Quinze hectares détruits par des incendies dans le Nord de Marseille et la circulation bloquée sur les autoroutes
POLITIQUE MÉTROPOLITAINE DES TRANSPORTS ET DE L’ENVIRONNEMENT
Une fois de plus, nous n’allons pas parler des élections cette semaine – quoique…Nous ne pouvons pas ignorer l’événement qui s’est produit jeudi au Nord de Marseille, mais, en réalité, il y a un lien entre les implications de cet événement et les projets élaborés à l’occasion des élections municipales Quinze hectares détruits par le feu dans la périphérie et la circulation bloquée Commençons par une sorte de confidence personnelle : j’étais avec des amis dans une voiture dans le Nord de Marseille, jeudi en fin d’après-midi. À un certain moment, nous n’avons plus pu avancer. C’est toute l’autoroute qui était bloquée, et nous voyions dans le ciel des traces de fumée et des Canadair : nous avions compris qu’il s’agissait d’un incendie. Nous avons appris, le lendemain, qu’en fait, il s’agissait de plusieurs incendies dans le Nord de la métropole. Au-delà de l’événement lui-même et de ses incidences sur l’environnement, notamment la destruction de quinze hectares, il convient de s’interroger sur la multiplicité de ses significations, en particulier de ses significations politiques. La destruction d’espaces entiers par le feu est le signe d’une insuffisance considérable de la politique métropolitaine de l’environnement et de la préservation de l’espace. Si un tel incendie peut se déclarer, c’est que la politique de la prévention mise en œuvre n’est pas adaptée à l’espace pour lequel elle est conçue et engagée. L’autre incidence de l’événement, le blocage de la circulation, est révélateur d’une autre insuffisance politique majeure de la métropolitaine : l’absence d’une politique rationnelle et suffisante des transports en commun. Si les autoroutes sont ainsi bloquées, c’est que tout le monde est bien obligé de prendre une voiture pour se déplacer – à commencer par l’auteur de ces lignes qui n’a même pas de permis de conduire - parce que les transports en commun ne sont pas suffisants pour répondre à la demande. Qu’est-ce qu’une politique métropolitaine de l’environnement ? Si nous évoquons ici l’insuffisance de la politique de l’environnement, sans doute importe-t-il de formuler des propositions sur ce que devrait être une telle politique. On peut, notamment, souligner quatre points sur lesquels elle devrait reposer. Le premier point est la régulation de l’occupation de l’espace : il importe que soit engagée une véritable politique de régulation des usages de l’espace, afin qu’il ne soit pas aménagé n’importe comment, mais qu’il fasse l’objet d’une concertation, d’une réflexion et d’une programmation pour les années à venir. Le second point d’une telle politique de l’environnement est la mise en œuvre d’une véritable politique de sécurité et de prévention des risques. Le concept de sécurité a fini par être confisqué par la politique de la répression au lieu de désigner ce qu’il devrait : une politique assurant aux habitants d’un pays ou, en l’occurrence, d’une métropole, de vivre dans la paix, la tranquillité et l’absence de risques – y compris de risques environnementaux. Un troisième point de la politique de l’environnement est une politique adaptée au réchauffement climatique : le climat et la prévention de l’aggravation des risques liée au réchauffement climatique devrait figurer désormais parmi les préoccupations des pouvoirs métropolitains. Une politique métropolitaine des transports et des déplacements Il s’agit là, en réalité, du quatrième élément de cette politique métropolitaine de l’environnement. Il a déjà été souvent question des transports dans cette chronique, pace qu’il semble bien qu’il s’agisse d’une véritable urgence. Sans doute s’agit-il du point majeur de ce que devraient être les projets de politique métropolitaine en débat. L’événement de jeudi est venu nous le rappeler : si les habitants de la métropole avaient eu la possibilité de se déplacer en utilisant des transports en commun corrects – notamment grâce à un véritable réseau de métro et de chemins de fer, les embouteillages des autoroutes de la périphérie n’auraient pas été aussi considérables. Au-delà, c’est toute la relation entre le centre et les lieux de la périphérie qui est questionnée par l’événement de jeudi. C’est, en effet, la séparation, cette véritable frontière, entre le centre et les lieux de la périphérie qui a manifesté son incidence, je dirais : sa violence, lors des incendies de jeudi et de leurs incidences. Il importe que la municipalité et les pouvoirs métropolitains à venir aient pleinement conscience de leurs devoirs dans ce domaine et élaborent des politiques propres à en finir avec cette frontière. Finalement, à la lecture de ces lignes, on se rend compte qu’en réalité, au-delà de la réflexion liée aux incendies de jeudi, il s’agit bien de l’élaboration de ce que devraient être des projets de politique municipale et métropolitaine en débat lors des élections municipales à venir, en 2020.
