UNE POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT MARSEILLAIS
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UNE POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT MARSEILLAIS
Bien sûr, cela ne semble pas une urgence. Et pourtant, il faut que l’environnement devienne une préoccupation. Il faut que les habitants de cette ville retrouvent du plaisir à se promener dans les rues de Marseille, que ce soit pour le travail ou pour la promenade. Il faut que l’espace marseillais soit de nouveau un paysage.
Qu’est-ce qu’un paysage urbain ?
Un paysage, c’est un espace qui se voit reconnaître une dimension esthétique, un espace qui n’est pas seulement fonctionnel, qui n’est pas seulement conçu pour les usages que l’on peut en faire, mais qui est aussi agréable à regarder, dans lequel on prend plaisir à se déplacer, pour le voir, pour le comprendre, peut-être aussi, pourquoi pas, pour s’y perdre. Un paysage urbain, c’est ce qui, dans la ville, est offert aux yeux. Que serait, alors, un véritable paysage urbain, à Marseille ? Rappelons-nous, tout de même, que c’est peut-être la première chose que l’on peut voir dans cette ville, que c’est peut-être le premier aspect du paysage de la ville : la mer. Les relations de la ville avec la mer ont toujours été complexes, les habitants de la ville n’ont pas toujours aimé la mer, mais il s’agit tout de même que ce qui a fondé la ville. Si les mythes nous racontent que la ville est née de la mer parce que ce sont des voyageurs qui l’ont fondée, sans doute est-ce, justement, une façon de raconter cette ambiguïté des relations de la ville et de la mer. Mais, pourtant, la mer pourrait pleinement faire partie du paysage urbain, elle pourrait être mieux mise en scène dans l’espace de la ville. Le paysage de la ville est aussi fait des maisons, des constructions. Sur ce point encore, la ville pourrait agir davantage : les maisons ne sont pas entretenues comme elles devraient l’être, les constructions peuvent même être détruites, comme on vient de voir tragiquement rue d’Aubagne, les façades ne sont pas nettoyées ni peintes comme elles pourraient l’être. Les rues, enfin, qui sont un peu ce qui permet à la ville de respirer (c’est bien pour cela qu’on les appelle les artères), sont polluées par l’excès des circulations de voitures et des stationnements inconsidérés. Les rues aussi sont des espaces qu’il convient d’entretenir sans se contenter de les utiliser, mais en les faisant, elles aussi, redevenir un paysage.
Une politique de l’environnement
C’est cela qui manque, à Marseille : une politique de l’environnement. On sait bien qu’il n’y a pas si longtemps, finalement, que l’environnement a fini par âtre reconnu comme une urgence politique, comme une des responsabilités des pouvoirs. C’est dans les années 70 qu’a été institué un ministère de l’environnement, dans notre pays. L’environnement peut, justement, se définir comme une approche de l’espace qui ne se réduit pas à une approche fonctionnelle, mais qui lui donne une signification, qui le rende à la fois lisible et beau. L’écologie, c’est la préoccupation d’un espace qui soit un éco, c’est-à-dire, comme dans le cas de l’économie, un espace qui est un oikos, c’est-à-dire un espace dans lequel on vit (en grec, oikos, c’est la maison, l’espace du quotidien dans lequel on se reconnaît chez soi). Une politique de l’environnement urbain, une politique écologique de la ville, c’est, ainsi, une politique pensée et mise en œuvre dans le but de faire en sorte que ceux qui vivent dans l’espace urbain l’habitent, s’y sentent chez eux, ne s’y sentent pas dans un espace inconnu, voire dans un espace hostile. Une politique de l’environnement consiste dans une politique d’aménagements de l’espace, de nettoyage et d’entretien des rues et des constructions, mais aussi dans une politique de la circulation qui ne soit pas une menace pour le paysage et pour l’espace urbain. Une politique de l’environnement s’inscrit aussi dans une régulation des devantures des magasins et de l’entretien des façades qui leur rende ce que l’on pourrait appeler leur visage. Une politique de l’environnement, enfin, c’est une politique de lutte contre la pollution, qu’il s’agisse de la pollution atmosphérique de l’espace ou de sa pollution visuelle. Cela passe sans doute par l’élaboration d’une véritable planification écologiquede la ville, à la fois dans l’immédiat et dans le temps long, par l’adoption d’un ensemble de mesures à la fois économiques et fiscales d’incitation et de responsabilisation de ceux qui vivent dans la ville. Une politique de l’environnement cherche à faire en sorte que l’espace ne soit pas seulement fonctionnel, ne se réduise pas aux usages que l’on peut en faire, mais qu’il s’agisse aussi d’un paysage.
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