RETOUR SUR LA MUNICIPALITÉ RUBIROLA
Les élections municipales ont eu lieu, la municipalité dirigée par M. Rubirola a été élue, il nous reste à proposer quelques réflexions sur cette municipalité, sur ce que l’on peut appeler le nouveau gouvernement marseillais.
Composition de la municipalité
La municipalité dirigée par Michèle Rubirola compte trente adjoints à la maire[1]. Parmi ces trente adjoints, on peut compter six socialistes, quatre « ghalistes », quatre écologistes (en comptant ceux qui appartiennent à E.E.L.V. et ceux qui n’en font pas partie ou ont été suspendus), trois communistes, deux membres du Printemps marseillais sans appartenance de parti, un membre de Débout Marseille, une radicale, un membre des Radicaux de gauche et une membre du Front de gauche. Par ailleurs, sept adjoints se présentent comme appartenant à la « société civile », sans être membre d’un parti politique. Il y a donc, dans cette municipalité, un nombre important d’adjoints issus de la « société civile », ce qui manifeste une forme de souci de renouveler la classe politique marseillaise hors des partis classiques. Par ailleurs, les partis classiques (P.S., P.C.F. et écologistes) constituent une part importante de cette municipalité, mais l’écologie politique y est, en quelque sorte, représentée à la fois par des élus appartenant à E.E.L.V. et par des élus qui n’en font plus partie ou en en ont été suspendus, ou encore par une adjointe qui appartient à Debout Marseille, un « mouvement écologiste et citoyen », qui fait partie des acteurs politiques décidés à renouveler le mouvement de l’écologie politique. Si l’on prête ainsi attention aux équilibres de la municipalité conduite par Michèle Rubirola, on peut noter ce qui apparaît comme un souci réel de renouvellement de la vie politique marseillaise et des mouvements qui la représentent.
Ce qu’expriment les délégations des adjoints à la maire
Les adjoints à la maire sont chargés de délégations qui précisent leur rôle au sein de la municipalité : comme elle constitue une forme de « gouvernement » de la ville, les « délégations » qui composent la municipalité constituent les sortes de ministères de ce gouvernement. Mais ce qui est intéressant est, sans doute, moins les noms des porteurs de ces délégations et leurs partis ou leurs appartenances, que les contours de ces délégation, car ces contours précisent les orientations de la politique à venir de la municipalité en précisant les domaines dans lesquels elle entend intervenir.
Sans doute peut-on placer à part la délégation du premier adjoint, B. Payan : action municipale pour une ville plus juste, plus verte et plus démocratique. Il s’agit, en effet, des trois domaines d’intervention qui marquent les priorités politiques de la municipalité, articulant une dimension institutionnelle (la démocratie), une dimension sociale (la justice) et une dimension écologique (la ville plus verte).
Les autres délégations définissent, d’abord, la politique économique, en articulant la dimension budgétaire des « finances », une politique de « dynamisme économique », le commerce, qui est, ainsi, présenté comme un domaine particulier, et l’agriculture urbaine, qui, manifestant le souci d’une articulation de la vie agricole et de l’urbanité, est liée à la politique de l’alimentation, ainsi conçue comme un domaine particulier d’intervention de la municipalité.
La culture et l’éducation sont représentées par les délégations comme des domaines majeurs, à la fois parce que les écoles ont toujours fait partie du champ d’activité des municipalités (trois adjoints s’occupent de l’éducation et de l’enfant dans la ville et une adjointe des universités et de la recherche) et parce que la politique culturelle est représentée comme un domaine important, mettant en relation la délégation de J.-M. Coppola (« culture ») et celle de M. Batoux (« éducation populaire »). Ce qui est important à noter dans les délégations concernant la culture et l’éducation est à la fois la définition de la politique culturelle, fondée sur « la culture pour toutes et tous » et la diversité des domaines d’intervention de la politique de l’éducation.
On peut terminer cette rapide présentation des délégations des adjoints par trois remarques. D’abord, on peut noter la conception de la sécurité, associée à la « tranquillité », tandis que l’adjoint en charge des pompiers se voit confier aussi la vie internationale, ce qui montre que la sécurité est un domaine faisant partie de ce que l’on peut appeler la réalité de la vie urbaine. Par ailleurs, une adjointe se voit chargée de la « transparence », ce qui témoigne d’une véritable intention politique d’ouverture et, surtout, d’information. Une troisième remarque concerne la politique municipale de l’urbanisme, associée au souci d’un « développement harmonieux de la ville » et à une politique de l’environnement qui donne une place particulière à la mer (27ème délégation) et à la prospective (la « transition écologique » relève du même adjoint que le « collège du futur »).
Même si un certain nombre de délégations, portant sur des domaines très ponctuels, n’ont pas été étudiées ici, on peut se rendre compte de l’ambition de la municipalité qui est conduite par Michèle Rubirola et de l’étendue des domaines de l’activité qu’elle prévoit.
[1] Nous renvoyons, ici, à l’article de J.-M. Leforestier, dans Marsactu du 22 juillet : Michèle Rubirola attribue des délégations en mille-feuilles à ses adjoints.
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