Après Marseille, le préfet tique aussi sur l’urbanisation future du pays d’Aubagne

Actualité
le 21 Sep 2022
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La métropole lance aujourd'hui l'enquête publique autour du plan local d'urbanisme du pays d'Aubagne. Or, le préfet a déjà rendu un avis défavorable sur le document. Il pointe notamment le faible nombre de logements prévus malgré le sacrifice d'hectares de terres agricoles.

Le nouvel hôpital d
Le nouvel hôpital d'Aubagne devrait être construit sur la plaine des Gargues, (Photo : JV)

Le nouvel hôpital d'Aubagne devrait être construit sur la plaine des Gargues, (Photo : JV)

Mais où vont pousser les logements dont le territoire métropolitain a tant besoin ? Pas à Aubagne. Comme La Provence l’a révélé, le préfet vient de rendre un avis défavorable sur le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) du pays d’Aubagne et de l’Étoile dont l’enquête publique démarre ce mercredi. Les critiques de l’État diffèrent peu de celles que le préfet, Christophe Mirmand, avait formulé auprès de Martine Vassal au sujet de l’aire marseillaise, cet été, et dont Marsactu s’était fait l’écho.

Le préfet reproche au document de ne pas offrir assez de possibilité de construction dans les années à venir pour permettre de bâtir les logements qui manquent à la métropole, ne serait-ce que pour loger dignement ses propres habitants. Or, le rôle d’un plan local d’urbanisme est justement de prévoir là où la ville doit se développer dans une forme d’équilibre avec les espaces naturels, les zones agricoles et les différents risques que le territoire pourrait rencontrer. À Aubagne comme à Marseille, le préfet tique sur “l’insuffisance des capacités constructives sur la commune”.

Au pays des lotissements

Il pointe notamment le peu de densité que prévoit le document en l’état : en clair, la ville s’étale alors qu’elle devrait construire plus haut pour loger plus de monde, notamment en assurant une part conséquente de logements sociaux. Le maire Les Républicains de la commune, Gérard Gazay, n’a pas pu donner suite aux sollicitations de Marsactu dans le délai imparti à la rédaction de cet article. En revanche, il a répondu au préfet par le truchement de La Provence, samedi 17 septembre : “Le préfet veut des tours de 15 étages ? Et bien pas les Aubagnais“.

La formule, un rien bravache, illustre la forme de bras de fer que les élus du pays d’Aubagne veulent entamer avec le préfet, en prenant à témoin les citoyens du territoire, appelés à s’exprimer dans le cadre de l’enquête publique.

D’ordinaire, un avis défavorable de l’État, couplé à un avis tout aussi négatif de la commission départementale de la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers, est suivi d’un retrait du document. Il est ensuite retravaillé par les services pour aplanir “les réserves et irrégularités” que l’État relève. Ici, la métropole passe en force, en espérant trouver écho dans la population, quitte à prendre acte des éventuelles réserves du commissaire enquêteur.

22 hectares de terres agricoles impactées

À Aubagne comme ailleurs, le chiffon rouge est connu. “Ce PLU illustre la volonté d’un certain nombre d’élus, reprise par la métropole de recréer Marseille à Aubagne”. L’expression est de Jean Reynaud, coprésident des Amis de la terre 13 qui avait déjà critiqué le document d’urbanisme, au moment de la concertation. “Le problème n’est pas de construire, mais de comment on construit, explique le défenseur de la nature. À Aubagne, on ne sait faire que des villas avec un logement sur 300 mètres carrés de terrain. Il y a moyen de faire autrement, notamment sans consommer des terres agricoles. Sans faire de tour de 15 étages, on peut faire du petit collectif, notamment là où c’est déjà construit”.

Le PLUI prévoit la création de 470 logements par an, quand il en faudrait 656 selon les objectifs fixés.