Une fois de plus, nous n’allons pas parler des élections cette semaine – quoique…Nous ne pouvons pas ignorer l’événement qui s’est produit jeudi au Nord de Marseille, mais, en réalité, il y a un lien entre les implications de cet événement et les projets élaborés à l’occasion des élections municipales
Quinze hectares détruits par le feu dans la périphérie et la circulation bloquée
Commençons par une sorte de confidence personnelle : j’étais avec des amis dans une voiture dans le Nord de Marseille, jeudi en fin d’après-midi. À un certain moment, nous n’avons plus pu avancer. C’est toute l’autoroute qui était bloquée, et nous voyions dans le ciel des traces de fumée et des Canadair : nous avions compris qu’il s’agissait d’un incendie. Nous avons appris, le lendemain, qu’en fait, il s’agissait de plusieurs incendies dans le Nord de la métropole. Au-delà de l’événement lui-même et de ses incidences sur l’environnement, notamment la destruction de quinze hectares, il convient de s’interroger sur la multiplicité de ses significations, en particulier de ses significations politiques. La destruction d’espaces entiers par le feu est le signe d’une insuffisance considérable de la politique métropolitaine de l’environnement et de la préservation de l’espace. Si un tel incendie peut se déclarer, c’est que la politique de la prévention mise en œuvre n’est pas adaptée à l’espace pour lequel elle est conçue et engagée. L’autre incidence de l’événement, le blocage de la circulation, est révélateur d’une autre insuffisance politique majeure de la métropolitaine : l’absence d’une politique rationnelle et suffisante des transports en commun. Si les autoroutes sont ainsi bloquées, c’est que tout le monde est bien obligé de prendre une voiture pour se déplacer – à commencer par l’auteur de ces lignes qui n’a même pas de permis de conduire – parce que les transports en commun ne sont pas suffisants pour répondre à la demande.
Qu’est-ce qu’une politique métropolitaine de l’environnement ?
Si nous évoquons ici l’insuffisance de la politique de l’environnement, sans doute importe-t-il de formuler des propositions sur ce que devrait être une telle politique. On peut, notamment, souligner quatre points sur lesquels elle devrait reposer. Le premier point est la régulation de l’occupation de l’espace : il importe que soit engagée une véritable politique de régulation des usages de l’espace, afin qu’il ne soit pas aménagé n’importe comment, mais qu’il fasse l’objet d’une concertation, d’une réflexion et d’une programmation pour les années à venir. Le second point d’une telle politique de l’environnement est la mise en œuvre d’une véritable politique de sécurité et de prévention des risques. Le concept de sécurité a fini par être confisqué par la politique de la répression au lieu de désigner ce qu’il devrait : une politique assurant aux habitants d’un pays ou, en l’occurrence, d’une métropole, de vivre dans la paix, la tranquillité et l’absence de risques – y compris de risques environnementaux. Un troisième point de la politique de l’environnement est une politique adaptée au réchauffement climatique : le climat et la prévention de l’aggravation des risques liée au réchauffement climatique devrait figurer désormais parmi les préoccupations des pouvoirs métropolitains.
Une politique métropolitaine des transports et des déplacements
Il s’agit là, en réalité, du quatrième élément de cette politique métropolitaine de l’environnement. Il a déjà été souvent question des transports dans cette chronique, pace qu’il semble bien qu’il s’agisse d’une véritable urgence. Sans doute s’agit-il du point majeur de ce que devraient être les projets de politique métropolitaine en débat. L’événement de jeudi est venu nous le rappeler : si les habitants de la métropole avaient eu la possibilité de se déplacer en utilisant des transports en commun corrects – notamment grâce à un véritable réseau de métro et de chemins de fer, les embouteillages des autoroutes de la périphérie n’auraient pas été aussi considérables. Au-delà, c’est toute la relation entre le centre et les lieux de la périphérie qui est questionnée par l’événement de jeudi. C’est, en effet, la séparation, cette véritable frontière, entre le centre et les lieux de la périphérie qui a manifesté son incidence, je dirais : sa violence, lors des incendies de jeudi et de leurs incidences. Il importe que la municipalité et les pouvoirs métropolitains à venir aient pleinement conscience de leurs devoirs dans ce domaine et élaborent des politiques propres à en finir avec cette frontière.
Finalement, à la lecture de ces lignes, on se rend compte qu’en réalité, au-delà de la réflexion liée aux incendies de jeudi, il s’agit bien de l’élaboration de ce que devraient être des projets de politique municipale et métropolitaine en débat lors des élections municipales à venir, en 2020.
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