Mes chateaux d’If: Les mémés: Frais et con.

Mes chateaux d’If: Les mémés: Frais et con.

Grace à Dieu, il reste encore un magazine consacré à la franche rigolade: Fluide Glacial. Quand on arrive devant le kiosque ou bataillent les couv’ sanguinaires, où l’on nous enjoint à choisir entre le Hamas et Israel, entre Ukraine et Russie, entre Delon et Delon, franchement, on se jette, la langue chargée et pendante sur Fluide Glacial.

Et on se trompe. Les auteurs aussi ont parfois le talent dans les chaussettes de l’ archiduchesse. Tenez, ouille,  Aie d’ Achdé ne tient pas ses promesses malgré un sujet porteur sur la douleur. Avec Patrick Sichère, rhumatologue et grand connaisseur de la BD, ils traitent du mal de dos, du mal au cul ou de la fibromyalgie mais le scénario ne  nous embarque pas.  Si la douleur se traite avec humour, l’humour peut être douloureux.

Même punition pour Didier Tronchet que je chérissais comme le Messie pendant la confession. Il me laisse pantois face à ses planches sur sa mise au vert. Tous à la campagne. est bien palot. Didier, passe au rouge! Alors qu’il nous avait embarqué avec son match de foot France Allemagne ou avec son chanteur perdu, on reste ennuyé avec cette catastrophe qui vient. Comme si on pouvait être sauvé par la campagne et comme le croient les Éditions de la lenteur. Sans blague!

Non, ses gags ne frappent pas, ni ne sont à la hauteur de sa mélancolie passée. Non Didier Tronchet va trop bien ou trop mal. Il semble sincèrement préoccupé par le sort de la planète, du coup…ses planches nous laissent froid comme un discours de Yannick Jadot. On a envie de se pendre plutôt que de se fendre la poire.

Fort heureusement, Frécon livre début février, dans quelques jours donc, son quatrième album de Mémés. Ces mémés ne font pas dans la dentelle. La mort, la vieillerie sont catapultés dans un grand rire salvateur. Et quand on vieillit comme moi, ca sent le sapin ces blagues de vieux. Pourvu qu’on reste aussi caustique qu’ Hughette, Lucette et Paulette au seuil de notre fin de vie.

Hélene Mouffle aurait déclaré: ” La seule série de BD qui donne envie de vieillir.” J’irais pas jusqu’à là. Mais ce container à verre qui sert de confessionnal à la mère Bourel, fallait y penser. Sacré Frécon. Quel observateur.