Mes châteaux d’If: Souffler sur le feu.
Mes châteaux d’If: Souffler sur le feu.
Joe Sacco, dessinateur reconnu mondialement pour son album Gaza 56 a sorti un album à rebours des préoccupations occidentales. Alors qu’on nous parle abondamment des guerres en Palestine, au Liban et en Ukraine, Joe Sacco s’est lancé dans une enquête en Inde. Au départ pour la revue XXI début des années 2010. Un reportage sur la famine.
Tout a commencé par une émeute le 27 aout 2013 dans l’Uttar Pradesh, un état indien dans le Nord. Dans le district de Muzaffarnagar, deux hommes sont tués pour en avoir massacré un autre. Une foule leur a réglé leur compte. Tout s’est emballé. Morts, fuite des habitants. Communautés s’accusant mutuellement.
Enfin non, tout a commencé avec la partition de l’Inde. En 1947, l’Empire britannique sépare les Hindous des musulmans en créant le Pakistan, l’Inde et puis le Pakistan Oriental, devenu le Bangladesh. Désormais, les musulmans représentent encore 14% de la population de l’ Inde.
Joe Sacco se met donc en scène à la recherche de la vérité sur cette émeute qui a fait des centaines de victimes. Il rencontre les Jats; des Hindous qui descendent des Gitans ou inversement. Caste supérieure, ceux la possèdent les terres. A force de rencontres sous forme d’interviews, on essaye d’y voir clair dans les différentes compositions de la population de cet état. Pas simple. Pour les Jats, il y aurait domination des musulmans mais Joe Sacco les voit plutôt vivre misérablement dans des camps ou dans les champs où ils sont la main d’œuvre des Jats. Joe mène l’enquête pour comprendre le pourquoi et le comment de cette émeute. Quels sont les ressorts religieux ou communautaires ou est ce qu’il s’agit d’une question de classe sociale.
Les violences passées et futures des sociétés indiennes ont affecté l’auteur. Son récit encyclopédique et documenté, analyse par une enquête très poussée cette émeute. La violence qui parcoure cette bande dessinée apparait comme celle des hommes. Leurs visages sont partout. Leurs armes, turbans, bandeaux ou bâtons brandis en foule sont celle des hommes.Seules les victimes sont des femmes.
Pour le graphisme, on reconnaitra ce découpage en cases penchées, noir et blanc, incrustations et textes copieux.
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