Pour une liste “citoyenne” en 2014

Si 2012 sera l’année de toutes les remises en question au niveau national, 2014 nous donne la possibilité d’un grand big bang régional : élections municipales et régionales avec les nouveaux “conseillers territoriaux”. Mi-2014 : qui gouvernera la Région ? Et le département ? Et les villes de Marseille, Aix, Aubagne ? Et la CPA, et MPM ? On ne sait même pas qui existera encore. Avec l’importance de la question métropolitaine, 2014 aura de grandes conséquences sur notre vie, et à mon avis, c’est l’occasion pour un nouveau parti de se créer autour de responsables économiques, associatifs et syndicaux pour présenter un maximum de listes.

Pourquoi y a-t-il une opportunité ?

D’abord parce que les deux grands partis sont embourbés. L’UMP va devoir régler une guerre de succession si le grand chef ne brigue pas un quatrième mandat, et s’il le fait, je ne suis pas sûr à 100% qu’un jeune loup ne tente pas la confrontation, par exemple un de ceux qu’il “scude” régulièrement. Côté PS, la situation se passe presque de commentaire : le leader naturel sera peut-être en prison, ou écarté du parti, ou candidat avec un fort déficit de crédibilité, et qui pour le substituer ? Caselli, Pezet, Mennucci… Il reste à ces derniers 2 ans pour se construire une stature de Maire fissa. Idem pour un éventuel challenger UMP.

Vraisemblablement, les candidats PS ou UMP seront soit très usés (Gaudin), soit pas crédible (Guérini), soit juste usés (Pezet, Muselier), soit neufs (Teissier, Caselli), et ils porteront tous le boulet du parti qu’ils représenteront et la responsabilité de la situation actulle. Du coup, je me dis qu’il y a potentiellement un boulevard pour les autres, pour ceux qui voudront bien tenter le coup.

En premier lieu G.Collard, que Marine Le Pen verrait tout à fait prendre la Mairie. Je n’ai pas l’habitude de m’engager aussi clairement mais je pense que ce serait un drame pour Marseille. J’ai d’abord toutes les réticences morales d’un démocrate convaincu face à un parti extrémiste. Mais aussi en tant que marseillais et provençal la certitude que le FN n’aime pas Marseille et n’en fera jamais une priorité : Mme Le Pen est contre la décentralisation, et sa vision de la France ne peut absolument coller à la réalité de ce qu’est Marseille. Quant à l’exemple de Toulon : qu’ont gardé les Toulonnais de l’expérience FN à part une image ternie ? Tout ça ne veut pas dire que l’avocat ne pourrait pas créer la surprise, sauf peut-être si on lui coupe la manne des votes de contestation.

Ensuite, il y a les outsiders Verts et Modem, que je ne vois pas créer la surprise au second tour mais qui pourraient faire un bon score au premier et servir d’appoint à un des grands partis, surtout en cas de menace FN.

Enfin, depuis que j’entends le monde économique militer pour la création de la métropole en comptant sur le Préfet, j’ai envie de leur dire : “les mecs, en 2014, on rabat toutes les cartes, au lieu de compter sur les autres, qui plus est un représentant de l’Etat, allez au bout du raisonnement et présentez des listes partout !”

Je verrai d’un bon œil qu’un groupe de chefs d’entreprise, de dirigeants associatifs et syndicaux monte un parti local, dédié à remporter un maximum d’élections locales avec un programme qui pour une fois ne soit pas calqué sur un programme national (UMP, PS, FN, Modem…) mais dont la raison d’être soit uniquement de répondre aux problèmes de la métropole Aix-Marseille-Berre-Aubagne : emploi, logement, transports, désindustrialisation/réindustrialisation, culture, sécurité, enseignement… Tout ce dont ils ont parlé hier soir à Plan de Campagne lors de la première soirée “Vive la Métropole”

Un parti qui ne dépende d’aucun autre, qui ne soit affilié à aucun super-parti qui passe son temps à soutenir ou critiquer la majorité parlementaire et à servir de haut-parleur aux appareils parisiens. Des gens dédié aux collectivités et électeurs locaux qui prennent en mains les problèmes auxquels nous faisons face ici : faire vivre la métropole telle que nous l’envisageons sans avoir besoin du Préfet, réformer les collectivités locales, remettre à plat la gestion des déchets, les transports en commun, demander plus de décentralisation et faire en sorte que nous en profitions pleinement, améliorer la formation des marseillais les moins aisés pour leur permettre de se sortir de la misère, accompagner les entrepreneurs et associations qui se bougent… (la liste n’est malheureusement pas exhaustive).

C’est ce qui s’était passé à Medellin et qui a permis à la ville de faire un bond spectaculaire. Pourquoi ça a marché là-bas ? Parce que la ville allait mal, que les habitants n’avaient plus confiance dans les partis traditionnels, qu’ils étaient “neufs”, hors de tout appareil politique et partageaient les préoccupations des habitants.

Ils ne seraient peut-être pas élus à la première élection, mais réuniraient peut-être suffisamment de votes pour peser sur le second tour, ou se maintenir, obtenir des sièges et pouvoir ainsi mettre le doigt sur ce qui ne va pas : être les poils à gratter des hémicycles locaux.

On ne peut pas toujours attendre que les autres prennent les bonnes décisions lorsqu’on a des convictions. Ils disent “osons la métropole”, je leur répond “osez vous présenter” nous en avons besoin !