Mes châteaux d’ If: Un repas raté.

Billet de blog
le 26 Jan 2024
2
Mes châteaux d’ If: Un repas raté.
Mes châteaux d’ If: Un repas raté.

Mes châteaux d’ If: Un repas raté.

Imaginez vos voisins retraités au théâtre. C’est ce qu’à réalisé Francois Cervantés dans sa pièce jouée en ce moment au théâtre de la Criée. En voyant l’affiche, on pense aux Deschiens et on espère qu’on ne va pas encore se foutre de la gueule des pauvres sans avoir l’air d’y toucher.

C’est que l’humour ce n’est pas aussi facile qu’on croit. Venant du monde de la culture, j’ai souvent un malaise quant les hauteurs rendent compte de leurs congénères, figures populaires s’entend. Quand le théâtre brocarde les caractères humains, pastiche les manières de la bourgeoisie, les sentiments de la noblesse, la bassesse des combattants défaits, nous nous régalons. Si c’est bien fait, si c’est bien dit.

Malheureusement le spectacle de Cervantés ne décolle pas. On attend, après quelques banalités et des “Ouais” de Robert, une avalanche de gags, des quiproquos, des rebondissements, que sais je? Robert le taciturne parle beaucoup trop en somme et sa femme, clown intéressant n’a pas le texte qui lui permettrait de nous envoyer sur la lune.

Prenez le gag du service des assiettes que les deux invités se repassent. Quiconque à vu du spectacle de rue a pu s’esclaffer de ce tour de passe passe. Mais à Aurillac ou Chalons, ce numéro repassé cent fois est réalisé avec mille fois plus de dextérité, de vitesse , d’adresse. Ici il tombe à plat comme ce consommé dont on nous délivre la recette complète. Ail, miel, oignons, mais ou va-t-on?

Non. l’exploit est d’arriver à ne rien faire avec des acteurs méritants. Ne rien dire. Car enfin compter le nombre d’auteurs depuis 5000 ans sans en tirer une maxime, une leçon générale sur la théâtre ou sur la vie, à quoi cela sert il. Mise en abyme diraient certains, sauf qu’on y reste dans l’abyme. Et ce assez longtemps.

Nous deux personnages invités sur la scène n’ont rien à nous dire. Et nous non plus; Sauf, “On peut partir?”comme lorsqu’on a invité les voisins mais qu’on s’emmerde à discuter bagnole, cuisine végé, paddle, ou politique intérieure sous Giscard.

Non seulement rien ne rebondit mais alors survient un drame en plein milieu du repas, très arrosé de rouge. Et là c’est vraiment la catastrophe. L’apparition de la flaque d’eau et de cette revenante nous achève. Vite une bière au comptoir qu’on en finisse.

Ce repas des gens n’est pas déjanté. Loin s’en faut.

 

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Christophe Goby Christophe Goby

    Le repas des gens pas déjanté.

    Signaler
  2. stephane rio stephane rio

    Je ne suis pas du tout d’accord avec cette critique. Ce spectacle est rempli d’humanité et d’humour. C’est aussi une formidable réflexion sur le théâtre ( l’instant de la scène et sa répetition) et la vie.
    Nous avons vu et entendu une salle enchantée qui a magnifiquement applaudi.

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire