Raconter l’emprise

Blog de l'équipe
le 3 Mai 2023
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Marsactu lance ce mercredi une série autour de l'impact des trafics sur le quotidien de bon nombre de Marseillais. Nous vous expliquons ici notre démarche.

Un point de deal dans la cité du Mail (14e). (Photo : CMB)
Un point de deal dans la cité du Mail (14e). (Photo : CMB)

Un point de deal dans la cité du Mail (14e). (Photo : CMB)

Depuis ses débuts, Marsactu pose des limites à sa couverture éditoriale. Ce n’est écrit nulle part sur le site, mais notre équipe ne traite pas de sports, ni ne couvre les faits-divers. Cette règle nous différencie d’une partie de la presse locale. Et comme toute règle, elle comprend des exceptions face à ce que cela dit de notre société. Ainsi, régulièrement, nous traitons de sujets qui peuvent entrer dans la catégorie des faits-divers : ici, un jeune qui tombe sous les balles de la police, là, les effets d’une affaire d’agressions sexuelles au sein d’un club de foot qui rejaillit sur une ville entière.

Quand on couvre l’actualité de Marseille, il est difficile de faire fi des effets des narcotrafics sur notre quotidien. Ponctuellement, nous avons donc parlé de la violence, de la présence envahissante des réseaux, ou d’un quartier, d’une famille, unis dans une marche blanche.

Depuis le début de 2023, la violence liée au narcotrafic dépasse par son intensité tout ce que la ville a connu ces dernières années. Elle frappe de manière aveugle, sans distinction. Elle impose sa terreur sur toutes et tous, même éloignés du trafic et de ses acteurs. Un mot définit pour nous l’effet que cette violence, et plus largement l’économie de la drogue, provoquent dans notre société : emprise. Au sens de la domination physique, sociale et culturelle qu’elle exerce sur les individus.

L’emprise de la violence qui sème la mort d’un quartier à l’autre, l’emprise du trafic lui-même sur des petites mains, broyées par ce capitalisme sauvage, l’emprise de la douleur sur des familles qui voient partir leurs enfants, l’emprise sur l’imaginaire même, obscurci par le mirage de l’argent facile. Ce sont ces facettes d’une société qui chavire que Marsactu se propose d’explorer dans les semaines qui viennent.

Commentaires

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  1. marie pons marie pons

    On compte sur vous pour visibiliser ces drames et surtout, donner des pistes pour que ce fléau du trafic cesse de gangréner la vie des cités…

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  2. julijo julijo

    très grande idée de nous permettre de décrypter ces débordements violents.

    Il me semble qu’effectivement le terme « emprise » est le plus important.
    Bien évidemment beaucoup de gens –police, justice, élus- réfléchissent à des solutions afin que cette terreur soit éradiquée.
    Légèrement informé de ce problème, il me semble qu’un aspect important est parfois négligé, ou peu, et pas assez envisagé : le poids économique de ce trafic. Dans des lieux où le taux de chômage des habitants est énorme, et les galères familiales importantes.
    La plupart des guetteurs, et des dealeurs, très jeunes, sont souvent une source de revenus pour des familles en galère. Pas tous, certes, mais la plupart.
    Je ne crois pas qu’on puisse solutionner, ou au moins diminuer cette violence, si on ne prend pas en compte cet aspect. Cette économie souterraine garantit une sorte de « paix sociale », une partie de la violence de ce début d’année viendrait d’une réorganisation des réseaux de drogue et de distribution, cela a certainement déséquilibré cette économie, et explique les passages à l’acte.
    Reste donc à trouver aussi des solutions pour que ces sources de revenus existent autrement.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Je partage. Derrière la vraie-fausse et hypocrite “guerre au trafic de drogue” menée à grands coups de menton par les ministres successifs de l’Intérieur, dont on mesure tous les jours l’échec, que propose-t-on aux habitants des cités pour les sortir de la misère ? Que dit-on aux consommateurs, qui au fond sont aussi des acteurs de ce massacre ? La situation actuelle doit arranger beaucoup de monde qui préfère regarder ailleurs.

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  3. polipola polipola

    Et oui, et clairement, les consommateurs, de plus en plus de jeunes cadres dynamiques qui se complaisent dans une idée de la gauche décomplexée n’en ont rien à faire de ces enjeux, tant qu’ils ont leur petite trace en soirée (quand ce n’est pas en journée!)

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  4. Dark Vador Dark Vador

    Certains pays l’ont fait : légalisation. Chiche!

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