Stop à la airbnbisation : une lettre ouverte au maire de Marseille

Tribune
le 7 Avr 2023
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L'association Un centre-ville pour tous écrit au maire pour dire stop à la spéculation immobilière et à la financiarisation du logement. Ses signataires refusent l’éviction des Marseillais du centre-ville ainsi que le tourisme de masse. Et veulent valoriser la mixité sociale et l’identité culturelle et historique du grand centre-ville.

Depuis quelques semaines, la question de la location saisonnière réapparaît sur la scène
médiatique. Le déclencheur : des messages tagués dans un appartement mis en location courte touristique, qui dénoncent un ras-le-bol : l’impossibilité pour les ménages modestes de se loger et l’explosion du marché Airbnb, profitant à quelques rentiers multipropriétaires, détournant la fonction première d’un logement, celle d’être utilisée pour habiter, et enfin contribuant à raréfier l’offre, sans oublier les nuisances de voisinage que génère l’explosion de ce marché lucratif.

Le sujet n’est pas nouveau, tout comme les processus de ségrégation sociale par le logement que connaît Marseille depuis des dizaines d’années, et qui s’accélère aujourd’hui. Marseille est la championne française de l’explosion des prix : + 10 % par an, soit + 30% ces trois dernières années ! C’est aussi un stock de 40 000 demandes de logements sociaux sans réponse.

Autre exception marseillaise, l’ampleur de la dégradation du parc de logements, privés comme publics, révélé avec les effondrements de la rue d’Aubagne : 60 000 logements indignes. Parmi quelques mesures, insuffisantes, un permis de louer a été mis en place mais il échappe à la location saisonnière, une aubaine pour les marchands de sommeil qui y trouvent un nouveau marché hyper rentable.

C’est pourquoi nous réclamons un encadrement de la location saisonnière afin :
– D’autoriser la location saisonnière des résidences principales, pour une durée de 120 jours maximum, à un niveau de loyer encadré à définir
– D’autoriser la location saisonnière sur une et une seule résidence secondaire à un tarif encadré et à la condition que soit mis sur le marché concomitamment un logement à bail classique longue durée au prix du logement très social
– De doubler la majoration de la taxe d’habitation des résidences secondaires mises en location de courte durée
– Un engagement ferme à assurer des moyens humains et financiers pour contrôler l’application de cette réglementation.

Dans cette perspective, nous demandons à être reçu par monsieur le maire et son adjoint pour discuter de ces propositions.

Un centre-ville pour tous

Commentaires

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  1. mrmiolito mrmiolito

    Très bonne initiative, il est urgent d’agir avant que ça tourne au vinaigre…

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  2. barbapapa barbapapa

    Il faut interdire les locations de courte durée en amont, par le règlement de copropriété
    ——————————–
    Une copropriété peut-elle interdire la location Airbnb ?
    La location Airbnb en copropriété est possible, mais a toutefois ses limites, à ce sujet, voici ce que la loi prévoit :

    Il est tout à fait possible qu’un règlement de copropriété stipule des restrictions (voire une interdiction) d’une mise en location de courte durée.
    La copropriété peut faire mention d’une autorisation ou non d’un usage commercial ou professionnel de la résidence.
    Enfin les conditions d’usage et cession des parties communes sont définies par le règlement de copropriété.
    Si l’article 8 de la loi du 10 juillet 1965 stipule que « Le règlement de copropriété ne peut imposer aucune restriction aux droits des copropriétaires en dehors de celles qui seraient justifiées par la destination de l’immeuble, telle qu’elle est définie aux actes, par ses caractères ou sa situation ».

    Ce qui indique en d’autres termes que chaque copropriétaire jouit d’une totale liberté de l’usage de ses parties privatives… À condition de respecter les droits des autres copropriétaires (article 09 de la loi du 10 juillet 1965).

    Des restrictions peuvent toutefois se poser, en particulier :

    si le règlement de copropriété fait mention d’une clause d’habitation bourgeoise EXCLUSIVE.
    Si ce même règlement indique explicitement une interdiction d’activité commerciale (dont la location saisonnière) au sein de la copropriété.

    + d’infos ici https://www.papernest.com/blog/votre-copropriete-peut-elle-interdire-la-location-airbnb/

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  3. Richard Mouren Richard Mouren

    De location temporaire d’une partie ou de la totalité du logement principal à fins d’arrondir les fins de mois, on est passé à la spéculation de propriétaires achetant des biens dans le seul but de les proposer sur les plate-formes. Interdire de telles locations et les réserver exclusivement aux résidences principales et secondaires serait une solution à ce problème de prolifération. Donc enregistrement obligatoire de tout bien proposé sur les plate-formes et taxation substantielle des locations purement financières. Cette taxation et les amendes éventuelles éventuelles couvriraient largement les coûts d’un service municipal dédié, suffisamment étoffé.

