Mes châteaux d’If : Les Idolâtres.
Mes châteaux d’If : Les Idolâtres.
Quand va t il s’arrêter? Le dessinateur le plus productif de la bande dessinée a encore sorti un album pendant que je lisais Copenhague et Rivages lointains, deux nouvelles productions au dessin très sur mais avec des scénarios moins riches. Sfar c’est le Jul de la BD! Trois albums en six mois. Y a de quoi croire au peuple élu.
En lisant ce dernier album, Joann Sfar nous dit tout. Il parle à son public autant qu’à son psy et forcément beaucoup à sa mère.
Il commence cette seconde partie de son autobiographie dans une station de sport d’hiver où apprenant la mort de Serge Gainsbourg , il se remémore celle plus cruelle de sa mère dix sept ans plus tôt. Le jour ou sa mère décède, on ne lui dit pas la vérité. Cette absence va déclencher chez lui la passion et le besoin irrépréhensible de peindre. Il pense faire de la merde mais les encouragements de son père le satisfont.
A partir de cela, Sfar raconte des morceaux de vie et tente d’y voir clair. Il dessine douze heures par jour. Peindre ou dessiner c’est son moment avant la pizza, le moment intéressant. Sfar affirme son admiration devant le chef d’œuvre Astérix. Éviter la gravité, c’est bien son but pour ne pas sombrer. L ‘idolâtrie lui dit un rabbin, c’est lorsqu’on s’en remet à une image plutôt qu’au monde. Cette image, c’est celle de sa mère perdue. Cette mère qui peignait et avec qui il dialogue par le dessin.
Plus tard, Joann Sfar va rentrer aux beaux arts et rencontrer Jean François Debord. Une rencontre fondamentale. Debord voit son travail et déclame: “C’est atroce”. Je me suis dit la même chose quand j’ai vu les premiers dessins de Sfar publiés. Je ne voyais pas le peintre dans le bedéiste.Il a plus de succès à l’armée. Place du tertre, il se fait vider par les polonais. N’ y voyez pas d’anti-sémitisme. C’était la chasse gardée des caricaturistes. Forcément polonais.
Entre vivre et dessiner, il y a ce fil permanent duquel il ne faut pas tomber. Il y a la rencontre avec Reiser, avec Sempé à qui il coupe la viande et qui se fout des autres dessinateurs, Chagall, Clément Rosset, un poète joueur appelé Michel Gaudo, René Pellos, auteur des Pieds Nickelés, puis Emmanuel Baudoin qui justement sort un album en ce moment chez Futuropolis . Baudouin est encourageant.
La rencontre avec Pascin sera un moment important. Il y a dans cet ouvrage mille anecdotes de la vie d’un dessinateur du 20 éme siècle. On arrive à ce moment où comme dans le cinéma, les créateurs racontent leur chemin vers l’art. Fabelsman pour Spielberg, ce second tome après La synagogue du triptyque sur sa vie pour Sfar.
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Les idolatres de Sfar, à la poursuite de la synagogue infernale.
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