Le paradoxe du PLUI d’Aubagne est tel qu’il ne permettra de construire que 470 logements par an, alors que les objectifs du futur plan local de l’habitat (PLH) sont, eux, estimés à 656 logements par an. Or, dans le même temps, selon les calculs de l’État, le PLUI prévoit de consommer 275 hectares de zones agricoles, naturelles et forestières d’ici à 2030, à l’inverse des objectifs que la métropole s’était elle-même fixés. D’après le préfet, sur cette surface, ce sont 22 hectares de terres pourtant sanctuarisées qui seront ainsi ouverts à l’urbanisation.

“C’est le cas sur la plaine des Gargues où Aubagne prévoit d’installer son futur hôpital, s’indigne Jean Reynaud. En bordure de cette plaine de bonnes terres, il y a déjà l’hypermarché Auchan et son parking qui consomment cinq hectares. Au lieu de sacrifier des terres agricoles, au détriment de notre alimentation, on pourrait construire un hôpital au-dessus du parking et faire de la ville intelligemment”. Pour le préfet, le projet d’hôpital ne permet pas à lui seul de consommer “le périmètre ouvert à l’urbanisation qui peut être réduit”.

De l’eau de l’air

Pire, le préfet pointe un risque inédit qui remue les mythes locaux au pays de Marcel Pagnol. Pour lui, le PLUI n’assure pas une sécurisation de l’approvisionnement en eau potable dans les prochaines années. “Dix et des onze communes du pays d’Aubagne et de l’Étoile ne sont pas sécurisées ou partiellement”, estime-t-il dans son courrier. Or, un PLUI doit mettre en adéquation “les projets de développement et les capacités de mobilisation de ressources en eau”. Ainsi à Aubagne comme à la Penne-sur-Huveaune, cette sécurisation “n’est assurée que sur une courte durée”.

De manière générale, Christophe Mirmand considère aussi que le document est “peu favorable à la santé”, notamment en matière de qualité de l’air et de nuisances sonores. “Le PLUI ne permet pas de garantir la protection des publics sensibles face à ces nuisances et ne garantit pas que de nouvelles populations y seront exposées à l’avenir”. On sait en tout cas ce qui fait tousser le préfet…

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Commentaires

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  1. BRASILIA8 BRASILIA8

    Il était temps que le Préfet se réveille un peu et il était trop tard !

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  2. ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

    Populisme, peuchérisme, menfoutisme, telle est la devise de Vassal et ses zouz

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  3. Make OM Great Again Make OM Great Again

    D’autant plus que le projet de Val’Tram -une hérésie si l’on rapporte son coût à son nombre d’usagers- était justifié par une promesse de densification autour de ses futurs arrêts. Promesse visiblement sitôt oubliée. Le beurre et…

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  4. Marie Simon Marie Simon

    Le raisonnement est simple, c’était déjà celui de Gaudin: on étale la ville avec des petits pavillons individuels qui rapportent beaucoup en impôts. Beaucoup plus rentable que de rénover en ville pour plus de logements. Tant pis ça va contre la tendance du zéro artificialisation, tant pis si ça bouffe des espaces verts et terres agricoles, tant pis si ça met encore plus de voitures sur les routes, tant pis si les services publiques ne suivront pas dans ces nouvelles zones… ça n’empêchera pas la métropole de communiquer à tour de bras sur ses mini-mesures en faveur d’une autonomie alimentaire ou de mobilités douces.

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  5. Andre Andre

    Ces élus n’ont toujours rien compris ou du moins pensent ils contenter l’électeur en lui proposant un bout de terrain pour construire son médiocre pavillon. Plus d’étalement urbain, donc plus de routes et d’artificialisation des sols alors qu’on craint plus qu’avant les inondations plus de kms à avaler tous les jours en pleine crise énergétique, plus d’embouteillages et donc de pollution, une nature qui recule et moins de terres agricoles alors que la lutte contre le réchauffement voudrait des circuits courts.
    Bravo Mme Vassal et ses amis élus d’Aubagne! Heureusement, vous avez le RN pour vous faire réélire.

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  6. kukulkan kukulkan

    enfin l’Etat qui se mouille fortement ! trop de liberté aux maires qui refusent tous projets sociaux…

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