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      La limite à 60 jours?

      C’est une proposition intelligente, on comprend bien que pour des ménages à petit revenu ça permet parfois d’ajouter du beurre dans les épinards, voire a aider a sortir des situations de sur endettement.
      Et dans les ménages, c’est quand même rare qu’on ait 30 week-end (30 week-end = 60 jours) ou on peut se barrer de chez soi.
      Donc abaisser ce plafond, ça éviterait des derives commerciales.
      Mais c’est pas du pouvoir municipal, faut changer la loi.

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  4. Mathias Victor Mathias Victor

    Arrêtez de vouloir faire de Marseille, ce qui est malheureuses le cas depuis des décennies, un parc Social où tout doit être gratuit pour des soit disant misereux. Tirons vers le haut ! Pour très bien connaître le marché immobilier et des airbns marseillais. Sachez que la plus part des bnb reviennent à la location normale dans les 3 ans après que les propriétaires est compris que malgré des locations qui paraissent aventageuses dans un 1ers temps, au bout du compte, c’est une usine à gaz pour un résultat proche souvent d’une location normale…
    Entre temps, ils ont rénové des logement qui étaient souvent insalubres, loué à des gens qui viennent consommer 10 fois ce que les habitants locaux consomment. Ça a permis aux petits commerces moribond de survivre, à d’autres de s’implanter. Tout ça crée de l’emploi, des taxes, des charges et de la vie.
    À moins que vous ne préférier que le centre de Marseille se transforme en camps de “refugiers” pour pauvres assistés, avec que des magasins solidaires des associations d’entre aides, des organismes d’accueil et centre de santé… Comment payer tout ça si on ne crée pas une économie saine !
    L’immobilier Marseillais etait depuis 50ans à l’abandon, l’affaire de la rue d’Aubagne a mis la mairie devant ces responsabilités. Depuis 98 avec l’arrivée du TGV, il y a eu une 1ere vague d’arrivants dans le 7eme arrondissement PRINCIPALEMENT, puis 2013 avec la Capitale Européenne les infrastructures ont révélé Marseille au monde. Depuis un simple rattrapage par rapport aux villes similaires s’opère. Certe elle est rapide mais ne correspond qu’à un debut. Dans les années prochaines Marseille va réellement devenir une Capitale du bassin méditerranéen. Rien ne l’empêchera et temps mieux!
    Si au lieu d’effets de manche et de déclarations purement dogmatiques, la mairie equilibrait l’offre et la demande….
    Il faut près de 10000 logement par an pour compenser les besoins des habitants et de ceux qui arrivent. Ils en crée 2500 depuis des années. On bloque les permis et les terrains pour remettre de l’agriculture locale?
    Dans 2 ou 3 ans ça ne sera que vraiment pire qu’aujourd’hui, qu’ils le veulent ou non et c’est pas les quelques centaines de bnb qui seraient supprimés qui vont y changer quelques choses. Je vis dans le Panier depuis un peu plus de 9ans. Quand nous sommes arrivés 7immeubles étaient prévus en travaux, 1 gros de 19 appartements et 6 petits de 4 petits apparts. A ce jour 1 seul a été livrés les autres sont toujours en travaux ou pas commencés. Si le parc avait été vendus ils seraient tous loués depuis belles lurette et participeraient à l’équilibre des prix de la location.
    Moins il y a de biens plus ils seront chers si c’est le contraire les prix baisseront.
    Si c’est pas la loi du marché c’est qu’on est dans un pays totalitaire !
    Heureusement, on y est pas encore …..

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    • kukulkan kukulkan

      non non le problème est bien qu’un logement airbnb rapporte BEAUCOUP plus qu’un logement en location classique. Par exemple un T2 à 700€ en loc classique vers le Vieux Port c’est 8400€ revenus par an,
      airbnb c’est en moyenne 80€ la nuit, avec 80% d’occupation c’est 23 000€ par an.
      3 FOIS PLUS ! Il faut donc tout bonnement interdire les logements 100% AIRBNB, et baisser le plafond des 120 jours à 60 jours maximum

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      La limite à 60 jours?

      C’est une proposition intelligente, on comprend bien que pour des ménages à petit revenu ça permet parfois d’ajouter du beurre dans les épinards, voire a aider a sortir des situations de sur endettement.
      Et dans les ménages, c’est quand même rare qu’on ait 30 week-end (30 week-end = 60 jours) ou on peut se barrer de chez soi.
      Donc abaisser ce plafond, ça éviterait des derives commerciales.
      Mais c’est pas du pouvoir municipal, faut changer la loi.

