Après Virgin le deuil ou l'espérance ?

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le 13 Juin 2013
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Après Virgin le deuil ou l'espérance ?
Après Virgin le deuil ou l'espérance ?

Après Virgin le deuil ou l'espérance ?

"Un moment regrettable qu'un grand magasin culturel ferme ses portes" ou "courage à vous les virginiens" ces messages sont désormais la seule littérature que l'on trouve depuis mercredi au 75 rue Saint-Ferréol. Postés derrière les grilles du magasin, quelques passants s'attardent à lire ces lettres. Le Virgin n'est plus. Seuls espoirs de réouverture : l’arrivée d’un repreneur ou la validation de la scop, société coopérative et participative, proposée par certains salariés. Mais même ces espoirs là ne sont pas simples à saisir. Les potentiels repreneurs ont été écartés par le tribunal de commerce le 10 juin dernier et la solution coopérative manque encore de financement. Les salariés comptent sur les collectivités pour jouer les mécènes à hauteur de 2 millions d’euros. "Hors de question", répond Roland Blum, premier adjoint au maire en charge des affaires économiques. "Nous n’avons pas vocation à cela, précise-t-il. Je déplore cette situation, mais nous sommes prêts à les aider en participant à une table ronde pour voir quels mécanismes de l’Etat peuvent être enclenchés".

Ce dossier compliqué souffre de deux problèmes d'après Roland Blum : "L’argent et le bail commercial. J’ai eu des échos selon lesquels le propriétaire foncier ou privé ne veut pas d’une scop car elle ne présente pas les garanties nécessaires". Le propriétaire, André Rousselle, reste silencieux. Du côté des banques, le problème viendrait également du statut de la société proposée par les salariés, selon le premier adjoint, "le monde bancaire ne se mobilisera par pour une scop".

A contrario, les 26 salariés qui se sont lancés dans ce projet estiment que ces 2 millions d'euros ne constituent pas "une somme délirante, quand on voit ce qui est investi dans le stade". Ils comptent sur un "effet boule de neige, après un premier investissement les autres vont suivre". Le financement serait réparti entre les fonds propres des salariés, estimés à 4 000€ par personne, une récolte de 50 000€ de dons via une association ad hoc, et les collectivités territoriales. Or, pour l'heure, seul Eugène Caselli s'est engagé à soutenir le projet mais sans avancer de chiffre et en se retranchant derrière l'organisation d'une table ronde. En pratique cette scop est "réduite à nos moyens" explique Guillaume Colié, un salarié de Virgin.

"Une épicerie de la culture"

Sur le fond leur projet mise à la fois sur la qualité et la modestie. Le futur magasin serait " une épicerie de la culture"  en lieu et place de l'hypermarché actuel avec une activité centrée sur la librairie et estimée à 50% du chiffre d’affaire, contre 35% actuellement. Côté sobriété, le magasin ne serait plus exploité que sur deux niveaux. Le représentant des salariés met également en avant le côté affectif : "c’est un endroit que les Marseillais aiment et qui ne ressemble pas aux autres magasins très froids et carrés". Si cela ne vaut pas les 2 millions d’euros nécessaires, les salariés gardent tout de même espoir et rappellent la bonne santé du magasin, à défaut de celle de l’enseigne "nous sommes victimes de la faillite de Virgin. En 2011, nous avons réalisé 600 000 euros de bénéfice". En désespoir de cause, ils en sont réduits à des appels de détresse en forme de boutade : "Si un Qatari est intéressé qu’il vienne. Ou Tapie !".

Au-delà de l’aspect social et symbolique souligné par un salarié, "ça tombe en pleine année de capitale de la culture" cette fermeture aura forcément un impact économique que Roland Blum reconnaît. "Le processus de travail le dimanche est quelque chose d’important pour le développement économique, notamment pour le tourisme. Un élément moteur qui ferme c’est forcément un handicap. Virgin absent de Saint-Ferréol c’est un vide, il faut voir comment le combler, nous verrons cela avec la CCI, les grandes et petites surfaces sur l’utilisation du lieu". Le premier adjoint ne s'accroche pas plus que cela à l'aspect culturel. Les salariés répètent volontiers que le propriétaire est soucieux que cet aspect culturel soit préservé. Au final, c'est le seul à ne pas vouloir s'exprimer. 

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Commentaires

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  1. Tous à la Vieille Charité Tous à la Vieille Charité

    Que les Virginiens mettent la pression à la mairie pour ouvrir leur Scop à la Vieille Charité où personne ne s’est ému de la disparition de l’excellente librairie Regards ! Il y a des locaux vides à occuper de surcroît sous baux municipaux pour proposer une offre culturelle de qualité dans ce secteur du panier en plein renouveau !!!! Des livres, des disques, des vyniles, de la BD… Cela serait également l’occasion de faire taire les rumeurs d’une Vieille Charité abandonnée à une gestion par Veolia en 2014… Une belle façon pour la mairie de faire un peu de démagogie avant les élections… Go ! #CulturePourTous

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  2. Tous à la Vieille Charité Tous à la Vieille Charité

    Maintenir un loyer aussi élevé dans les anciens locaux de Virgin pour une Scop paraît un peu dément alors que les loyers municipaux colleraient pile poil au projet…

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  3. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Hommage à ces salariés dynamiques et dévoués toujours disponibles !
    Honte à GAUDIN et VAUZELLE qui font preuve d’un mépris affligeant à l’égard de ces employés !
    VAUZELLE est toujours en voyage et absent de tous les conflits sociaux . Il aurait pu proposer un emploi à son joujou installé près du Mucem . Mais bien sûr il a préféré recruter au piston comme d’habitude!
    Quant à GAUDIN à part la vieille histoire de Marseille, rien ne l’intéresse au niveau culturel marseillais.
    Il est vrai qu’il réside à St Zacharie!

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  4. Anonyme Anonyme

    25 années passées à affûter un couteau pour se le voir planter dans le dos, forcement il y a de quoi mal le prendre, mais je préfère réserver mon empathie aux libraires et disquaires indépendants que cette enseigne à contribué à faire disparaitre des villes dans lesquelles elle s’est implanté.

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  5. puic puic puic puic

    Vierge et en deuil, cela fait beaucoup…..

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  6. Asto Asto

    Y’en a une qui est sûre d’être payée et grassement c’est la liquidatrice, une fois servie, elle pourra vous distribuer les miettes… C’est comme çà que çà se passe chez les liquidateurs ! Vive la France

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  7. jdeharme jdeharme

    Un immense merci à cette municipalité dirigée par un maire qui a tellement œuvre pour maintenir Virgin au centre ville Non je rigole

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