Macron et l’art de l’attente : l’Importance Relative de nos Élus

Billet de blog
le 4 Sep 2024
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Macron et l’art de l’attente : l’Importance Relative de nos Élus
Macron et l’art de l’attente : l’Importance Relative de nos Élus

Macron et l’art de l’attente : l’Importance Relative de nos Élus

Cinquante jours après le second tour des élections législatives, la France est en attente d’un gouvernement stable. Pourtant, la situation semble moins liée à l’attitude du président de la République qu’à l’incapacité des partis à s’accorder sur un projet commun minimal. Face à cette impasse, Emmanuel Macron maintient le cap, attendant peut-être que les forces politiques parviennent enfin à transcender leurs désaccords.

L’incapacité des partis à s’entendre : un blocage politique révélateur

Depuis la mi-juin, Emmanuel Macron a engagé de multiples consultations et discussions sans qu’aucune majorité claire ne se dégage. Des noms circulent — Cazeneuve, Bertrand, Migaud, Larcher — mais rien ne semble aboutir. Cette situation n’est pas tant le fait d’une stratégie d’attente du président que le reflet d’un paysage politique fragmenté, où les partis ne parviennent pas à s’unir autour d’un programme commun.

L’échec des partis à s’accorder n’est pas nouveau. Lors des élections municipales à Marseille en 2020, l’incapacité des forces politiques à s’unir derrière une candidature commune avait conduit à la victoire de Benoît Payan, un résultat inattendu pour beaucoup. Cette situation démontre à quel point les blocages internes peuvent se retourner contre les partis eux-mêmes et les priver d’une réelle capacité de gouvernance.

Un appel à la redéfinition du pouvoir politique ?

Ce blocage met en lumière une réalité troublante : si les partis ne peuvent s’accorder pour proposer un projet de gouvernement, à quoi bon s’acharner à constituer un cabinet avec eux ? Emmanuel Macron pourrait vouloir démontrer que, dans un tel contexte, l’utilité des structures traditionnelles est limitée. Un Premier ministre technique, choisi en dehors des clivages partisans, pourrait alors administrer les affaires courantes, tandis que les partis traditionnels seraient contraints de se réinventer et de retrouver leur pertinence.

Des précédents internationaux : quand le blocage politique paralyse le pays

Cette situation n’est pas unique à la France. L’Espagne a vécu une crise similaire après les élections de 2015, où les partis n’ont pas réussi à s’entendre, laissant le pays sans gouvernement pendant plusieurs mois. En Belgique, l’absence de gouvernement stable pendant 541 jours entre 2010 et 2011 a révélé les profondes divisions politiques. En Israël et aux Pays-Bas, des élections répétées ont montré à quel point les divergences internes pouvaient entraver la gouvernance. À chaque fois, c’est l’incapacité des partis à construire une majorité cohérente qui a entraîné une forme de paralysie politique.

Conclusion : l’attente comme levier pour une refonte du système politique

En fin de compte, la prolongation de l’attente pour la nomination d’un Premier ministre pourrait être une manière, pour Emmanuel Macron, de souligner l’incapacité des partis à se rassembler autour d’un projet commun. Cette situation met en lumière le besoin urgent de redéfinir le fonctionnement du pouvoir en France, en se concentrant moins sur les intérêts partisans que sur le service de l’intérêt général.

Comme le disait François Mitterrand : « Il ne faut jamais céder sur le pouvoir, jamais. Jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière seconde, il faut exercer tout le pouvoir. Tout le pouvoir » (François Mitterrand, entretien avec Georges-Marc Benamou, Le Dernier Mitterrand, Paris, Plon, 1996). Mais, aujourd’hui, ce n’est pas seulement au président qu’il appartient de l’exercer pleinement, c’est aussi aux partis de se montrer capables de le partager, en construisant des alliances et des compromis qui répondent aux attentes des citoyens. Sans cela, Emmanuel Macron continuera d’occuper l’espace laissé vacant par les divisions et les querelles internes de ses adversaires.

Jean-Philippe Vigneron

Fondateur du Club  Marseille Vision, Responsable Délégué Renaissance du 6/8. En tant que fondateur du Club Marseille Vision, je m’engage à promouvoir la transparence, l’équité et le progrès dans notre ville. Je suis passionné par l’avenir de notre ville. Engagé dans la politique locale, notre Club Marseille Vision vise à stimuler des discussions constructives pour façonner un Marseille dynamique et inclusif. N’hésitez pas à partager et commenter, votre participation enrichit cette conversation vers un avenir politique positif que nous construisons ensemble.

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