Plan Écoles : un fiasco administratif qui exige une nouvelle vision pour Marseille

Plan Écoles : un fiasco administratif qui exige une nouvelle vision pour Marseille

Le tribunal administratif a annulé l’accord-cadre liant la Ville de Marseille à la Société publique des écoles marseillaises (Spem), infligeant un nouveau revers à la majorité municipale. Cette décision vient sanctionner un montage juridique inadéquat et met en lumière une gestion hasardeuse d’un projet pourtant crucial pour la ville. Marseille Vision dénonce l’amateurisme de l’équipe municipale et propose une voie d’avenir pour sauver le plan Écoles.

Un énième revers pour l’équipe Payan

L’annulation de cet accord-cadre par le tribunal administratif est une nouvelle preuve des lacunes de l’équipe municipale actuelle. Ce jugement met à nu une contradiction fondamentale : ceux qui, hier, critiquaient le partenariat public-privé de l’ère Gaudin ont eux-mêmes conçu un montage public-public incompatible avec le droit. Résultat : les travaux de rénovation des 188 écoles marseillaises se retrouvent fragilisés.

Ce revers s’ajoute à une longue liste de décisions annulées sous le mandat de Benoît Payan : budget municipal, hausse de la taxe foncière, château de la Buzine, marchés du périscolaire… Une accumulation d’erreurs qui témoigne d’une gestion impulsive et mal maîtrisée des grands projets marseillais.

Un plan Écoles en péril

Si la Ville et l’État ont annoncé leur intention de faire appel, cette décision remet en cause un projet vital pour Marseille. Le bâti scolaire est dans un état de délabrement avancé, et les besoins sont urgents. Pourtant, le jugement souligne une erreur de fond : la Spem a été chargée de missions, comme l’entretien et la maintenance, qui ne relèvent pas de ses compétences selon le code de l’urbanisme.

Le tribunal, conscient de l’importance du plan Écoles, a différé l’annulation de l’accord au 1er août 2025. Cette période doit permettre à la Ville de revoir son montage contractuel. Mais le temps presse, et une nouvelle erreur ne serait pas pardonnable.

Un besoin de compétence et de vision

Marseille Vision estime qu’il est temps pour la Ville de sortir de cette spirale d’amateurisme et de poser les bases d’un projet solide et durable. Nous préconisons une approche en trois axes :

1. Développer des compétences internes pour piloter le plan Écoles

La Ville doit constituer une équipe interne, composée d’experts en urbanisme, gestion de projet, et droit public, capable de superviser efficacement la Spem. Ces professionnels auront pour mission d’assurer un contrôle rigoureux des chantiers et de garantir leur conformité avec les priorités municipales.

2. Intégrer des agents municipaux à la Spem

Pour renforcer la collaboration et tirer parti de l’expertise de la Spem, nous proposons que des agents de la Ville soient détachés au sein de cette structure. Leur présence permettra de mieux articuler les actions de la Spem avec les objectifs municipaux et de capitaliser sur les expériences acquises.

3. Recentrer la Spem sur ses compétences

Comme l’a souligné le collectif des écoles, la Spem doit se concentrer sur ses missions principales : passation des marchés de maîtrise d’œuvre et de travaux, réception des écoles rénovées ou construites, et transfert des bâtiments aux services de la Ville. L’entretien et la maintenance, sources d’illégalité dans l’accord actuel, doivent être exclus de ses prérogatives.

Une vision pour l’avenir

Au-delà des ajustements techniques, cette crise met en lumière le besoin d’une gouvernance plus ambitieuse et mieux préparée. Le maire de Marseille doit cesser d’agir en solitaire et s’entourer de compétences à la hauteur des défis auxquels la ville est confrontée.

Marseille mérite un plan Écoles à la hauteur de son avenir. Pour cela, il faut sortir des querelles partisanes et mettre en place une gestion rigoureuse, transparente, et ancrée dans les besoins réels des Marseillais. La réussite de ce projet ne peut se construire sur des montages juridiques fragiles, mais sur une vision claire et un pilotage exemplaire.

Jean-Philippe Vigneron

Fondateur du Club Marseille Vision, Responsable Délégué Renaissance du 6/8. En tant que fondateur du Club Marseille Vision, je m’engage à promouvoir la transparence, l’équité et le progrès dans notre ville. Je suis passionné par l’avenir de notre ville. Engagé dans la politique locale, notre Club Marseille Vision vise à stimuler des discussions constructives pour façonner un Marseille dynamique et inclusif. N’hésitez pas à partager et commenter, votre participation enrichit cette conversation vers un avenir politique positif que nous construisons ensemble.

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