Mes châteaux d’ If: Sans lacune, le passeur de lagunes

Mes châteaux d’ If: Sans lacune, le passeur de lagunes

Si la visite du Pape à Marseille a été axée sur la question de l’accueil des migrants, la bande dessinée le Passeur des lagunes en fait le fond de cette histoire. Un jeune homme de 16 ans cherche son père dans la lagune de Venise. La Mafia commercialise des drogues de synthése, assassine ces employés, utilisent de jeunes migrants réduits en esclavage. En face quelques libérateurs de réfugiés et Paolo.

Chaque case est une lumière. Chaque dessin à l’aquarelle est ravissant et plonge votre regard dans l’hiver vénète. Vous n’y verrez pas la Venise des touristes mais celles des ilots où vit un autre peuple. Paolo est roux et grandit sur la lagune, sur l’ Ile de la Giudecca. Embringués dans le trafic de drogue de synthése, lui et ses potes vont vite connaitre les joies des trafiquants. Cette couleur rousse orangée, on va le suivre dans ces 221 pages d’un récit bien construit. Si certaines couleurs rappellent le Corto Maltese à Venise, on reste proche de Kérosene et de ces récits de jeunes hommes débordants de rage. Les ocres et les gris nous plongent dans l’ambiance aquatique de la lagune. Certaines planches sont sans texte et racontent l’histoire sans commentaires. On est transporté dans des barques de nuit, débarqué chez des personnages qui vivent aux confins de Venise, comme cachés du monde.

Le passeur de lagunes de Christophe Dabitch et Piero Macola est avec Motorossa dans une autre couleur, surement le plus bel album graphiquement parlant de cette année.

Chez Futuropolis.