UNE ÉCOLOGIE URBAINE À MARSEILLE
UN NOUVEL URBANISME À MARSEILLE (3)
UNE ÉCOLOGIE URBAINE À MARSEILLE
Nous poursuivons aujourd’hui la réflexion engagée le 22 novembre sur l’urbanisme de Marseille, qui avait été interrompue par les exigences de l’actualité
Un urbanisme soucieux de l’écologie
L’aménagement de l’espace urbain à Marseille a trop longtemps négligé la dimension écologique de son empreinte, la gravité des atteintes à l’environnement urbain dont pouvait être porteuse la politique de la municipalité. On peut faire apparaître trois éléments majeurs de ce que pourrait être un urbanisme soucieux de l’écologie, à Marseille. D’abord, il s’agit de mettre en œuvre une politique de l’aménagement urbain soucieuse de limiter la pollution, la dégradation de l’espace, liée à l’emprise de l’urbanisme. Pour cela, il importe que l’aménagement de la ville ne pollue pas l’air que nous respirons et ne dégrade pas l’espace urbain par la pollution sonore. Par ailleurs, un urbanisme soucieux de l’écologie est un urbanisme qui entraine une consommation modérée dans le domaine de l’énergie et qui emploie des ressources énergétiques elles-mêmes respectueuses de l’environnement. Enfin, un urbanisme écologique consiste, dans une vieille ville comme Marseille, dans un urbanisme qui permette la coexistence d’espaces et de paysages dont l’aménagement date de périodes différentes. Il importe que l’urbanisme marseillais soit de nature à permettre que cohabitent dans le même espace des aménagements et des constructions d’époques différentes, de façon à ce que l’on puisse pleinement lire l’histoire de la ville dans la pluralité de ses paysages.
Un urbanisme soucieux de l’esthétique des paysages
Mais l’écologie comporte une dimension majeure : l’esthétique. Sans doute même l’écologie aura-t-elle eu cet apport essentiel dans le domaine des politiques de la ville et de l’aménagement des espaces de toutes sortes. Trop longtemps l’aménagement de l’espace aura eu pour seul souci la fonctionnalité, la recherche d’une forme de rentabilité économique des politiques d’aménagement. Il faut que l’urbanisme, à Marseille comme dans d’autres villes, encore trop peu nombreuses à cet égard, prenne en considération la dimension esthétique de l’aménagement urbain, c’est-à-dire une politique de l’espace fondée aussi sur la reconnaissance de l’importance des paysages dans l’élaboration des projets d’aménagement. Cette importance des paysages est ce qui permet de mieux découvrir la ville au cours de ses déplacements, d’apprécier la qualité des espaces offerts au regard, de prendre du plaisir à se promener dans la ville sans y être seulement soucieux de la rapidité et de l’efficacité fonctionnelle de ses déplacements. Mais, dans le cadre de cette politique écologique du paysage urbain, n’oublions pas l’importance de la question de l’enlèvement des ordures et des déchets, qui constituent une part majeure de la dégradation du paysage marseillais. Même si cette question fait l’objet d’une confrontation entre la municipalité et la métropole, elle demeure une question essentielle qui a été trop longtemps négligée.
Une écologie urbaine soucieuse de l’égalité
L’écologie urbaine a enfin une dimension sociale majeure sur le plan des politiques urbaines. L’égalité peut être considérée comme la dimension politique majeure de l’urbanisme, car elle est ce qui fonde l’urbanisme sur la reconnaissance de droits semblables à toutes celles et à tous ceux qui habitent la ville. L’habitat doit pouvoir constituer un des éléments qui fondent l’égalité entre les citoyens d’une ville. Pour cela, une écologie urbaine soucieuse de l’égalité entre ceux qui habitent la ville s’engage de quatre manières. D’abord, il s’agit d’une politique de l’aménagement qui empêche la constitution de ghettos et qui mette fin à l’existence de ghettos et aux politiques de discrimination quand il en existe. Pour cela, et c’est la deuxième dimension de l’égalité de l’espace urbain, il importe que tous les quartiers de la ville soient desservis de manière semblable par des transports en commun justement répartis dans l’espace urbain. Par ailleurs, une écologie urbaine fondée sur la recherche de l’égalité s’inscrit dans une politique du logement qui recherche l’égalité de tous les logements dans le domaine de la qualité et dans le domaine de la pérennité, notamment, en garantissant à tous les quartiers une politique soucieuse de la préservation et de l’entretien du patrimoine immobilier. Enfin, une écologie urbaine soucieuse d’égalité, à Marseille, assure à toutes celles et à tous ceux qui habitent la ville un égal usage de la mer, permet à tous d’avoir un accès égal aux pratiques de la ville soucieuses de tirer pleinement parti de la présence de la mer dans l’espace urbain.
Dans ces conditions, l’urbanisme marseillais peut enfin être un urbanisme pleinement fondé sur une dynamique sociale et politique de l’égalité.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Ecologie urbaine à Marseille , si vous avez quelques minutes, écoutez ce “podcast” sur France Culture ( mardi 30 janvier , émission “Avec sciences ” France culture”) concernant l’agriculture urbaine :”Une nouvelle étude révèle que l’agriculture urbaine, qu’elle soit privée ou professionnelle, présente une empreinte carbone six fois supérieure à l’agriculture rurale conventionnelle”.
Quelques certitudes qui sont peut être moins certaines , après écoute ?
Se connecter pour écrire un commentaire.