RÉINVENTER LA GAUCHE MARSEILLAISE
RÉINVENTER LA GAUCHE MARSEILLAISE
Les élections municipales de 2020, ainsi que les élections qui ont suivi, à l’échelle de la métropole, sont, pour la gauche marseillaise, une occasion de se réinventer. Sans doute s’agit-il, aussi, d’une occasion de redéfinir ce que l’on peut appeler l’identité politique de la gauche marseillaise.
La gauche et la solidarité
Sans doute la solidarité constitue-t-elle ce qui fonde l’engagement de la gauche. Au-delà de la confrontation entre, d’un côté, le libéralisme et, de l’autre, le socialisme et le communisme, dans le domaine de l’économie politique, c’est la solidarité qui fonde l’engagement politique de la gauche dans son opposition à la droite. C’est, en même temps, ce qui vient nous rappeler que, contrairement à ce que certains essaient de nous faire croire, voire de croire eux-mêmes, l’opposition existe bien entre la gauche et la droite, et c’est bien cette opposition qui fonde l’agora, qui permet de penser le débat politique et de lui donner du sens. Si c’est la solidarité qui fonde l’engagement de la gauche, sans doute importe-t-il de bien comprendre ce qu’est une solidarité urbaine, dans la politique marseillaise. D’abord, il s’agit de la solidarité entre les quartiers : la gauche marseillaise se fonde sur la recherche de la disparition des ghettos – des ghettos de riches comme des ghettos de pauvre ; un engagement politique de gauche recherche la refondation, à Marseille, d’un espace urbain ouvert à tous, dans lequel tous puissent se retrouver. Par ailleurs, la solidarité, à Marseille, exprime la refondation d’un véritable lien social, la recherche d’une urbanité qui fonde une cité, un espace politique de citoyens, dans lequel habiter la ville signifie, dans le même temps, être porteur d’une identité urbaine partagée. C’est qu’enfin, ce qui fonde la solidarité, c’est l’élaboration d’une culture urbaine. La solidarité consiste dans la construction commune d’un espace culturel partagé, ce qui s’exprime par l’égale répartition des lieux et des institutions de la culture dans tous les quartiers de la ville et par la construction d’une économie urbaine culturelle qui garantisse l’accès de tous les habitants de la ville aux pratiques culturelles, aux langages et aux pratiques culturelles qui leur permettent d’exprimer leur identité et de lui donner du sens.
La gauche et l’écologie
Ce n’est certainement pas un hasard si la nouvelle maire de Marseille, élue sous les couleurs du Printemps marseillais, est issue de l’écologie politique. C’est que l’engagement écologique est devenu une véritable urgence pour la ville de Marseille. Rappelons-nous que l’écologie désigne un engagement politique fondé sur la recherche d’un espace habité, d’un espace dans lequel être un habitant signifie en même temps se voir reconnaître des droits, être conscient de devoirs de citoyenneté, et vivre dans un environnement sans pollution en même temps que dans un espace de paysages et d’aménagements qui donnent à l’espace habité une dimension esthétique. Plus particulièrement, à Marseille, sans doute l’écologie urbaine se fonde-t-elle aussi sur le retour d’une place de la mer dans l’urbanisme et dans les aménagements de la ville et de la métropole. Enfin, une écologie urbaine consiste, pour la gauche, dans l’institution d’un véritable réseau de transports en commun et de déplacements ouvrant véritablement la voie à la disparition de la voiture particulière dans le centre de la ville et à la diminution de la place qu’elle occupe dans l’ensemble de l’espace urbain.
Qu’est-ce qu’un urbanisme de gauche ?
C’est tout un urbanisme de gauche qu’il importe d’imaginer – dans toutes les villes, mais, en particulier, à Marseille. Un urbanisme de gauche existe, il se distingue, fondamentalement, d’un urbanisme de droite, de trois façons. D’abord, il s’agit d’un urbanisme garantissant une véritable égalité dans l’aménagement des espaces urbains, notamment dans l’aménagement de véritables espaces urbains de rencontre et de médiation. Par ailleurs, un urbanisme marseillais de gauche se définit par une véritable régulation de la construction et de l’immobilier, de façon à ce que la construction finisse, enfin, par échapper aux lois du marché, ou, au moins, que les impératifs du marché ne soient plus les seuls à fonder l’aménagement de la ville. Enfin, ce qui fonde un urbanisme de gauche est un urbanisme qui aménage l’espace de la ville dans un partage équitable entre espaces publics et espaces privés, entre espaces d’habitation et espaces d’échanges, entre espaces d’habitation et espaces de circulation et de rencontre de l’autre.
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