cercle des nageurs. A priori, pas les plus touchés par la crise…

L'Etat, s'il va combler en partie ce trou budgétaire ne sera pas seul : "J'ai lancé un appel à la responsabilisation de tous les partenaires, un effort budgétaire leur sera demandé." Et pour l'après 2013, le privé devra prendre le relais, a prévenu Aurélie Filippetti : "les mécènes, les entreprises seront encouragés à développer, à continuer leurs efforts". Ce vendredi, les financeurs de l'association doivent justement se réunir pour évoquer la manière de combler le trou creusé.