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      Alors Mr Victor,
      2 remarques :
      1/ vous écrivez “c’est pas quelques centaines de logements RBNB qui vont changer quelque chose” .

      VRAI si c’est quelques centaines.

      Sauf que quand on approche les 7 000, avec une progression exponentielle, SI! ça prive autant de foyers marseillais de l’accès au logement.

      2/ensuite vous ecrivez:

      “À moins que vous ne préférier que le centre de Marseille se transforme en camps de “refugiers” pour pauvres assistés,”

      Oulala, votre commentaire sur les “assistés” sent fort la sortie de Macron sur le “fric de dingue” des aides sociales .
      Un ménage pauvre ne paie jamais moins de 20% d’impôt via la TVA.
      Saade paie 2% d’impôt sur les 23 Milliards de profit de la CMA CGM.
      Chercher l’erreur
      Que dites vous

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Sincèrement, je n’ai pas tout compris dans le post de MV, d’autant plus que les chiffres avancés (retour des Airbnb dans les circuits de location classique, retombées de ces location de très courte durée sur le petit commerce avoisinant, payement d’impôts sur ces revenus souvent occultes, etc..) ne sont pas sourcées.

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  5. Nicolas Dubost Nicolas Dubost

    Parmi les marseillais, nombreux sont ceux qui louent un Aibnb pour leurs escapades. Les règlementer, ok, les interdire, non. Je suis d’accord avec le texte de “Un centre ville pour tous”, sauf sur un bout de phrase “refuser (…) le tourisme de masse”. tant de marseillais sont allés au moins une fois à Venise ou Barcelone, villes qui se battent aussi contre les excès du tourisme. Alors, oui, combattre les excès, construire et rénover les logements, mais la mondialisation existe et chacun de nous a contribué à son éclosion. que celui qui n’a jamais acheté un produit made in China me jette la première pierre.

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  6. Forza Forza

    Les mêmes qui crachent sur les immeubles de mixité sociale d’Euromed et leurs habitants sans même savoir qui vit dedans parce que Euromed c’est mal et qu’il faut pas “bétonner”. Mdr…

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  7. Make OM Great Again Make OM Great Again

    Alors, autant l’interdire pour les résidences secondaires, afin de remettre ce stock sur le marché, et ne l’autoriser, comme pensé à son origine, seulement pour les résidences principales. Pour financer un week-end, une semaine de vacances, etc.

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  8. kukulkan kukulkan

    pourquoi ne pas demander et exiger que la limite des 120 jours soit abaissée à 90 voire 60 jours ? C’est vraiment le pivot qui ne rendra plus les airbnb rentables face à la location classique !

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      La limite à 60 jours?

      C’est une proposition intelligente, on comprend bien que pour des ménages à petit revenu ça permet parfois d’ajouter du beurre dans les épinards, voire a aider a sortir des situations de sur endettement.
      Et dans les ménages, c’est quand même rare qu’on ait 30 week-end (30 week-end = 60 jours) ou on peut se barrer de chez soi.
      Donc abaisser ce plafond, ça éviterait des derives commerciales.
      Mais c’est pas du pouvoir municipal, faut changer la loi.

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  9. Lacoste P. Lacoste P.

    La limite à 60 jours?

    C’est une proposition intelligente, on comprend bien que pour des ménages à petit revenu ça permet parfois d’ajouter du beurre dans les épinards, voire a aider a sortir des situations de sur endettement.
    Et dans les ménages, c’est quand même rare qu’on ait 30 week-end (30 week-end = 60 jours) ou on peut se barrer de chez soi.
    Donc abaisser ce plafond, ça éviterait des derives commerciales.
    Mais c’est pas du pouvoir municipal, faut changer la loi.

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  10. catherine catherine

    Je suis tout à fait pour une limitation à 60 jours quelque soit le statut de la résidence en question (principale ou secondaire). Et il ne faut pas négliger non plus le fait que des investisseurs achètent des appartements uniquement pour les mettre en location touristique. De retour d’un séjour à Lisbonne (mea culpa, moi aussi je suis touriste), j’ai bien vu que le problème est le même pour les lisboètes, et on peut parler de Barcelone, Paris, la Côte Basque, etc. Partout les citoyens protestent (grande manif début avril pour un logement pour tous à Lisbonne), les élus tentent de prendre des mesures, etc… Mais tant que la loi ne limitera pas le temps de location avec les moyens de contrôle qui vont avec, la question restera entière. Et vu le gouvernement “ruisselant” qu’on a, c’est pas demain la veille!

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