UN ÉLAN URBAIN

Billet de blog
le 14 Juin 2020
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Les élections municipales ont lieu demain

UN ÉLAN URBAIN

La crise politique entraînée par le surgissement du coronavirus s’est manifestée, sur le plan national, par une situation de crise économique et sociale, mais aussi par le retard du second tour des élections municipales dans les villes où le conseil municipal n’a pas été élu au premier tour. C’est le cas, en particulier, de Marseille, et cela nous engage à réfléchir à ce que pourrait être un nouvel élan pour la politique de la ville.

 

De quoi pourrait être fait l’élan marseillais ?

Peut-être la ville de Marseille pourrait-elle saisir l’opportunité de la crise liée au coronavirus pour renouveler la vie politique dont elle est l’espace. C’est que la politique, à Marseille, tarde à se renouveler, à se manifester dans de nouvelles identités, à exprimer de nouvelles formes d’engagement. Alors que, comme cela a été souvent répété, la fin de la municipalité conduite par J.-C. Gaudin représente aussi la fin d’une ère municipale fondée sur la confrontation entre G. Defferre et J.-C. Gaudin, puis entre J.-C. Gaudin et les successeurs de G. Defferre, il importe de saisir, en même temps, l’occasion de ce retard de l’élection imposé par le coronavirus pour inventer une nouvelle logique municipale. L’élan politique dont Marseille pourrait, ainsi, bénéficier constituerait, pour la ville, un véritable éveil, fondé, d’abord, sur l’expression de nouvelles identités politiques. À gauche comme à droite, de nouveaux visages ont fait leur apparition sur la scène politique de la ville, de nouveaux partis se sont inscrits dans l’espace marseillais, et même, sans doute, de nouveaux enjeux contribuent à enrichir le débat électoral, à la fois dans le domaine de l’aménagement de l’espace et dans l’organisation des réseaux de transports en commun, dans le domaine d’une politique municipale de la santé publique qui semble à enrichir, dans le domaine de la métropolisation, en vue de l’institution d’une métropole plus active, plus présente, mieux articulée aux villes qui en font partie.

 

Un élan économique

C’est, d’abord, dans le champ de la politique économique que Marseille pourrait connaître ce nouvel élan qui pourrait lui permettre de retrouver un véritable réveil de son développement. L’élan économique dont pourrait bénéficier la ville consiste dans le réveil des activités et des acteurs de l’économie urbaine après le sommeil dont la pandémie a pu entraîner l’espace de la métropole. L’élan économique dont pourrait profiter l’espace de la ville et de la métropole s’inscrit, en particulier, dans quatre domaines : le premier est l’éveil d’une économie métropolitaine de la médecine et du médicament ; le second est l’éveil d’une économie des transports et des déplacements urbains ; le troisième domaine est l’éveil d’une économie de la culture, des arts et du spectacle, qui pourrait se donner de nouvelles logiques de développement ; enfin, l’élan économique de l’espace urbain et métropolitain pourrait s’inscrire dans une logique nouvelle de l’aménagement des lieux d’habitation et des lieux d’activité économique. Peut-être, précisément, la venue du coronavirus pourrait-elle permettre à la ville et à la métropole de se donner de nouvelles logiques de l’éveil économique.

 

Un élan politique et culturel

Cet élan que pourraient connaître Marseille et la métropole autour du coronavirus n’est pas seulement un éveil de l’activité économique, mais consiste aussi dans un éveil de la vie politique dont Marseille est l’espace. Au-delà de l’apparition du coronavirus, c’est tout un renouvellement de la vie politique marseillaise qui se manifeste à l’occasion de ces élections municipales, en particulier par la venue dans l’espace métropolitain d’identités politiques qui n’y existaient pas lors des précédentes élections municipales. Cet élan politique dont l’espace de Marseille est le siège est aussi un élan culturel, qui consiste dans l’enrichissement de l’activité de nouveaux acteurs culturels, qu’il s’agisse des lieux de spectacle, des lieux de lecture publique ou de l’activité architecturale de l’aménagement urbain. Cet élan politique et culturel pourrait, notamment, s’inscrire dans la politique métropolitaine qui se manifeste à l’occasion des élections municipales et du renouvellement des pouvoirs métropolitains.

 

Un élan de la citoyenneté

Mais, au-delà, c’est toute la citoyenneté qui est en train de s’éveiller à Marseille, notamment dans trois directions. La première est l’émergence de nouvelles expressions de la solidarité urbaine, en particulier autour de l’avènement du coronavirus. La solidarité peut fonder la citoyenneté urbaine, à Marseille. La deuxième direction est l’amélioration de l’information et du débat public : l’épisode du coronavirus nous amène à prendre mieux conscience de l’importance de l’information pour mieux comprendre l’évolution de la ville et pour mieux fonder les choix qui l’orientent. Enfin, habiter Marseille signifie désormais pleinement s’exprimer comme des acteurs politiques : il ne s’agit pas seulement de vivre dans la ville et d’y profiter de ses apports, mais aussi de manifester pleinement l’engagement pour la ville qui fait de nous, réellement, des citoyens.

 

Commentaires

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  1. Alain PAUL Alain PAUL

    Très intéressant de parler d’économie et de pouvoir économique local
    Un autre thème, qui concerne la métropole, est l’aéroport et le grand port maritime.
    En effet le propriétaire en est l’Etat, concédant des activités ; il agit en fonction de ses intérêts qui ne sont pas forcément les nôtres.
    L’Etat, dans son immense génie centralisateur, a fait récemment la preuve de sa piètre efficacité.
    Voir les déboires de l’aéroport de Toulouse concédés à des chinois qui ont disparu après avoir vidé la trésorerie. Il n’est pas sûr que la métropole toulousaine aurait laissé faire si elle avait été propriétaire.
    Voir la gestion de la crise par les bureaux centralisés alors que les “landers” plus proches des hôpitaux, labos et médecins ont été plus efficaces.
    Il en est de même avec nos grands équipements qui doivent être dirigés localement.
    C’est ce qui se passe pour la plupart des ports européens et Anvers n’a pas démérité.
    La période est intéressante pour une triste raison : la crise a mis en difficulté l’exploitation de ces équipements et donc leur “valeur” a baissé.
    L’Etat pourrait s’en défaire plus facilement !
    C’est l’occasion de développer un pouvoir économique local réel et un substratum de création de richesses dans les mains de nos représentants “donc de nous !”

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