POUR UNE RÉELLE BIODIVERSITÉ À MARSEILLE

Billet de blog
le 6 Sep 2020
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C’est intéressant : Le Monde nous apprend qu’aura lieu, à Marseille, prochainement, un congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, l’U.I.C.N. Cela nous pousse à engager une réflexion sur l’avenir de l’écologie urbaine à Marseille, que nous avons déjà abordée, mais qu’il faut aujourd’hui approfondir.

 

Une écologie urbaine « biodiverse »

Après tout, si le mot « biodiversité » existe, pourquoi ne pas faire exister le mot « biodivers ». Une écologie urbaine biodiverse, c’est, avant tout, une écologie qui mette l’espace urbain en mesure d’accueillir pleinement la diversité des espèces d’êtres vivants, humains, animaux, végétaux. Une écologie urbaine biodiverse, c’est l’écologie d’une ville qui se rappelle que les êtres humains ne sont pas seuls à y vivre, que l’espace urbain ne peut être confisqué par les sociétés politiques dans lesquelles nous vivons, mais que la ville st aussi l’espace d’une réelle diversité de vie. Peut-être, d’ailleurs, si l’on y réfléchit bien, l’écologie politique est-elle née quand les femmes et les hommes se sont rendus compte qu’il y avait une véritable urgence à pleinement penser les espaces dans lesquels ils vivent. Cette perspective de la biodiversité se situe, ainsi, également dans le temps. En effet, une des raisons majeures pour lesquelles nous sommes aujourd’hui confrontés à une véritable urgence de ce que l’on peut appeler la menace écologique, en particulier à Marseille. Cette menace sur l’écologie urbaine, dans notre ville, porte, en elle, la menace d’une dégradation de plus en plus grave des conditions dans lesquelles nous habitons la ville.

 

De quoi est faite une écologie urbaine marseillaise de la biodiversité ?

On peut répondre à une telle question de trois manières.

D’abord, il s’agit de préserver, à Marseille, la diversité entre les espaces d’habitation terrestre et les espaces marins. Marseille est sur le littoral, mais cette situation a trop longtemps été véritablement monopolisée par les exigences de l’économie politique d’un port. Alors que cette situation sur le littoral donne à Marseille un site privilégié, celles et ceux qui habitent cette ville ont, peu à peu, oublié cette situation et ont multiplié les atteintes à l’environnement marin de Marseille.

Par ailleurs, une écologie urbaine soucieuse la biodiversité marseillaise doit se fonder sur un air pleinement respirable, sur un air que toutes les espèces vivantes puissent respirer ensemble sans risquer leur vie et leur pérennité en se nourrissant de cet air urbain. Sans doute les activités humaines, en particulier les activités industrielles et les activités marchandes ont-elles trop et trop longtemps mis en danger l’air que nous respirons à Marseille, et sans doute est-il temps d’envisager une politique de régulation de l’air.

Enfin, une écologie urbaine de la biodiversité s’inscrit, à Marseille, dans une politique de la culture et du savoir. C’est l’ensemble des habitants de Marseille, de celles et de ceux qui y vivent, que la nouvelle municipalité et les acteurs de l’environnement devraient interpeller aujourd’hui, devraient engager à être soucieux de cette urgence écologique dans laquelle nous nous trouvons. Après tout, sans doute, si la nouvelle maire de Marseille est issue de la mouvance écologiste, cela signifie-t-il que les habitants de la ville font le vœu politique d’une réorientation, en ce sens des activités de l’économie urbaine.

 

Une biodiversité politique

C’est que la biodiversité a cessé de n’être qu’un problème environnemental. La protection de l’espace urbain contre les dégradations de l’environnement de la ville est devenue une telle urgence qu’il s’agit désormais d’un problème politique. C’est sur ce point que la municipalité devrait engager les pouvoirs régaliens de la police municipale, c’est dans ce domaine de la protection de la biodiversité que les pouvoirs de la municipalité devraient engager les missions de leurs acteurs. Pour que la biodiversité se voie réellement reconnaître sa dimension pleinement politique, il faut que les pouvoirs urbains engagent une politique résolument tournée vers la protection de l’espace de la ville, libère l’espace urbain des appropriations multiples auxquelles l’ont soumis les acteurs de l’économie libérale. Peut-être est-ce aussi cela que signifie le récit biblique de Jésus chassant les marchands du Temple : et si l’on finissait par chasser les marchands de l’écologie urbaine, de faire retrouver aux acteurs politiques la pleine réalité de leurs pouvoirs sur l’espace de la ville ?

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